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Avec une éloquence et un charisme remarquables, il (Stephen Bantu Biko) développe ses idées sur le campus et écrit des articles enflammés dans la revue de la SASO. Pour lui, la libération du peuple noir doit obligatoirement passer par un changement radical des mentalités. "Le principe de base de la Conscience noire, déclare-t-il, est le rejet de l'homme noir du système de valeurs qui veut faire de lui un étranger dans son propre pays et qui détruit jusqu'à sa dignité humaine." Il est convaincu que l'arme la plus puissante dans les mains des oppresseurs est la vision négative que les opprimés ont d'eux-mêmes. S'ils se croient inférieurs aux Blancs, alors ils resteront dans un état de servitude perpétuelle. Et pourtant, malgré le harcèlement de la police et les lois injustes qui dominent sa vie, Biko garde une vision de sa société basée sur l'harmonie raciale. Il entrevoit une Afrique du Sud où la majorité noire tient les rênes du pays, mais où le contexte politique et institutionnel est non racial. Il a déjà en tête l'idée d'une nation arc-en-ciel (the rainbow nation). Son assassinat en 1977 provoque l'indignation dans le monde entier. En effet, à l'époque, sa renommée est internationale. Mandela, incarcéré à Robben Island et coupé de son organisation, n'est pas encore l'icône mondiale des années 1980. Le Conseil de sécurité des Nations unies décide d'imposer des sanctions internationales et, en particulier, de renforcer l'embargo sur les armes décrété en 1963 et qui n'a jamais pris effet. L'Afrique du Sud se retrouve enfin isolée. Ainsi la mort de Biko n'aura pas été vaine.

Dix-sept ans plus tard, les élections démocratiques de 1994 n'ont pas résolu tous les problèmes, loin de là. De profonds traumatismes survivent. La mémoire des horreurs perpétrées contre tant de personnes est encore douloureuse. Il faut percer l'abcès.

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A la fin d'innombrables enquêtes et de milliers d'auditons, Tutu rend publiques les conclusions de la Commission en 1988. Le rapport final est assez pessimiste. Il parle de l'absence de remords de plusieurs hauts responsables politiques de l'ancien régime. Le refus de certains chefs de l'ANC de révéler la nature de leurs actions, notamment dans les camps d'entraînement de la branche armée, est aussi mis en exergue. La Commission recommande des poursuites judiciaires ou des amnisties. La plupart des inculpés sont acquittés pour insuffisance de preuves, ou parce qu'ils ont agi pour raisons politiques. Mais tout le monde s'accorde à dire que celle-ci a réussi l'impossible : promouvoir la réconciliation. Elle a permis de canaliser les tensions qui auraient pu exploser avec des conséquences encore plus dévastatrices.

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"Nous, peuples de l'Afrique du Sud, déclarons devant notre pays et le monde entier que :

L'Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent, Noirs et Blancs, et qu'aucun gouvernement n'a le droit d'imposer son autorité à moins que celle-ci ne lui ait été conférée par la volonté du peuple,

Que notre peuple a été privé de son droit à la terre, à la liberté et à la paix par une forme de gouvernement fondée sur l'injustice et l'inégalité,

Que notre pays ne sera jamais prospère et libre tant que les Sud-Africains ne pourront pas cohabiter harmonieusement et bénéficier de droits égaux et de chances pour tous,

Que seul un Etat démocratique basé sur la volonté du peuple peut garantir les droits de tous sans distinction de couleur de peau, de race, de sexe ou de croyance,

En conséquence, nous, peuple de l'Afrique du Sud, Blancs et Noirs confondus - citoyens égaux et frères-, adoptons cette Charte de la liberté. Et nous faisons la promesse solennelle que nous la respecterons et la protégerons avec force et courage jusqu'à ce que les changements démocratiques visés soient atteints."

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Tutu lance des appels à la justice et à la fin de l'oppression au cours de sermons et de prédications qui attirent des foules énormes. Il dénonce aussi bien l'apartheid que les Noirs qui désirent se venger. Pour lui, le pardon est la seule voie possible. C'est en reconnaissance de son combat pacifiste qu'il reçoit, le 16 octobre 1984, le prix Nobel de la paix. Deux ans plus tard, il est nommé archevêque du Cap pour l'Eglise anglicane du Sud, devenant ainsi le premier Noir à occuper cette fonction. La création, en 1993, de la Commission Vérité et Reconnaissance a fortement contribué à maintenir la paix sociale entre les communautés noire et blanche. Desmond Tutu en devient le président et les premières auditions se tiennent le 30 avril 1996. Pendant près de trois ans, des milliers de victimes témoignent publiquement. Tutu s'investit corps et âme dans cette expérience d'amnistie, mettant en présence des victimes et des bourreaux de l'apartheid. La nation entière est à l'écoute et la plupart des délibérations sont télévisées. Le principe de la Commission est celui de la confession : révéler la vérité devant tout le monde afin d'éviter que de tels abus ne se reproduisent. Ce qui se sont rendus coupables d'atrocités pendant la période sombre (de 1960 à 1993) - les policiers blancs essentiellement - doivent avouer leurs crimes. En contrepartie, ils ne sont pas envoyés en prison. Mais cela, à condition qu'ils ne cachent aucune de leurs fautes et qu'ils prouvent qu'ils ont agi sur ordre de leurs chers hiérarchiques. La Commission n'a aucun pouvoir judiciaire, sauf celui d'accorder l'amnistie et d'indemniser les victimes. Les familles des victimes et les victimes elles-mêmes entendent, souvent pendant des jours entiers, les récits de toutes atrocités commises au cours des années. Des témoignages de femmes humiliées, torturées et violées sont aussi entendus. Les crimes et les exactions politiques commis au nom des mouvements de libération nationale doivent aussi être révélés.

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L'archevêque Desmond Tutu est l'homme de la situation. Né dans la province du Transvaal le 7 octobre 1931, son père est instituteur et sa mère femme de ménage et cuisinière dans une école pour aveugles. Tutu veut devenir médecin mais, ces études coûtant trop cher pour sa famille, il est forcé d'abandonner ses projets. Il se tourne alors vers la théologie. Grâce à l'Eglise anglicane qui lui attribue une bourse pour se rendre à Londres, il obtient de hauts diplômes. Il revient s'installer définitivement dans son pays en 1975. Deux ans plus tard, il est bouleversé par la mort de Steve Biko. Il prononce son oraison funèbre pendant l'enterrement auquel des milliers de personnes assistent. Cet événement le rend politiquement plus actif. Il participe aux réunions clandestines du mouvement de la Conscience noire.

Dans le même temps, il s'intéresse à la théologie noire dont les initiateurs viennent des Etats-Unis et à la théologie de la libération originaire d'Amérique latine. Ces deux théologies prônent l'engagement du clergé dans la vie politique et sociale de leurs communautés.

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11 février 1990

Devant une foule dense, des centaines de journalistes et les télévisions du monde entier, je franchis les portes de la liberté après vingt-sept ans de détention. Winnie est à mes côtés. Je lève le poing droit en signe de victoire et lance le cri de l'ANC :

"Amandla !

"Amandla !" répondent les gens en liesse.

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Le 2 février 1990, De Klerk annonce à la radio que le gouvernement lève l'interdiction qui pèse sur l'ANC, le Parti communiste et bon nombre d'organisations politiques forcées d'opérer dans la clandestinité depuis des décennies. Dans son discours à la nation, il annonce également ma libération imminente, ainsi que celle des autres prisonniers.

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C'est alors qu'un événement inattendu va accélérer le cours des choses. Le président du Parti nationaliste démissionne brusquement pour raisons de santé. Il est remplacé par F. W. De Klerk. Celui-ci demande très vite à me voir.

Il y a des rencontres qui changent une vie, un destin. Elles sont l'aboutissement de tout un cheminement, de volontés réunies et du hasard aussi dont la main pèse lourdement sur notre existence. Quand nous nous sommes parlé, De Klerk et moi, nous avons compris que l'Histoire nous avait mis l'un en face de l'autre pour que nous accomplissions notre devoir, celui d'instaurer la paix dans un pays déchiré par la violence et les divisions. Il fallait que nous soyons deux et qu'avec nous, la multitude de nos peuples respectifs nous suive. Il fallait que nous ayons la conviction de pouvoir réussir.

Certains diront plus tard que De Klerk est venu à la table des négociations parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, parce que notre lutte armée avait rendu le pays ingouvernable. D'autres, au contraire, affirmeront que c'est sa vision progressiste et son désir de réparer les injustices du passé qui l'ont poussé à aller vers le changement. Moi, je dirais que c'est sans doute les deux, mais surtout que le moment était arrivé, que les conditions étaient enfin réunies.

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"Libérez Mandela !"

"A bas l'apartheid !"

La communauté internationale a les yeux rivés sur l'Afrique du Sud. Des voix condamnant l'oppression des Noirs s'élèvent des quatre coins du monde. A présent, les membres du Parti nationaliste se sentent isolés. Le premier ministre envoie une nouvelle délégation auprès de moi. Ils réitèrent leur offre : "Que l'ANC renonce à la lutte armée et tous les prisonniers politiques seront libérés !"

Aucun refus catégorique.

Le pays s'enfonce de plus en plus dans la tourmente. Le danger d'un soulèvement populaire devient réel.

Au cours de cette période, des personnalités étrangères défilent dans la grande cellule où j'ai maintenant déménagé et dans laquelle je suis seul. Lors de ces rendez-vous officiels, je porte un costume et une cravate que les autorités m'ont fournis afin d'avoir l'air plus digne que dans un uniforme de prisonnier. Les rencontres avec d'autres membres du gouvernement se multiplient aussi. Il est clair que, des deux côtés, nous voulons arriver à un compromis, mais que les Blancs ont encore trop de réticences à abandonner leurs acquis.

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1958 : Divorce d'avec Evelyn Mase et épouse Winnie Madikizela, deux ans plus tard. Ils auront deux filles.

1961 : Participe à la création de la branche armée de l'ANC, Umkhonto we sizwe, à la suite d'une manifestation à Sharpeville (township) le 21 mars 1960 au cours de laquelle près d'une centaine de personnes furent tuées.

1962 : Après 17 mois de clandestinité, condamné à cinq ans de prison.

1963 : Est accusé avec ses compagnons de "haute trahison" au procès de Rivonia. Un an après, condamné à la prison à vie.

1985 : Refuse l'offre de libération du gouvernement blanc dont il n'accepte pas les conditions (en particulier l'arrêt par l'ANC de la lutte armée).

1990 : Libéré de prison sans condition.

1993 : Reçoit le prix Nobel de la paix avec Frederik De Klerk, le président de l'époque, pour avoir supprimé l'apartheid grâce à des négociations.

1994 : Elu premier président noir de la République d'Afrique du Sud.

1996 : Divorce d'avec Winnie et épouse Graça Machel, deux ans après, le jour même de son 80e anniversaire.

1999 : Quitte le pouvoir après un seul mandat.

2004 : Annonce qu'il se retire de la vie publique.

2013 : Décède le 5 décembre.

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