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Pendant une demi-heure, elle gigota, se tourna et se retourna. Les événements de la nuit passée tourbillonnaient dans son esprit comme les danseurs sur la piste de la grande galerie la veille. « Qui a tué Ruth ?… Carter doit vraiment me prendre pour une garce…
Est-ce que j’étais soûle ? Jo m’avait bien avertie que le champagne était fort… Ruth
était… Elle était… »
Elle revoyait le corps ensanglanté de
Ruth. Ses souvenirs brumeux lui donnèrent des haut-le-coeur et elle se redressa sur son lit. Son coeur battait fort, ses paumes dégoulinaient de sueur.
Elle ne pouvait plus respirer.
« De l’air. J’ai besoin d’air. »
Elle sauta de son lit et grimpa sur son bureau pour ouvrir grand la fenêtre. La lumière du jour entra à flots et elle aspira une grande bouffée d’air tiède…
— Aïe !
Le cri la fit sursauter. En voulant reculer précipitamment, elle manqua tomber de son bureau. Cramponnée à son fauteuil comme à
un bouclier, elle tenta de reprendre le contrôle de sa respiration sifflante.
— Qui… ?
— Allie ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
— Carter ? s’étrangla-t-elle. Qu’est-ce…
que… tu fabriques… ?
Afficher en entierL’équipe chargée de tondre avait bien progressé ; des feuilles et de longs brins d’herbe jonchaient maintenant les allées.
Après avoir fourni un râteau à Allie, Carter se mit à les rassembler en gros tas avec des mouvements de professionnel. Elle l’imita du mieux qu’elle put, en murmurant un petit mot d’excuse devant chaque tombe.
— Pardon de vous déranger, madame
Coxon (1784-1827). Je n’en ai pas pour longtemps.
Malheureusement, son tas ne ressemblait à rien et elle perdait la moitié de l’herbe sur le trajet.
— Tu es très douée, persifla Carter.
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— La ferme ! s’esclaffa-t-elle. Te moque pas de moi. Je n’avais jamais fait ça.
— Quoi ? Ratisser ? s’exclama-t-il, sincèrement surpris.
— Ouais, c’est la première fois de ma vie que je ratisse, confirma-t-elle en haussant les
épaules.p>
— Comment c’est possible ? Tu ne faisais rien chez tes parents ? demanda-t-il d’un ton désapprobateur.
— Je vis à Londres, Carter. Nous n’avons pas de jardin. On a, genre, un patio avec des plantes en pots et quelques fleurs. Je l’ai balayé plein de fois, mais je n’ai jamais ratissé.
Afficher en entier- Salut ! lança-t-elle en remontant le sentier.
- Salut. Pile à l'heure. Ecoute, avant qu'on entre, je voudrais régler une question tout de suite.
Il lui prit la main et l'attira contre lui. Dans l'ombre de la porte, il tendit ses lèvres vers les siennes. Elle sourit pendant qu'il l'embrassait et se blottit dans ses bras pour sentir sa chaleur. Encouragé par sa réaction, il l'embrassa plus passionnément, et l'enlaça si fort qu'il faillit l'étouffer. Quand il desserra son étreinte, elle était rouge et essoufflée.
- Voilà, ça c'est fait.
- Exactement. (Il lui tint la porte ouverte.) Maintenant, avec un peu de chance, on va pouvoir se concentrer sur des problèmes bien pourris et flippants sans être dérangés par des trucs romantiques et sympas.
Afficher en entier- Ce n'était rien. Un accident . Ça arrive.
-Ça arrive ? répéta-t-elle, incrédule. Un accident dans les bois, sous une pluie battante, pendant lequel la moitié des élèves se vident de leur sang... ça arrive ?
Il lui lança un regard meurtrier, d'autant plus impressionnant que le sang ruisselait sur son visage.
- On t'a déjà dit que tu avais une légère tendance à exagérer ?
- Non. On t'a déjà dit que tu étais con ?
Afficher en entier''J'étais devenue un ... fardeau pour eux.''
Afficher en entierElle s'avança d'un pas vif jusqu'à la porte et l'ouvrit.
-Jolies chaussures, Sheridan, dit-il.
Sans un regard en arrière, elle lança:
-Reste cool, Carter West.
Elle avait déjà remonté la moitié du couloir quand elle entendit sa réponse.
-Toujours.
Afficher en entier- On va s'attirer des ennuis si on laisse tout ouvert, argumenta-t-elle. En plus, ce n'est vraiment pas le moment que Zelazny cuisine Jo. Et puis... et si un renard entrait dans la chapelle et dévorait Jésus ?
Afficher en entier(Allie & Carter)
Elle voulait lui expliquer qu'elle était en train de mourir. Malheureusement les mots refusaient de sortir.
-Inspire, insista-t-il en lui montrant l'exemple d'un air encourageant. Maintenant, expire.
Il souffla en exagérant volontairement. Quand elle voulut l'imiter, un sifflement dérisoire s'échappa de sa bouche. La terreur s'empara d'elle. Elle n'allait pas y arriver.
"Tant pis. Ce n'est pas grave. Si je pouvais au moins me reposer un instant..."
Ses yeux papillotèrent, se fermèrent et l'obscurité l'enveloppa.
La gifle de Carter fut un tel choc qu'elle hoqueta et aspire par réflexe une petite bouffée d'oxygène. Cela suffit à lui redonner espoir.
-Tu peux le faire, Allie. Vas-y. Avec moi.
Bien que Carter fit son possible pour garder son sang-froid, elle compris au ton de sa voix que sa vie était réellement en danger.
De nouveau, il prit une profonde inspiration et elle s'appliqua à faire pareil. Elle senti une légère différence cette fois.
-C'est bien! dit-il. Beaucoup mieux! Recommence. À la troisième tentative, le noeud qui lui enserrait la poitrine commença à se relâcher. Alors que Carter l'exhortait à poursuivre ses efforts, elle fut prise de violents tremblements et, après une quatrième inspiration réussie, elle fondit en larme.
-Tout va bien, Allie, la rassura-t-il en la prenant délicatement dans ses bras. Continue de respirer, ne pense à rien d'autre.
Afficher en entierLe lendemain matin,elle descendit au petit déjeuner à sept heure tapantes.Carter l'attendait devant le réfectoire.
-Ma noble dame est-elle prête pour son escorte ?
-Ta noble dame s'enfilerait bien un sandwich au bacon.
-Cette noble réaction ne me surprend pas de la part de ma noble dame.
Ils entrèrent dans le réfectoire en pouffant.
Afficher en entierJo l'attendait près du lavabo, en balançant le rayon de sa lampe d'un coin à l'autre de la pièce.De temps en temps,elles s'appelaient pour se rassurer.
-Tu es toujours vivante ?
-Ouais.Et toi ?
-Je crois.
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