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Liste des extraits
j’en vins à le considérer avec une indicible horreur, et à fuir silencieusement son odieuse présence, comme le souffle d’une peste.
Afficher en entierQuelques fois, hélas ! La conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau. Ainsi l'essence du crime reste inexpliqué.
Afficher en entierIl y a dans les cœurs des plus insouciants des cordes qui ne se laissent pas toucher sans émotion.
Afficher en entierJe ne pouvais plus supporter l'attouchement de ses doigts pales, ni le timbre profond de sa parole musicale, ni l'éclat de ses yeux mélancoliques. Et elle savait tout cela, mais ne m'en faisait aucun reproche ; elle semblait avoir conscience de ma faiblesse ou de ma folie, et tout en souriant, elle appelait cela Destinée.
Afficher en entierMoralement et physiquement, – métaphoriquement et littéralement, – l’effet fut électrique. D’abord le cadavre ouvrit les yeux et les cligna très-rapidement pendant quelques minutes, comme M. Barnes dans la pantomime ; puis il éternua ; en troisième lieu, il se dressa sur son séant ; en quatrième lieu, il mit son poing sous le nez du docteur Ponnonner ; enfin, se tournant vers MM. Gliddon et Buckingham, il leur adressa dans l’égyptien le plus pur, le discours suivant :
– Je dois vous dire, gentlemen, que je suis aussi surpris que mortifié de votre conduite.
- Petite discussion avec une momie -
Afficher en entier– De l’amontillado !
– J’ai des doutes.
– De l’amontillado !
– Et je veux les tirer au clair.
– De l’amontillado !
– Puisque vous êtes invité quelque part, je vais chercher Luchesi. Si quelqu’un a le sens critique, c’est lui. Il me dira…
– Luchesi est incapable de distinguer l’amontillado du xérès.
– Et cependant il y a des imbéciles qui tiennent que son goût est égal au vôtre.
– Venez, allons !
– Où ?
– À vos caves.
– Mon ami, non ; je ne veux pas abuser de votre bonté. Je vois que vous êtes invité. Luchesi…
– Je ne suis pas invité ; – partons !
- La Barrique d'amontillado -
Afficher en entierUne nuit, comme je rentrais au logis très-ivre, au sortir d’un de mes repaires habituels des faubourgs, je m’imaginai que le chat évitait ma présence. Je le saisis ; – mais lui, effrayé de ma violence, il me fit à la main une légère blessure avec les dents. Une fureur de démon s’empara soudainement de moi. Je ne me connus plus. Mon âme originelle sembla tout d’un coup s’envoler de mon corps, et une méchanceté hyperdiabolique, saturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être.
- Le Chat noir -
Afficher en entierIl faut, il faut que cette besogne soit attaquée aujourd’hui, – et cependant nous la renvoyons à demain ; – et pourquoi ? Il n’y a pas d’explication, si ce n’est que nous sentons que cela est pervers ; – servons-nous du mot sans comprendre le principe. Demain arrive, et en même temps une plus impatiente anxiété de faire notre devoir ; mais avec ce surcroît d’anxiété arrive aussi un désir ardent, anonyme, de différer encore, – désir positivement terrible, parce que sa nature est impénétrable. Plus le temps fuit, plus le désir gagne de force. Il n’y a plus qu’une heure pour l’action, cette heure est à nous. Nous tremblons par la violence du conflit qui s’agite en nous, – de la bataille entre le positif et l’indéfini, entre la substance et l’ombre.
- Le Démon de la perversité -
Afficher en entierNous eûmes des oiseaux, un poisson doré, un beau chien, des lapins, un petit singe et un chat. Ce dernier était un animal remarquablement fort et beau, entièrement noir, et d’une sagacité merveilleuse. En parlant de son intelligence, ma femme, qui au fond n’était pas peu pénétrée de superstition, faisait de fréquentes allusions à l’ancienne croyance populaire qui regardait tous les chats noirs comme des sorcières déguisées. Ce n’est pas qu’elle fût toujours sérieuse sur ce point, et, si je mentionne la chose, c’est simplement parce que cela me revient, en ce moment même, à la mémoire.
Afficher en entierLE CŒUR RÉVÉLATEUR
Vrai ! – je suis très-nerveux, épouvantablement nerveux, –
je l’ai toujours été ; mais pourquoi prétendez-vous que je suis fou ? La maladie a aiguisé mes sens, – elle ne les a pas détruits,
– elle ne les a pas émoussés. Plus que tous les autres, j’avais le sens de l’ouïe très-fin. J’ai entendu toutes choses du ciel et de la terre. J’ai entendu bien des choses de l’enfer. Comment donc suis-je fou ? Attention ! Et observez avec quelle santé, – avec quel calme je puis vous raconter toute l’histoire.
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