Les Batailles de l'Astartes, Tome 15 : Pandorax

Tzula Digriiz parcourait les couloirs sombres du museum avec une grâce féline et l’attention alerte de l’épervier. Il n’y avait aucune lumière, en dehors de cette vague lueur orangée dispensée par la lune de Fal’shia à travers une fenêtre, et elle-même se déplaçait dans un parfait silence. Pas à pas, elle suivit discrètement ce parcours qu’elle avait mémorisé lors de sa seule visite en ces lieux, ne s’arrêtant que pour vérifier et vérifier encore qu’il n’existerait pas quelques détecteurs de mouvements et senseurs phoniques qu’elle aurait pu ne pas remarquer durant sa reconnaissance initiale. Elle passa devant des artefacts inestimables et des chefs-d’œuvre irremplaçables, sans même s’arrêter pour y jeter un autre coup d’œil, car sa seule résolution était l’accomplissement de sa mission. Dans une vie antérieure, elle aurait vidé l’endroit avant même que la poussière n’ait le temps de retomber au sol, mais cette existence n’était plus qu’un souvenir, laissée derrière elle depuis ce jour où elle avait fini par se faire prendre et n’eut d’autre choix que d’entrer au service de l’Imperium de l’Humanité.

Ce couloir qu’elle suivait débouchait dans un vaste hall, très faiblement éclairé, pas assez pour y voir, mais suffisamment pour discerner les contours des trésors et des œuvres. Elle ajusta d’un geste la sensibilité de ses lunettes de vision nocturne et examina les environs à la recherche de tout ce qui aurait pu trahir sa présence. Elle ne trouva rien. Par chance pour Tzula, ses précédents maîtres pratiquaient une politique qui prêchait la loyauté et l’équité en toute chose, le Bien Suprême, comme les Tau aimaient à l’appeler, et leur société était relativement à l’abri des comportements criminels. Elle n’avait jusque-là détecté aucun système de sécurité qu’elle aurait pu avoir à contourner et il était probable qu’aucun garde n’avait été affecté à la surveillance de ces antiquités. Elle fut même surprise, après ses heures de visite nocturne, de trouver des portes verrouillées.

Persuadée qu’aucune alarme ne retentirait, ni qu’aucune cage ne tomberait du plafond pour l’emprisonner, elle se dirigea vers l’autre extrémité du hall d’exposition, en faisant toutefois plus attention encore à ne pas faire le moindre bruit. Ce sont ces talents qui lui avaient assuré une bonne décennie de prospérité, passée à dérober les trésors les plus raffinés d’un bout à l’autre du Segmentum Pacificus, et quelques années de plus à faire de même au profit de son nouveau commanditaire.