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Qu’est-ce que c’est, aimer un homme d’amour ? C’est l’aimer malgré soi, malgré lui, envers et contre tout. C’est l’aimer d’une façon qui ne dépend plus de personne. J’aime tes désirs et même tes aversions, j’aime le mal que tu m’infliges, un mal qui ne me fait pas mal, un mal que j’oublie tout de suite, un mal sans traces.Aimer, c’est cette endurance-là, celle qui permet de passer à travers tous les états, de lasouffrance à la joie, avec la même intensité.
Afficher en entier"Le pessimisme demeure le privilège de l'homme qui réfléchit."
Afficher en entierMon amour pour toi, c'est un noyau, une nébuleuse au fond de mon esprit, quelque chose que je ne peux plus atteindre ni changer. Une part de toi est en moi. Même si tu partais, cette part resterait. J'ai une forme de toi en moi. Je suis ton empreinte, tu es la mienne, aucun de nous deux ne peut plus exister séparément.
Afficher en entier- Maintenir un couple par orgueil, c'est obéir à l'amour-propre, pas à l'amour.
Afficher en entier"Avoir" confiance. On n' "a" jamais confiance. La confiance ne se possède pas. Ça se donne. On "fait" confiance.
Afficher en entierAimer… Pour que ça dure, il faut accepter l’incertitude, avancer dans des eaux dangereuses, là où l’on ne progresse que si l’on a confiance, se reposer en flottant sur des vagues contradictoires, parfois le doute, parfois la fatigue, parfois la sérénité, mais en gardant le cap, toujours.
Afficher en entierGILLES. Aurais-je des théories sur tout ?
LISA. Presque. Tu ne supportes pas que je range ton bureau, appelant le chaos dans lequel tu entasses les papiers l’ « ordre d’archivage historique ».
Tu assures qu’une bibliothèque sans poussière est une bibliothèque de salle d’attente. Tu estimes que les miettes, ça n’est pas sale puisque nous mangeons le pain. Tu m’as même soutenu récemment que les miettes sont les larmes du pain qui souffre lorsque nous le déchiquetons ; conclusion : lits et canapés sont pleins de chagrin. Tu ne changes jamais les ampoules grillées sous prétexte qu’il faut porter le deuil de la lumière pendant quelques jours.
Après quinze ans d’études et de proximité conjugale, je suis d’ailleurs parvenue à ramener tes multiples théories à une seule thèse, mais fondamentale celle-ci : ne rien faire dans une maison !
Afficher en entierGILLES. Parle-moi de moi. C’est devenu mon sujet préféré.
LISA. (Taquine). Ça l’a toujours été.
GILLES. Oh ?
LISA. On doit te rendre ce mérite : tu n’as jamais manqué d’affection envers toi-même. Une fidélité à toute épreuve. Consulte ta bibliothèque : tu t’es dédicacé tous tes romans. (Elle brandit un volume au hasard.) « A moi-même, ce livre de moi, avec tout mon amour, sincèrement, Gilles. »
Afficher en entierGILLES. « Canon, la nouvelle infirmière ! Me dis-je. Mais pourquoi reste-elle en civil ? » Elle ne parle pas, elle me regarde en souriant, elle m’attrape la main et me caresse les joues. Je suis en train de me demander si on ne m’a pas envoyé une nurse très spéciale, une nurse avec mission spécifique, « service mâles en souffrance », une nurse de la brigade des putes, lorsque l’infirmière en civil m’annonce qu’elle est ma femme. (Il se tourne vers Lisa.) Au fait, en êtes-vous certaines ?
LISA. Certaine.
Afficher en entierGILLES. […] Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s'en prennent aux autres avant de s'en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l'assassin.
Lisa, ironiquement, frappe dans ses mains.
LISA. Bravo ! J’applaudis pour ne pas vomir.
GILLES. Pourquoi ai-je écrit cela ?
LISA. Lorsque que je te l(ai demandé, tu m’as répondu : parce que c’est la réalité
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