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PHÈDRE
Ah ! douleur non encore éprouvée !
A quel nouveau tourment je me suis réservée !
Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports,
La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords,
Et d'un cruel refus l'insupportable injure,
N'était qu'un faible essai du tourment que j'endure.
Afficher en entierPHÈDRE
[...]
J’ai voulu, devant vous exposant mes remords,
Par un chemin plus lent descendre chez les morts.
J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veines
Un poison que Médée apporta dans Athènes.
Déjà jusqu’à mon cœur le venin parvenu
Dans ce cœur expirant jette un froid inconnu ;
Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuage
Et le ciel et l’époux que ma présence outrage ;
Et la mort à mes yeux dérobant la clarté,
Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté.
PANOPE
Elle expire, seigneur !
THÉSÉE
D'une action si noire
Que ne peut avec elle expirer la mémoire !
Allons, de mon erreur, hélas ! trop éclaircis,
Mêler nos pleurs au sang de mon malheureux fils !
Allons de ce cher fils embrasser ce qui reste,
Expier la fureur d'un vœu que je déteste :
Rendons-lui les honneurs qu'il a trop mérités ;
Et, pour mieux apaiser ses mânes irrités,
Que, malgré les complots d'une injuste famille,
Son amante aujourd'hui me tienne lieu de fille !
Afficher en entierActe premier
Scène I
Hippolyte, Théramène
Hippolyte
Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène,
Et quitte le séjour de l'aimable Trézène.
Dans le doute mortel dont je suis agité,
Je commence à rougir de mon oisiveté.
Depuis plus de six mois éloigné de mon père,
J'ignore le destin d'une tête si chère ;
J'ignore jusqu'aux lieux qui le peuvent cacher.
Afficher en entierFusses-tu par delà les colonnes d'Alcide,
Je me croirais encor trop voisin d'un perfide.
Afficher en entier"J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime
Innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même"
Afficher en entierHIPPOLYTE
D'unn amour criminel Phèdre accuse Hippolyte !
Un tel excès d'horreur rend mon âme interdite ;
Tant de coups imprévus m'accablent à la fois
Qu'ils m'ôtent la parole et m'étouffent la voix.
ACTE IV. Scène 2
Afficher en entierPHEDRE
Hélas ! ils se voyaient avec pleine licence. (liberté)
Le ciel de leurs soupirs approuvait l'innocence ;
Ils suivaient sans remords leur penchant amoureux ;
Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux.
Et moi, triste rebut de la nature entière,
Je me cachais au jour, je fuyais la lumière.
La mort est le seul dieu que j'osais implorer.
J'attendais le moment où j'allais expirer ;
Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée,
Encor dans mon malheur de trop près observée,
Je n'osais dans mes pleurs me noyer à loisir.
Je goûtais en tremblant ce funeste plaisir,
Et sous un front serein déguisant mes alarmes,
Il fallait bien souvent me priver de mes larmes.
Afficher en entierRacine Phèdre Scène V – Hippolyte
Acte III
Je ne cherchais pas ;
C'est vous qui sur ces bords conduisîtes ses pas.
Vous daignâtes, seigneur, au rives de Trégène
Confier en partant Aricie et la reine ;
Je fût même chargé du soin de les garder.
Mais quels soins peuvent me retarder ?
Assez dans mon oisive Jeunesse
Sur le vil ennemis a montré son adresse :
Ne pourrai-je, en fuyant un indigne repos
D'un sang plus glorieux teindre mes javelots ?
Vous n'êtes pas encore atteint l''âge ou je touche,
Avait de votre bras senti la pesanteur
Déjà, de l'insolence heureux persécuteur,
Vous aviez des deux mers assuré les rivages ;
Hercules, respirant sur vos coups,
Déjà de son travail se reposait sur vous.
Et moi, fil inconnu d'un si glorieux père,
Je suis même encor loin des traces de ma mères !
Souffrez que mon courage ose enfin s'occuper :
Souffrez si quelque monstre ont réussi à vous échapper,
Que j'apporte à vos pieds sa dépouille honorable,
Ou que d'un beau trépas la mémoire durable,
Eternisant des jours si noblement finis,
Prouve à tout l'univers que j'étais de votre fils
Afficher en entierPHÈDRE
[...]
Déjà jusqu'à mon cœur le venin parvenu
Dans ce cœur expirant jette un froid inconnu,
Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage
Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ;
Et la mort, à mes yeux dérobant la clarté,
Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté.
Afficher en entierTout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire.
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