Extraits

— Peut-être devriez-vous prendre garde à ce que vous faites de vos lèvres, Mr Alcor. »

« Vous comptez me laisser sous la pluie pendant que vous rentrez vous mettre à l'abri ? »

— Vous ne risquez pas de fondre, Mr Alcor. Vous n'êtes pas en pâte à sel.

Les gens ne faisaient que passer. Ils finissaient toujours par la quitter. Les lieux, eux, restaient. Et bientôt, elle s'en était assurée, sa maison serait enfin en sécurité.

«Vous ne rêvez jamais, ne serait-ce qu'un tout petit peu?»

Son esprit, comme les papillons, voltigeait autour d'elle. Son âme désirait fusionner avec chaque fragment de blancheur, ne serait-ce qu'un instant. Devenir une fleur qui mourrait dans quelques semaines. Ou une éphémère, la première à s'éteindre, à jamais ignorante du deuil et de la solitude.

« Alba,

Pardonne-moi. Je n'ai pas su te dire à temps la vérité.

Les mots me viennent facilement lorsqu'il s'agit de séduire et de plaire. Mais pour exprimer ce qui me dépasse, ce qui me bouleverse, ce qui me transperce, je me trouve démuni.

Je pourrais tenter de t'expliquer ce que me fait ton parfum quand j'en devine la trace au détour d'un couloir. Ce que me fait ta main quand elle effleure ma peau. Ce que me fait ton corps qui danse avec le mien.

Je n'y parviendrai pas.

Tu me bouleverses, Alba. Tu me transperces. Tu me dépasses. Tu arraches mes masques et tu me mets à nu.

J'ai cru pouvoir lutter. J'ai voulu te hair. J'ai tout essayé pour faire taire ce sentiment coupable, cette obsession de toi qui me consume et me prive de sommeil.

J'ai eu tort.

Rien ne peut s'opposer à cette magie-là.

Rien ne résiste à ton empire.

Il est temps pour moi de partir, puisque tu ne m'as pas demandé de rester.

Je te quitte, Alba, avec au fond du cœur un seul espoir.

Qu'il existe là où je vais quelqu'un qui te ressemble, et que tu n'oublies pas, dans ton éternité, comme je t'ai aimée.

Lethan »

« La vie est parfois si longue. Toujours répétée, rarement surprenante. Une bonne histoire lui donne de nouvelles couleurs, des horizons plus larges. Elle amplifie nos désespoirs et nos espoirs tout en apaisant nos luttes. »

- Tu sais que je n'ai aucun faible pour les dictatrices hystériques.

Les yeux ambres de Mindy s'étaient assombris.

- C'est une femme puissante qui prend la parole pour son peuple. Cela ne fait pas d'elle une hystérique.

Vous rencontrer fut une souffrance, vous connaître presque un plaisir.

Qu'y a-t-il à perdre ?

Eh bien, le sommeil, pour commencer.

Mais surtout, l'espoir. L'espoir était à perdre.