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Les commentaires de phil64

Commentaire ajouté par phil64 2020-10-06T16:54:50+02:00
Or

06 octobre 2020

Ce pourrait être un roman policier. Il y a effectivement un crime et une enquête. Mais ce roman parle de beaucoup d'autres choses. Une vie de famille difficile, l'univers carcéral, la justice, l'injustice, les petits truands, les grands truands, la mort qui s'approche aussi.

Au fond, le projet de ce livre est, sur la base d'une intrigue qui donne envie de tourner les pages, de parler de ce qui concerne notre vie, dans tous ses aspects, du sourire à la tristesse.

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Commentaire ajouté par phil64 2020-04-07T11:37:42+02:00
Or

Marguerite Duras écrit à la fin de l’introduction à « La douleur »:

« Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n’ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature me fait honte. »

Plus loin elle écrira :

« Apprenez à lire, ce sont des textes sacrés »

« La douleur » regroupe plusieurs textes en partie liés les uns aux autres, plusieurs temps d’une même époque, la guerre et la libération, où peut s’exprimer le pire de l’homme. Le pire de la souffrance aussi. Une époque où on savait bien distinguer le bien du mal, mais où également, ayant touché un tel degré de folie, on en venait à ne plus avoir les repères qui convenaient pour faire ce tri. Les bourreaux, les lâches, les salauds, on voit bien qui ils sont, mais ce monde était devenu tellement fou, il avait fait sauter tellement de repères que l’on pouvait se prendre à ne pas détester autant qu’il aurait fallu ces vaincus aux mains pleines de sang ou simplement à l’âme emplie de lâcheté.

C’est sans doute la raison pour laquelle l’auteure apparait tantôt sous les traits de la victime, tantôt sous les traits de la tortionnaire. On ne fait plus la différence tant le monde est déglingué. Au fond, cela n’a plus aucune importance. La douleur peint un monde aux limites floues, si incertaines que ce monde devient celui de l’absurde.

À preuve, l’absurdité de cette course essoufflée de l’auteure, tout au long du premier texte, pour savoir si son mari reviendrait d’Allemagne ou s’il gisait déjà dans un fossé au bord d’une route, tandis que peu après son retour elle lui annoncera son intention de divorcer.

À preuve, le second texte, où la victime qu’elle est semble vivre son statut avec une sorte de curiosité indifférente. Elle joue au chat et à la souris avec son bourreau. Elle donne le sentiment de prendre goût à narguer le chat. Elle risque certes sa vie, mais elle se grise à ce jeu. Cet homme a arrêté son mari. Il lui avoue avec bravade avoir de cette façon conduit il y a quelques jours un résistant à la mort après s’être longuement joué de lui. Elle le hait, elle le tuerait avec plaisir. Mais elle accepte de le voir et de le revoir. Peut-être parce qu’il pourrait l’aider à retrouver son mari, peut-être parce que son chef de réseau, François Mitterand, le lui demande. Peut-être aussi parce qu’elle aime ce jeu avec cet homme qui peut à tout moment la faire arrêter ou à l’inverse mourir par ses mains d’une balle dans la nuque.

À Preuve, dans le texte suivant, l’absurde torture qu’elle dirige de ce collaborateur, pour finalement ne lui arracher qu’un mot : « verte ». Ce seul petit mot soufflé par le prisonnier au terme d’une torture décrite et exécutée avec soin. Oui sa carte d’identité était verte, donc il pouvait accéder au siège de la Gestapo, donc il était coupable, donc il était acceptable de le torturer. Après cet aveu inutile, plus rien n’a d’importance. Dès lors, la torture, pourquoi ?

Les mots de Marguerite Duras sont durs. Il n’y a rien à embellir. Lorsqu’elle parle de cette chose informe qu’est devenu son mari au retour des camps, elle dit tout. Même que ses excréments ne sont plus humains. Elle est dépassée par l’horreur, il n’y a en fait plus de place à la douleur. Ou alors, c’est au-delà.

Les mots de Marguerite Duras sont froids, comme si elle n’avait plus de sentiments. Cela fait penser à Camus. Elle ne dit pas, comme l’Etranger « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas » mais les mots qu’elle emploie se limitent le plus souvent à des descriptions, des faits, rapportés sans jugement, sans sentiment, ou s’il y a des sentiments, ce ne sont plus que des objets à décrire.

Il faut lire ces textes. Ils ne vous laisseront pas indifférents. Ce ne sera pas possible. Ils sont beaux au-delà d’eux-mêmes car ils expriment beaucoup plus que ce qu’ils racontent.

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Or

Il ne faut pas juger trop vite un livre. Se laisser imprégner. La première impression…n’est pas toujours la bonne.

Dans ce roman, il ne se passe grand-chose au fond. Ou alors si, l’auteur nous a incorporé dans la trame un petit suicide (ou pas d’ailleurs), un peu d’allusions à notre histoire, bref divers ingrédients qui ne sont pas vraiment le fond du problème. De nos jours, il faut bien un peu de poivre, sinon on craindrait que les lecteurs trouvent le livre insipide. Le temps n’est plus où, comme Virginia Woolf, on pouvait écrire cinq ou six pages dont le principal évènement était le battement de l’aile d’un oiseau ou la chute d’un pétale.

Alors voilà, il y a donc une trame et quelques évènements. Mais ne vous trompez pas, votre cœur ne battra pas à cause d’eux. D’ailleurs au fond, ce roman ne vous fera pas battre le cœur du tout. Non, il vous jouera une musique qui vous laissera une impression bizarre. Petit à petit, vous vous attacherez à sa mélodie. Et vous tournerez les pages pour l’entendre encore quelques instants.

Cette mélodie vous rappelle quelque chose… ce dont nous parle l’auteur, c’est de notre enfance, des souvenirs tendres que nous avons enfouis à mesure que nous devions devenir adulte, de notre mère, de ces petites choses qui ont fait la douceur de nos premières années. Ce sont, un peu plus tard nos copains, nos ballades, nos rires, nos premières amours dans la nature, à l’abri des regards. L’auteur nous raconte tout cela, nous le fait revivre, car il sais sans doute parfaitement que ce qu’il évoque là est universel. Il use d’une langue simple. Il décrit des évènements si modestes que ce ne sont plus des évènements, mais les choses de la vie. De sa vie comme de la nôtre. quelle que soit notre propre histoire. Je ne sais pas comment procède l’auteur mais l’évocation qu’il fait de sa jeunesse nous amène naturellement à la nôtre. Cette musique, nous la reconnaissons.

Et puis il y a chez Joël Macron une bienveillance pour ses personnages qui nous fait du bien. Dans le monde parfois dur où nous vivons, ce livre souffle un vent de fraîcheur. Les gens n’y sont pas méchants, pas agressifs la plupart du temps. On pourrait même dire assez permissifs. C’en est presque incroyable. Pourtant ne vous attendez pas à un roman rose, ou pire à l’eau de rose. Non, simplement une douce et tendre nostalgie pour ce monde et ces amis qu’il devra comme chacun quitter un jour.

C’est pour ces raisons que vous pouvez sans crainte ouvrir ce livre. Vous l’aimerez on peut en être sûr, sans peut être au début comprendre ce qui vous attache à lui. Et puis peu à peu, vous entendrez la musique comme je l’ai entendue.

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