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Arabella n’avait pas particulièrement envie d’être une beauté. Une seule dans la famille suffisait, avait-elle conclu avec beaucoup de bon sens un an plus tôt. Et puisqu’elle n’avait pas encore cherché de soupirants, et encore moins à se marier, avant l’étonnante lettre du vicomte une quinzaine de jours plus tôt, elle n’avait jamais éprouvé le besoin d’attirer les messieurs. Elle n’en avait toujours pas envie, du reste. Après tout, le vicomte était un homme d’un certain âge et il n’attacherait pas grande importance à son physique. S’il l’épousait, c’était par pure bonté d’âme, et elle n’avait aucune envie de susciter son admiration. Elle allait l’épouser parce que c’était nécessaire et parce qu’elle serait ainsi débarrassée de la corvée de se trouver un époux au cours des années à venir. Cela étant, elle aurait quand même aimé avoir l’air moins enfantin. Elle avait dix-huit ans et elle était pleinement femme. Elle ressemblait cependant toujours à une enfant, plus même que Jemima, ce qui la désolait. En plus d’être petite et ronde – les protestations de sa mère ne l’avaient pas convaincue –, elle avait une chevelure qui ne faisait qu’accentuer la rondeur de son visage, ne laissant aucun moyen à un étranger de deviner qu’elle était une femme au plein sens du terme. Aux yeux d’un homme de l’âge de son père, elle aurait sûrement l’air d’un véritable bébé.
Peut-être aurait-elle dû se montrer plus ferme lorsque sa mère avait conseillé cette large ceinture bleue qui l’engonçait.
Elle semblait sortir tout droit de la nursery…
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