Extraits

Semblables à des courants telluriques, certains événements avaient des répercussions sans fin sur les existences. Nos vies étaient fragiles, hors de contrôle, toujours à la merci du pire. Des brins de pailles flottant à la surface.

Les deux personnalités fonctionnent un peu comme les deux bornes d'une pile. A la base, Adèle est un alter protecteur qui entre en scène pour compenser les faiblesses d'Oriana. Cette dernière semble forte aux yeux des gens, mais se sent faible alors qu'Adèle semble faible, mais porte en elle une force mentale peu commune.

Semblables à des courants telluriques, certains événements avaient des répercussions sans fin sur les existences. Nos vies étaient fragiles, hors de contrôle, toujours à la merci du pire. Des brins de paille flottant à la surface de l'eau.

Elle avait tourné la page de son ancien mari et de la chirurgienne. Ils appartenaient à un passé lointain. Un matin, elle s'était réveillée et tout ce cirque lui avait semblé dérisoire. Sa haine avait disparu. Elle avait assez morflé. Elle était guérie.

Plusieurs fois, elle avait voulu mettre fin à ce supplice. L'idée du suicide ne l'avait pas quittée durant ces derniers mois, mais elle n'avait jamais été capable de passer à l'acte à cause de ses enfants. Paolo et Sofia n'auraient pas à vivre avec ce poids supplémentaire. Le suicide est un acte symbolique trop violent qui produit une déflagration dans une lignée familiale. La mort puissance dix. Un deuil toujours inabouti, une culpabilité latente et une défiance envers la vie que l'on se transmet en silence de génération en génération. Oriana voulait bien échapper aux douleurs terrestres, mais pas au prix de laisser derrière elle un no man's land de terre brûlée.

Pour la première fois, je ne suis plus seulement spectatrice de mon existence, mais j'y participe pleinement. La vie tient enfin une promesse à laquelle je ne croyais plus. J'avais muré mon coeur depuis si longtemps, réprimé mes espoirs et mes désirs. Il n'a fallu que quelques semaines pour que mon horizon si terne se dégage pour laisser place à un ciel clair. Moi aussi, j'ai droit au soleil !

Qu’on le veuille ou non, le début d’un amour porte toujours en lui ses germes de sa fin. C’est triste, mais c’est comme ça. Il y a une lassitude du couple. Ce que tu gagnes en confort et en prévisibilité, tu le perds en intensité.

La joie mauvaise devant le malheur des autres. C'est tellement rassurant de voir quelqu'un sombrer. Par comparaison, sa propre situation se pare tout de suite de mille attraits.

On la croyait forte, mais c'était faux. Oriana était seulement opiniâtre. Depuis ses six ans, sa vie était une lutte permanente., un refus de l'assignation au malheur. Elle était capable d'endurer la douleur et de faire dos rond pendant longtemps. Très tôt, elle avait pris conscience qu'on ne pouvait éviter les coups que la vie nous envoyait. Il fallait se résoudre à y faire face avec ses propres moyens. Endurer l'épreuve pour renaître.

Pour la première fois, je ne suis plus seulement spectatrice de mon existence, mais j'y participe pleinement. La vie tient enfin une promesse à laquelle je ne croyais plus. J'avais muré mon cœur depuis si longtemps, réprimé ses espoirs et mes désirs. Il n'a fallu que quelques semaines pour que mon horizon si terne se dégage pour laisser place à un ciel clair. Il fait jour de nouveau. Moi aussi j'ai droit au soleil !