Réponses au commentaire de nala74
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Rebecca de Daphné Du Maurier.
Ce roman à été pour moi un exemple de maîtrise et de talent.
Le début de ma lecture est marqué par l’antipathie que je ressens vis à vis de l’héroine : rabaissée, elle se laisse faire, laisse dire , et se comporte en intruse soumise et effacée dont on ne connait même pas le prénom.
Mais ceci est voulu,). L’autrice tisse la toile de son histoire dans une ambiance de secrets et de faux semblants.
Tout est mouvant, changeant, comme autant de couloirs de la demeure, en clair/obscur.
Tout est flouté: les jeux de passé présent, mais aussi la réalité de ce que vit l’héroïne et son imagination, ces récits intérieurs qui sont le propre des timides. Une frontière bien distincte au début qui devient progressivement plus ambiguë ....
L’autrice arrive à mettre le doute dans l’esprit du lecteur, petit à petit, à force de mystères, grâce à ces zones que l’autrice laisse volontairement indistinctes, aux comportements changeant des personnages dont on ne sait plus si on les apprécie ou pas, on change d’avis sur untel ou untel en permanence , ne sachant plus quoi penser.
Le genre de roman dans lequel on trouve des protagonistes assez détestables , souvent pour moi cela dessert la personnalité du personnage en lui faisant perdre sa crédibilité.
Ici c’est parfaitement réalisé, cela sert à bousculer , à perturber le lecteur , cela sert à l’histoire et c’est complètement cohérent.
Daphné Du Maurier maîtrise l’art de faire durer le plaisir sans grand chamboulements, sans twists tapageurs, mais juste par petites touches précises , par un talent d’écriture, un jeu d’écriture qui petit à petit va nous porter vers la fin du roman en nous tenant en haleine.
Un exploit de maitrise d’écriture. C’est pour moi ce qui rend ce roman magistral : cette métamorphose progressive du récit, cette façon de s’insinuer dans la tête du lecteur, de le perturber grâce à sa plume exceptionnelle.
Je me rappellerai particulièrement la scène de bal, qui restera extraordinaire en terme d’écriture , car je la trouve très représentative du roman : à quel point par de justes descriptions, de petites phrases choisies, un mot parfait glissé : on comprend , on ressent ce qui se joue à ce moment là, ce qui se passe dans la tête de l’héroïne.
Fantastique moment de lecture.
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