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Juan lui apprend à bien tenir son crayon, à ne jamais tourner sa feuille, à toujours garder l'œil à distance.
- Ta main ne doit jamais se laisser guider par son propre trait.
Afficher en entierLes mots de Sebastián sont repartis comme ils étaient venus, en s'évanouissant dans le silence. Nous sommes restés là, assis dans le froid, à les regarder disparaître complètement, à laisser la légère ombre qu'ils formaient sur le chemin se dissiper dans le vent.
Afficher en entierLes instants se nouent les uns aux autres jusqu'à ce que le fil s'épuise.
Afficher en entierElle est partie un matin très tôt, sans un mot, me laissant comme ultime souvenir le goût de ses larmes à la commissaire de mes lèvres. Elle a gardé mon cœur et depuis, Ama, je ne respire plus que son parfum, que l'immensité de son regard perdu. Mon corps s'est rempli de son absence.
Afficher en entierEn chuchotant, elle me raconte ses souvenirs de Madrid, de Tarragona, de Valencia, et je pleure la tête posée sur ses genoux, bercée par ces images ondoyantes, mêlées de parfums et de sang.
Afficher en entierL'abandon de notre passé est un déchirement qui s'étire un peu plus chaque jour.
Afficher en entier"Être ensemble, c'est tout ce qui compte."
Afficher en entier"Moi qui pensais ne pas être attachée aux choses matérielles, me voici bouleversée à la vue d'un carton rempli d'habits mal pliés. C'est qu'ils ont l'odeur de là-bas, d'en face. C'est qu'ils sont encore empreints de notre bonheur passé, de notre insouciance frivole."
Afficher en entier"Induri, mon tout petit, c'est cela aussi l'exil. Ne pas savoir dire, ne pas être là où nous devrions. Et, à chaque instant, avaler cette honte indigeste qui nous brûle le ventre."
Afficher en entier"26 Janvier 1939
Presque deux ans sans écrire, dans un silence confondant, happée par notre quotidien absurde, sordide parfois, sali souvent par nos sourires forcés, par notre volonté farouche de rester digne, de croire encore. Croire en quoi? Je ne le sais plus vraiment. Je sens simplement qu'aujourd'hui, il faut fermer les yeux et avancer aveuglément, désespérément. Écrire pour ne pas oublier que Barcelone vient de tomber, que la guerre est finie pour nous et que l'Espagne s'éloigne."
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