Commentaire de Miney

L'écriture de Mélanie Fazi a de quoi laisser sans voix. Je ne suis même pas sûre de savoir décrire cette plume à la fois onirique, poétique, et tellement acérée, comme si elle épinglait les sentiments sur le papier avec une précision chirurgicale, douce et violente à la fois, qui vous retourne presque l'estomac.

On suit dans ces quelques nouvelles très sombres des personnages torturés au-delà du possible, et pourtant qui sonnent vrai, dont on pourrait reconnaître l'éclat dans votre reflet dans le miroir, les mauvais jours, dans l’œil d'inconnus croisés au gré du hasard.

Quant aux récits, ils redonnent au fantastique ses lettres de noblesse. Le surnaturel est présent à si petites touches qu'on croirait l'avoir confondu avec l'aspect éthéré de l'écriture, et pourtant, il en imprègne chacun des mots. Les thèmes sont à la fois fantasmagoriques et terriblement réalistes.

Et malgré toutes ces qualités, j'ai eu un peu de mal à m'immerger complètement dans ces histoires... La faute au format nouvelle, avec lequel j'ai toujours eu un peu de mal ? On a à peine le temps de se plonger dans un texte qu'il est déjà fini, qu'on doit déjà sauter à un autre. Cela dit, aucune de ces nouvelles ne m'a déplu en particulier et si je n'ai eu aucun coup de cœur, j'ai tout de même eu une petite préférence pour Matilda.