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Il essaye de dormir. Le sommeil était un véhicule qui permettait de faire passer le temps, d'éviter le présent. Un tramway pour les déprimés, les impatients et les mourants. Donald était un peu des trois.
Afficher en entierÉlise avait toujours évolué dans ce silo à sa guise. Seulement, il ne s'était jamais inquiété pour elle quand le silo était vide. Cela le fit réfléchir à ce qui faisait qu'un endroit était dangereux. Ça n'avait rien à voir avec l'endroit.
Afficher en entierSa colère s'évanouit au contact de la barbe broussailleuse de Solo et des mains d'Elise autour de son cou. Voilà ce qui restait, ce qu'ils avaient encore, et le protéger était plus important que tout désir de vengeance. C'était ce que le père Wendel avait découvert. Il s'était concentré sur les mauvais passages de son livre, sur ceux qui parlaient de haine plutôt que d'espoir. Juliette s'était avérée aussi aveugle que lui. Elle s'était apprêtée à partir en hâte, à abandonner tout le monde."
Afficher en entierQuelque part entre les rêves absurdes et la terreur désespérée se trouvait le désir de connaître le monde. Et, si possible, de le rendre meilleur.
Afficher en entier- Ça veut dire qu'on n'existe pas qu'en un seul endroit. Tout ce qu'on fait laisse comme une trace derrière nous, un grand anneau de décisions. Tous nos actes...
- Et nos erreurs.
Il aquiesça et s'épongea le front avec sa manche.
- Toutes nos erreurs. Mais toutes nos bonnes actions aussi. Elles sont immortelles, toutes ces petites traces qu'on laisse derrière nous. Même si personne ne les voit ou ne s'en souvient, peu importe. Cet anneau constituera toujours ce qui s'est passé, ce qu'on a fait, tous nos choix. Le passé est éternel. On ne peut pas le changer.
- Ça met la pression, on n'a pas intérêt à foirer, dit Juliette, songeant à toutes les fois où elle avait pris de mauvaises décisions, et se demandant si la malle qu'ils portaient n'était pas une erreur de plus.
Afficher en entierC'était une mascarade, de faux efforts censés améliorer le monde, alors que tout ce qu'ils voulaient, c'était leur vendre l'histoire selon laquelle il était au-delà de toute amélioration possible.
Afficher en entier- ça ne m'embête pas de penser que je ne serai plus là un jour, reprit Lukas au bout d'un moment. Tout comme je me contrefiche de ne pas avoir été là il y a cent ans. Je crois que la mort, c'est surtout ça. Dans cent ans, ma vie ressemblera beaucoup à ce qu'elle était il y a cent ans.
A nouveau, il ajusta son emprise ou haussa les épaules. Impossible à dire.
- Je vais te dire ce qui dure pour l'éternité.
Il tourna la tête vers elle. Elle s'attendait à un truc niais comme "l'amour", ou pas drôle comme "tes ragoûts".
- Oui, qu'est-ce qui dure pour l'éternité ? concéda-t-elle, sûre de le regretter, mais elle sentait qu'il attendait qu'elle lui demande.
- Nos décisions, déclara-t-il.
Afficher en entierDonald toussa à nouveau, et pensa à toutes les sagas héroïques de l'ancien temps, aux hommes et aux femmes qui se battaient pour la justice, toujours avec une fin heureuse, des chances impossibles de réussite, de la vaste blague. Les héros ne gagnaient pas. Les héros étaient ceux qui, par hasard, gagnaient. L'Histoire racontait leur histoire... les morts ne pipaient pas mot. C'était un vaste mensonge.
Afficher en entierIl essaya de dormir. Le sommeil était un véhicule qui permettait de faire passer le temps, d'éviter le présent. Un tramway pour les déprimés, les impatients, et les mourants. Donald était un peu des trois.
Afficher en entierL'enfant semblait aller bien, il tendait son petit bras vers sa mère, ouvrait et fermait la main, mais il ne faisait pas de bruit. Tant de choses avaient été perdues. Chacun n'avait que ce qu'il avait pu porter, rien de plus, seulement ce qu'ils avaient attrapé à la va-vite. Jomeson, lui, pleurait à cause de ce qu'il avait pris. Et l'eau continuait à goutter du plafond. Un silo en larmes. Il n'y avait bien que les enfants qui ne pleuraient pas.
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