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« – Tu bosses sur quoi ?
– Des trucs.
Je retourne précipitamment à mon livre, mais dans ma hâte, je fais voler mon carnet et certaines de mes planches atterrissent aux pieds d’Ollis.
– C’est toi qui as fait ça ?
– Tu vois quelqu’un d’autre ?
Il me les rend, lance un coup d’œil circulaire autour de nous et sourit.
– Ne me dis pas qu’il n’y a que moi qui vois tous ces gens ?
Quel idiot.
Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire, si bien que j’attire l’attention des quelques lecteurs. »
Afficher en entier« – Si tu es partant, je m’occupe de tout préparer et tu n’auras qu’à repasser la semaine prochaine pour retirer les formulaires d’inscription. Samedi, ça t’irait ?
Sa voix est douce, mais cette douceur cache une maturité qui m’intrigue. Comme si elle avait traversé pas mal d’épreuves dans la vie.
Évidemment, je suis d’accord. Mais une question me perturbe.
– Tu as quel âge ?
– Seize ans, pourquoi ?
Quoi ? Pas possible…
Aussitôt, un mince sourire étire ses lèvres. Elle me baratine sur toute la ligne.
– Menteuse.
Sawyer me prend au dépourvu quand elle éclate de rire, et ce son me va droit au cœur.
– Bien que ça ne te regarde pas, j’en ai vingt-trois. Avoue, tu as chié dans ton froc, monsieur le sugar daddy ?
Je secoue la tête, un sourire amusé aux lèvres.
– Tu es toujours comme ça ?
– Tu veux dire, drôle et intelligente ? Oui, c’est inné. J’aurais pu être seulement belle, mais heureusement Dame Nature m’a aussi dotée d’un cerveau.
Bon sang, d’où sort cette fille ? »
Afficher en entier« Une fois que j’ai terminé de répartir ma pile de livres, je passe par le rayon des classiques de la littérature anglaise, m’arrête un instant, puis ferme les paupières et pioche un livre au hasard sur les étagères.
Avant que je n’aie le temps de découvrir l’œuvre qui va m’accompagner pour le reste de la journée, une voix au timbre suave m’interpelle.
– Jane Eyre. Excellent choix !
Je repose mon livre, fais volte-face et me retrouve nez à nez, ou devrais-je dire nez à torse avec… avec…
– Qu’est-ce que tu fais là ?
Un sourire canaille flotte à la commissure de ses lèvres, mais au lieu de répondre à ma question, il se contente de tendre la main devant lui et de choper le livre que je viens de reposer. Je remarque que les égratignures sur ses phalanges ont complètement disparu.
– Tu l’as déjà lu ? me demande-t-il, son regard posé sur moi.
– Jane Eyre ? C’est une vraie question ?
Il repose le livre à sa place.
– C’est vrai, question stupide. Excuse-moi.
– Et toi ?
– « L’amour le plus ardent que nul cœur eût jamais senti en son sein s’enflammer coulait dans mes vaisseaux et se faisait connaître en envahissant tout mon être », récite-t-il dans un murmure.
Dès les premiers mots, je reconnais l’extrait de Brontë. Cette citation de l’une de mes œuvres préférées m’arrache un frisson d’excitation. Jamais je n’aurais cru qu’il était du genre à aimer les classiques de la littérature anglaise du XIXe siècle.
– Bravo. Et sinon, que me vaut le déplaisir de ta visite ? Comment as-tu su où me trouver ?
– Sawyer, crois-tu aux coïncidences ?
– Ça dépend. Est-ce que la coïncidence s’appellerait Li Ann ?
– OK, je suis grillé. Je suis passé au restaurant l’autre jour, et ta collègue m’a dit où te trouver. »
Afficher en entierSur ces mots, elle se retire, nous laissant, Sawyer et moi, dans un silence gênant qui se transforme en fou rire à la seconde où nos regards se croisent.
– Prête à faire de l’art ?
Ses yeux rivés aux miens, Sawyer Maree Bennett est à couper le souffle.
– Prête. Et toi, ma loutre ?
Nouvelle salve de rires.
Afficher en entier– Figure-toi que c’était en 1973 et qu’il est toujours uni à sa femme, aujourd’hui. Pourvu que ça nous porte chance… murmuré-je contre ses lèvres.
– Tu sais quoi ? Je mise sur nous.
Afficher en entierRends l'impossible possible, ma petite Sawyer. Ne laisse personne te faire douter de tes capacités, il y en aura sur ton chemin pour te faire croire que tes rêves sont trop grands. Ils ne le sont pas. Alors, poursuis-les, et surtout, réalise les plus fous d'entre eux... Fais-le pour moi, mais surtout pour toi, mon ange, poursuis tes rêves !
Afficher en entier« – À quoi tu penses ? me demande-t-elle soudain, son index effleurant la zone entre mes sourcils.
Sa voix m’interrompt dans ma réflexion et je tourne la tête vers elle.
Et en guise de réponse, je lève trois doigts en l’air.
– Waouh bravo, Ollis ! Pour demain, il faudra aller jusqu’à quatre, tu penses que tu peux faire ça pour tata Sawyer ?
– Très drôle, mais ce n’est pas à ça que je pensais. C’est déjà notre troisième rencard. Je suis choqué d’être le seul à avoir remarqué ce détail.
– Ah. Et tu tiens un décompte de nos messages aussi ?
Cette fille est terrible. »
Afficher en entier« – Aïe, dur ! me lâche Willard, penché par-dessus mon épaule.
– Mec, t’es sérieux ? Tu sais que ça ne se fait pas de lire par-dessus l’épaule de quelqu’un ?
– Oh merde, ne me dis pas que je t’ai offensé ?
– Pas du tout. Seulement, je suis déçu. Les bonnes manières qu’on enseigne dans les maisons closes, c’est plus ce que c’était.
Le gars éclate de rire, ainsi que le reste de la bande. Quant à moi, je reprends mon téléphone et ouvre notre discussion avec Sawyer. »
Afficher en entier« Je glisse mon tote-bag sur mon épaule et me lève d’un bond.
– Attends, Sawyer, file-moi ton téléphone.
– Je te demande pardon ?
– Pour enregistrer mon numéro, tu n’auras qu’à m’envoyer le tien en retour.
– Pour quoi faire ?
Un petit rire lui échappe.
– Ouch ! Sawyer Bennett, vous êtes dure avec mon cœur.
– Désolée, mais…
– C’est uniquement pour te tenir au courant des inscriptions. Attends-toi à en recevoir des tonnes, sache-le. Ollis MacDonnell ne fait pas les choses à moitié.
– Oh, d’accord.
Je lui glisse mon téléphone dans les mains, mais il est clair que je n’ai pas l’intention de lui écrire.
– Voilà, tu me trouveras facilement à « Homme de mes rêves » dans tes contacts. »
Afficher en entier– Tu vois que tu peux être sympa, déclare ce dernier tandis que je lève les yeux au ciel.
– Ça va, n’exagère pas non plus. À t’entendre, on croirait que je suis un pitbull.
– Un pitbull, c’est affectueux.
Ah, d’accord.
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