Ajouter un extrait
Liste des extraits
Spoiler(cliquez pour révéler) Plus tard, dans la nuit, il a posé sa tête sur mon ventre. Il a plaisanté en disant qu’il allait écrire une émission de télé-réalité sur nous. Après tout, il était désormais le fils bâtard de son frère qui avait mis en cloque sa demi-sœur.
Afficher en entier- En quoi je suis différente des autres filles à qui tu te donnes ?
- En fait, il y a une différence énorme, Greta. Tu es la seule fille au monde qui m'est interdite, et ça me donne encore plus envie de toi.
Afficher en entier- Je suis désolée pour...
- Non, stop, a-t-il dit en fermant les yeux et en tendant la paume de sa main vers moi. Je ne peux pas te parler. Ta voix me fait l'effet d'une tronçonneuse.
- Désolée. Je comprends. Tu as la gueule de bois.
- Je n'y avais pas pensé, mais oui, je suppose que ça doit jouer aussi.
J'ai levé les yeux au ciel. Il m'a fait un clin d'œil, et mon coeur a cessé de battre un instant.
Afficher en entier- Tu comprends quoi ?
- Pourquoi tu es ici tous les vendredis soir au lieu d’être au resto avec un mec – pourquoi tu ne peux ouvrir ton cœur à personne. C’est parce qu’il appartient à quelqu’un d’autre.
- C’était le cas, autrefois. Maintenant… il est tout juste brisé. Tu sais comment le réparer ?
- Parfois, c’est impossible.
Sully a tourné la tête et j’ai compris qu’elle parlait en connaissance de cause.
- L’astuce, c’est de t’obliger à rouvrir ton cœur. Le fait qu’il soit brisé ne l’empêche pas de battre. Et crois-moi, ma jolie, il y a des milliers d’hommes qui seraient ravis de réparer le tien si tu leur en donnais l’occasion, a-t-elle dit en me prenant la main. En revanche, je peux te dire une chose, a-t-elle ajouté en fronçant les sourcils.
- Quoi ? ai-je demandé.
- Cet… Alec ?
- Elec… avec un « e ».
- Elec. Il a de la chance que je n’aime pas prendre l’avion, parce que je lui referais le portrait.
- Je savais que tu dirais quelque chose comme ça. C’est pour ça que j’ai hésité à t’en parler.
- Et puis, je ne sais pas qui est cette Kelly…
- Chelsea.
- On s’en fiche. Elle ne peut pas être mieux que ma Greta – plus belle ou avec un cœur plus généreux. C’est un abruti.
- Merci.
- Un jour, il se rendra compte de sa connerie. Il viendra ici, toi tu seras partie depuis longtemps et la seule nana qui l’attendra, ce sera moi.
Afficher en entier- Tu ne pensais pas que ce qui s’est passé entre nous m’avait affecté autant que toi. Parce que c’est ce que je voulais que tu croies.
- Ça n’a aucune importance maintenant, je suppose, ai-je murmuré, si bas que je ne pensais pas qu’il m’avait entendue.
Elec a froncé les sourcils et il a lavé le bol avant de le poser sur l’égouttoir, puis il s’est tourné vers moi.
- Tu auras toujours de l’importance pour moi, Greta. Toujours.
Je me suis contentée de hocher la tête, refusant de pleurer alors que mon cœur se brisait en mille morceaux – pour la deuxième fois de ma vie. Cette fois-ci c’était différent, pire. À l’époque, même si j’étais effondrée, j’étais jeune et je pensais que mes sentiments n’étaient que passagers.
Hélas, je savais à présent que j’étais éperdument amoureuse d’Elec, et que c’était sans espoir.
Afficher en entier- On s’est enfuis d’un enterrement et tu m’emmènes jouer au poker ? Tu es sérieuse ?
Je l’ai regardé en m’attendant à le voir confus, mais au lieu de ça, il m’offrait ce rare sourire sincère que je n’avais vu qu’une poignée de fois auparavant – celui qui me donnait immédiatement des palpitations. Soudain, il a éclaté de rire en se couvrant la bouche – j’ai eu l’impression qu’il délirait.
- Tu trouves ça déplacé ?
Il s’est frotté les yeux avant de répondre.
- Non, c’est un coup de génie, Greta !
Il riait encore aux éclats quand je me suis garée dans le parking.
- Tu m’as bien dit de t’emmener à l’opposé d’un cimetière, Elec ?
- Ouais, mais je pensais à un spa japonais ou, je sais pas… la plage ?!
- Tu veux partir ?
- Absolument pas. Je n’y aurais pas pensé, mais s’il y a un endroit sur Terre où on peut oublier ses problèmes, c’est bien ici.
Il a inspecté les environs puis il s’est tourné en posant sur moi un regard qui m’a donné des frissons.
- Fais-moi oublier mes problèmes, Greta.
Afficher en entier- Je lui ai demandé d’attendre. Je ne partirai pas tant que tu ne m’auras pas regardé.
Je me suis tournée vers lui et il a vu le désespoir dans mes yeux, car les siens se sont mis à briller.
- Putain, je ne veux pas partir en te laissant comme ça.
- Ne t’en fais pas. Ça ne va pas s’arranger dans une minute, tu devrais y aller sinon tu vas rater ton vol.
Il a pris mon visage dans ses mains, plongeant son regard dans le mien.
- Je sais que tu as du mal à comprendre. Je ne t’ai pas expliqué ma relation avec Randy, et tu ne connais pas ma mère – tu ne peux pas comprendre. Mais il faut que tu saches que si je pouvais rester avec toi, je le ferais.
Il m’a embrassée avant de poursuivre.
- Je sais que même si je t’ai mise en garde, tu m’as donné un morceau de ton cœur, cette nuit. Et même si j’ai tout fait pour l’éviter, je t’ai donné un morceau du mien. Je sais que tu l’as senti ce matin. Je veux que tu le gardes avec toi. Et quand tu décideras de donner le reste de ton cœur à quelqu’un, un jour, assure-toi qu’il te mérite.
Afficher en entier- Je préfère une nuit avec toi que rien du tout.
- Tu ne sais pas ce que tu dis, dit-il en me prenant par les épaules. Si je pensais que tu étais ce genre de fille, on ne serait pas en train d’avoir cette conversation. Et que ce soit bien clair, j’aime le fait que tu ne sois pas ce genre de fille. Même si tu dis que tu pourrais le supporter… je ne suis pas certain d’y arriver, moi.
Nous sommes restés silencieux un instant, les yeux dans les yeux, puis je me suis levée, les larmes aux yeux.
- D’accord.
- S’il te plaît, ne pleure pas.
- Je suis désolée, j’y peux rien. Tu vas me manquer, c’est tout.
Il m’a prise à nouveau dans ses bras et il a enfoui sa tête dans mes cheveux.
- Tu vas me manquer aussi.
Nos cœurs battaient à tout rompre, l’un contre l’autre, et Elec a reculé.
- Mon vol ne part qu’à dix heures, demain matin. On peut peut-être prendre le petit déj’ ensemble ?
J’ai regagné ma chambre, perdue, effarée que les choses puissent changer aussi vite, en un clin d’œil.
Ce que je ne savais pas, c’est que les choses changeraient de nouveau quelques heures plus tard.
Afficher en entierJe ne savais pas vraiment ce que j’avais fait pour avoir le privilège de voir ce qui se cachait derrière la façade brute d’Elec, mais j’étais ravie. Cependant, je m’attendais à ce que ça finisse d’une minute à l’autre.
- Merci, ai-je dit avant de détourner mon regard.
Il a retiré sa main de la mienne et ses doigts se sont posés sur mon menton.
Il m’a obligée à le regarder.
- Ne fais pas ça.
- Quoi ?
- Tu as tourné la tête. C’est de ma faute. Je t’ai fait croire que je ne voulais pas que tu me regardes. Sauf que de tout ce que je t’ai dit, ce mensonge était vraiment le plus gros, et c’est celui que je regrette le plus. J’avais commencé à baisser ma garde et ça m’a foutu la trouille. Je n’ai jamais eu de problème avec la façon dont tu me regardes. Mon seul problème, c’est ce que je ressens quand tu me regardes. Des choses que je ne suis pas censé ressentir – que je n’ai pas le droit de ressentir. Mais je ne supporte pas que tu ne me regardes plus, Greta.
Afficher en entier– Tu n’as jamais eu l’intention de m’aider à payer la fac, et tu le sais.
- Et pourquoi j’en aurais envie ? Pour quelqu’un qui n’a pas cessé de me décevoir depuis le jour de sa naissance ?
- Alors c’est ça, hein ? Tu me détestes d’être né ? Parce que Maman a refusé d’avorter comme tu le lui avais demandé ?
- C’est complètement faux. C’est ce qu’elle t’a dit ?
- Même si elle ne me l’avait pas dit, je l’aurais deviné tout seul. C’est pour ça que tu as consacré ta vie à me rabaisser et à m’humilier – tu sais pas que ça me tue à petit feu ?
'Mon cœur s’est brisé en mille morceaux.'
- Ah bon ? C’est ça que j’ai fait ? Alors pourquoi tu n’es pas encore mort, hein, Elec ?
Je ne pouvais plus entendre ça. J’ai couru dans sa chambre. Elec était assis sur le bord de son lit, la tête dans les mains. Il sentait l’alcool à deux mètres. Son dos se soulevait et s’affaissait brusquement à chacune de ses respirations.
- Randy… arrête ! Stop ! Je t’en supplie !
Mon beau-père m’a dévisagée, confus, les bras croisés. Je ne reconnaissais plus l’homme qui se tenait devant moi.
- C’est ton fils, ton fils ! Je me fiche que tu penses qu’il le mérite, rien ne justifie de traiter son enfant comme ça !
Afficher en entier