Extraits

« Tout le monde tue.

Que ce soit par amour, par envie, par nécessité.

Tout le monde tue.

Parfois avec regrets, parfois avec satisfaction.

Certains aiment voir couler le sang, ça les rend vivants.

D’autres n’acceptent pas de s’être sali les mains.

Tout le monde tue.

Que ce soit par vice, par cruauté, par appât du gain.

Je suis de ceux-là.

Je suis de ceux qui ont commencé par amour, ont continué pour l’argent, tout en trouvant une certaine beauté dans cette justice personnelle. Je suis de ceux qui se sont laissé embarquer dans les ténèbres, un sourire aux lèvres, sans chercher à retourner vers la lumière.

L’envie a remplacé l’argent.

La cruauté a remplacé la nécessité.

Le vice s’est incrusté sous chaque pore de ma peau.

Mon âme s’est teintée d’écarlate, mes veines de noir.

J’aurais pu tout arrêter. J’aurais pu rebrousser chemin.

J’ai refusé.

Désormais, je me retrouve ici, prisonnier.

Maudit pour avoir ôté la vie.

Je ne pourrai être libéré qu’à une seule condition.

La rédemption.

Mais qui serait suffisamment fou pour tomber amoureux de cet homme qui ne sait plus vraiment qui il est ?

Qui serait assez stupide pour aimer une bête ? »

.

- Avez-vous déjà été amoureux, Viktor ? Si profondément, si violemment que vous étiez prêt à tout pardonner à l'autre ?

Viktor

La perte d’un être cher, j’ai déjà donné, je suis vacciné contre la moindre envie de recommencer.

Damian

La soif de sang est pareille à n’importe quelle drogue. Une fois qu’on y a goûté, on est incapable de s’en passer. Elle nous pervertit jusqu’à la moelle, nous pourrit jusqu’au tréfonds de notre âme. Elle obscurcit notre raison, elle nous dépouille de notre humanité.

Damian

Je suis de ceux qui se sont laissé embarquer dans les ténèbres, un sourire aux lèvres, sans chercher à retourner vers la lumière.

Il y a quelque chose de profondément fascinant dans la mort, dans la vision que chacun en a. Je crois que c’est l’une des raisons qui m’ont poussé à vouloir aller toujours plus loin…

Trop loin.

Mais pas assez pour tout arrêter.

Viktor

— Je m’appelle Vera.

— Enchanté, dis-je.

— N’en soyez pas si sûr.

Damian

— Que penses-tu de celle-ci ?

La voix de mon paternel m’incite à porter mon regard sur une jeune femme qui danse au milieu de la foule. Son corset ne laisse aucune place à l’imagination concernant sa poitrine opulente mise en valeur par un collier de diamants. Tiffany Seymour, fille d’un magnat du pétrole.

— Je préférerais encore coucher avec son père.

Le mien s’esclaffe et réplique :

— N’est-ce pas déjà fait ?

Damian

J’aurais pu me laisser berner par ses traits juvéniles, ses grands yeux bleus et ses cheveux emmêlés, si seulement elle n’avait pas tenu dans sa main un couteau qu’elle m’a planté dans l’estomac.

Viktor

Profiler est un métier dont beaucoup rêvent, je n’ai jamais totalement compris pourquoi. Essayer de rentrer dans la tête de meurtriers, psychopathes, sociopathes, tueurs en série n’est clairement pas ce à quoi j’aspirais. Certes, ils sont parfois fascinants dans leur perversion, leur monstruosité, mais la plupart du temps, je voudrais simplement tout arrêter.