Extraits

(Reece à Pepper)

— Je sais que tu as souffert, commença-t-il à voix basse près de mon oreille. Moi aussi. Peut-être qu’on peut s’aider l’un l’autre à guérir.

Pepper et Reece :

- Tu étais obligé de faire ça ?

- Faire quoi ? Te donner l'air désirable ? (Il me regarda avec exaspération.) Tu devrais me remercier.

- Quoi ? Comment ça ?

- Je viens de te faire passer de la catégorie... "la fille que je n'ai jamais imaginée à poil" à celle du "je me demande à quoi elle ressemble au pieu".

(...)

- Oh, murmurai-je.

- Ne regarde pas, mais crois-moi si je te dis qu'il ne peut pas s'empêcher de te jeter des coups d’œil toutes les deux secondes.

Je me penchai vers lui.

- Vraiment ?

- Oui. Et maintenant, ça va être encore mieux.

(...)

- Mieux comment ?

Il se pencha à son tour et posa ses lèvres sur les miennes.

- Tu ne le vois même pas. Jamais personne ne t'offrira plus de sécurité que moi.

Et il disparut, me laissant seule.

- Hé. (Il tendit le bras et posa la main sur la mienne.) Çà va marcher. Tu verras. Tu l'auras, ton mec.

Mon cœur se serra légèrement. Soudain, je n'étais plus très sûre de l'identité du mec en question.

— Les accidents, ça n’existe pas, si ? On fait tous des choix. Tout ce qui arrive est le résultat de ces choix. (Il me parcourut froidement du regard.) Tout comme toi, tu as fait ton choix. Tu veux être avec ce Hunter. Moi, je ne suis qu’une distraction en attendant que tu puisses atteindre ton objectif

Mon plus lourd regret. Avoir fui l’amour. « Jamais personne ne t’offrira plus de sécurité que moi. » Je compris soudain ce qu’il avait voulu dire. Il tenait à moi.

Il s'assit, glissa la main dans ma poche pour en sortir mon téléphone. (...) Puis, plutôt que de me tendre mon téléphone comme je m'y attendais, il se mit à taper sur le clavier.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il acheva son message et jeta l'appareil sur le lit derrière ma tête ; puis il se repositionna au-dessus de moi, son torse nu écrasant ma poitrine encore humide de ses baisers.

- Qu'est-ce que tu as répondu ?

Son souffle effleura mes lèvres.

- Que tu passais la nuit avec moi.

- Tu veux que je reste ?

- Tu veux rester ?

Son petit sourire en coin refit son apparition.

- Si tu veux que je reste, dis-le. C'est ce qui se passerait si c'était plus qu'une simple aventure. Si on s'appréciait vraiment l'un l'autre.

"Si on s'appréciait vraiment l'un l'autre." Ébranlée, je trouvait son choix de mots légèrement blessant, surtout quand on avait encore goût de l'autre sur les lèvres.

- Je te raccompagne à ta voiture.

Est-ce que tu raccompagnes toutes les filles qui quittent ce bar à leurs voitures ?

Il m’emboîta le pas.

D'abord, la plupart des filles ne repartent pas seules. Elles sont avec un groupe. Ensuite, tu n'es pas n'importe quelle fille pour moi.

Il marqua une pause et ma poitrine se serra. Je laissai ses paroles pénétrer ma peau comme l'encre d'un tatouage.

- Et je crois que tu le sais.

J’émis un grognement de frustration.

— Arrête.

— Arrêter quoi ?

— De te montrer condescendant.

Il haussa l’un de ses sourcils sombres.

— Oh oh. Je t’ai énervée. L’étudiante nous sort les grands mots.

Comment ce type faisait-il pour attirer les filles ? C’était un crétin hors compétition.

Il était canon, certes, mais tous les canons n’étaient pas des enflures. Hunter n’en était pas une.

— Pauvre con, murmurai-je en pivotant pour me glisser sur mon siège. Pourquoi tu ne retournerais pas servir tes bières et tes cacahouètes pourries ?

Il posa la main sur mon bras et me fit pivoter de nouveau. J’observai sa main sur ma peau, puis son visage.

— Hé, dit-il simplement, sans la moindre colère.

Son sourire avait disparu, cependant. Mon pouls s’accéléra dans mon cou et je résistai à l’envie d’y poser la main pour calmer le bourdonnement de mon sang. Je n’allais certainement pas lui laisser voir l’effet qu’il me faisait.

— Les cacahouètes ne sont pas pourries.

J’aurais éclaté de rire s’il n’avait pas affiché le plus grand sérieux