Extraits

Je pensai à ma vie qui avait changé ces derniers mois. J'avais certes été témoin d'un meurtre, mais j'avais surtout grandi. J'avais appris qu'il ne servait à rien d'être forte toute seule, et qu'avoir des faiblesses n'était pas une tare. Que je devais laisser les autres m'approcher. Le plus important était de partager tout cela avec quelqu'un, et qu'à deux on était forcément plus fort.

« Je bataillai encore pour respirer, heureusement le serveur, certainement bien plus intelligent que mon futur ex-petit ami, se précipita vers moi et m’asséna une grande claque dans le dos. Le geste libéra le ravioli récalcitrant qui fut expulsé telle une fusée de ma gorge, et alla se loger directement… sur le front de Kevin.

Celui-ci me regarda d’un air de dégoût prononcé, et se rua sur sa serviette pour enlever de son front la pâte récalcitrante. Il avait également un peu de sauce pistou dans les cheveux. Mais vu que j’avais vécu il y a moins de dix secondes ce qui avait été pour moi ma plus proche expérience de mort imminente, je ne pris pas la peine de le lui faire remarquer.

— Ça va, mademoiselle ? s’inquiéta le serveur.

— Oui merci, grâce à vous, répondis-je en fusillant Kevin du regard pour bien lui faire comprendre que lui par contre avait été royalement inutile.

Le serveur rassuré s’éloigna et nous laissa à notre tête-à-tête.

— J’étais en train de m’étouffer, abruti !

— Désolé, je n’avais rien vu, c’est passé heureusement. »

Extrait de 

Wedding Planner l'intégrale: Des comédies romantiques 100% feel-good ! (French Edition)

Tamara Balliana

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— Lara, je crois que l’on devrait arrêter de se voir toi et moi.

Surprise par ces mots, j’avalais de travers mon ravioli niçois, qui bien entendu vint se coincer dans mon œsophage.

Kevin continua imperturbable :

— Tu comprends, ce n’est pas ta faute, c’est moi, je crois… Je pense que j’ai fait le tour de notre relation. Et on ne peut pas dire qu’entre toi et moi…

Je suffoquai, ma trachée complètement coincée ne me permettait plus d’aspirer l’air dont j’avais besoin. Mes yeux rougirent et se mirent à larmoyer. Je lâchai ma fourchette qui vint s’écraser sur le carrelage du restaurant en un bruit métallique désagréable. Kevin n’y prêta même pas attention. Il venait de trouver un certain intérêt à ses mains, comme si elles allaient lui inspirer la suite de son petit discours de rupture.

Enfoiré, tu es lâche au point de ne même pas me regarder dans les yeux pour me larguer !

Totalement imperméable à ma détresse respiratoire, Kevin continua de m’expliquer que tout était fini entre nous. J’avais envie de lui faire remarquer que d’ici quelques secondes, il n’aurait même plus besoin de prendre la peine de me larguer, car j’allais disparaitre de sa vie pour de bon. Et de celle de tout le monde par la même occasion.

— Allez, allez, allez !

Par ces incantations, j’essayai d’implorer les dieux du stationnement en ville, pour qu’une place veuille bien se libérer près de la pâtisserie. Mais apparemment, ils restaient sourds à mes prières.

Règle n° 4 de la Wedding Planner : avoir toujours une solution de secours.

Là tout de suite, la solution de secours était un peu pitoyable. La rue où se trouvait la boutique avait deux voies, plus des stationnements de part et d’autre. L’idée était de se garer en double file (un grand sport niçois), laisser les warnings ainsi qu’un numéro de téléphone sur le pare-brise, au cas où le malheureux propriétaire de la voiture que vous bloquez veuille s’extraire de sa place.

À moins d’une demi-heure de mon rendez-vous, c’était malheureusement ma seule option. Je me garai donc au niveau d’un SUV noir, tirai mon frein à main, et me propulsai à l’extérieur de la voiture aussi vite qu’Usain Bolt.