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- Tu vas bien, rouquine ?
- Hum, faut le dire vite.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? questionne-t-il, amusé.
- J'ai dézingué un palais en voulant traiter une carie.
- Quoi ?
Joe ouvre de grands yeux, ce qui me fait rire doucement.
- En travaux pratiques, nous apprenons à bosser à l'envers avec les miroirs, sur des mannequins, enfin des têtes en plastiques. Et je ne sais pas ce que j'ai fabriqué, mais j'ai dérapé. Résultat, j'ai trucidé mon patient en silicone et je me suis payé la honte devant tout le monde.
Cette fois, il s'esclaffe franchement et il lui faut plusieurs minutes pour retrouver un semblant de sérieux. Plus il se marre et plus je m'énerve.
- Arrête de faire cette tête, mon ange ! Qu'est-ce que tu nous as préparé de bon ? s'enquiert-il, en louchant vers mon panier.
Je sais qu'il apprécie ma cuisine et attend notre pique-nique avec impatience.
- De vieux rats crevés saupoudrés de cyanure et une quiche à la morue pas fraîche ! T'en as pas marre de te foutre de moi ?
Nouvel éclat de rire. Autant ne pas lui donner de grain à moudre, alors je me dirige vers le canapé et la table basse pour déballer ce que j'ai apporté.
- hum, ça sent bon, c'est quoi ?
- Salade Caesar et tarte aux pommes. Mais ne rêve pas, t'en auras pas ! ça t'apprendra à te payer ma tête. Pour la peine, tu devras me contempler en train de manger ta part et baver en silence.
- T'es dure quand même !
- C'est la triste réalité, mon pauvre ami. Maintenant, si tu trouves le moyen de me déstresser, je peux éventuellement revoir ma position.
- Le moyen de te déstresser ?
Même s'il ne s'en aperçoit pas, son regard devient lubrique, ce qui me convient parfaitement.
Afficher en entier— Dis-moi, Raoul, est-ce que tu as des contacts à Scotland Yard ?
— Ça se pourrait, pourquoi ? demande-t-il, soudain méfiant.
— Essaie de savoir où ils en sont dans leur enquête. Il faut qu’on retrouve ces salopards.
— Et après ?
— Fais ce qui sera nécessaire.
— Pardon ?
— Tu as très bien entendu. Je veux que ceux qui lui ont fait ça, soient hors d’état de nuire.
— Joe, nous ne faisons pas partie de la mafia et tu n’es pas un parrain de la pègre. On ne liquide pas les gens comme ça !
Cette fois, je m’emporte. Comment peut-il ne pas être d’accord avec moi ?
— Comment réagirais-tu si c’était à Cécile qu’on avait fait ça ? Hein ? Comment prendrais-tu les choses si on avait violé ta fille ?
— C’est bon, j’ai compris. Mais ça risque d’être cher. Il va falloir que je trouve des types qui pourraient s’en charger. Cela étant, je suppose que ça peut se faire.
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