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Quarantième ouvrage de Michel Tremblay, ce récit raconte la construction de la culture littéraire de Michel Tremblay, de cette passion vraie, vibrante d'un auteur pour la littérature.
Un ange cornu avec des ailes de tôle, c'est ainsi que la mère de l'auteur le qualifie lorsque, enfant, il faisait l'ange pour obtenir quelque chose. De la mère, il est d'ailleurs grandement question d'ailleurs dans ce livre. Avant le petit Michel, elle s'est, elle aussi, laissée prendre aux rets de la lecture, des livres. Le coup de foudre déterminant pour la chose écrite viendra d'elle : d'un livre donné en cadeau et que l'enfant mettra temps et acharnement à décrypter. N'allons pas oublier les complices, une grand-mère paternelle qui vit dans ses livres, le père imprimeur - les livres, lui, il les imprime - et les grands frères.
«Quand on connaît les oeuvres de Tremblay, on sait comment les femmes ont eu une grande influence sur sa vie. Il en est de même pour la lecture. Sa grand-mère Tremblay lisait toujours. C'est sa mère qui lui fait découvrir Gabrielle Roy avec Bonheur d'occasion, un livre qui lui a donné le goût d'écrire sur les gens d'ici.»1
L'ange grandit, chacune de ses lectures débouche sur une autre lecture, monde ouvrant la porte sur d'autres mondes. Les classiques français, les romans policiers, les feuilletons, les tragédies grecques, la poésie, la littérature québécoise : il touche à tout, lit tout, s'intéresse à tout. Ce faisant, il apprend à se connaître, construit, en discutant de ses lectures avec sa mère, son propre sens esthétique, développe la capacité de défendre ses points de vue littéraires, devient obsédé par l'idée d'écrire lui-même des histoires à son goût.
En évoluant, le personnage principal découvre également sa différence, la cache, déjà conscient de la pression sociale que subissent les homosexuels déclarés dans ce Montréal des années 1950 à la moitié des années soixante. Élevé dans l'amour, la chaleur étouffante de l'appartement familial, sous la tutelle très laxiste de sa mère Rhéauna, dite Nana, Michel n'ose tout simplement pas dire les choses clairement.
Comme il faudra bien gagner sa croûte, il finira par apprendre le métier de linotypiste qu'il exercera brièvement. L'écriture le tient. Il s'est fait des amis dans le monde artistique. Souvent, il pensera abandonner, mais torturé par le désir d'écrire, d'être lu, ébloui également par le théâtre, il continue. Le livre se termine sur une promesse : il a gagné un concours, son texte sera lu et publié. Une autre vie commence pour l'ange : celle d'écrivain.
«...Vieillir, c'est comprendre et l'écriture m'aide à comprendre les choses, c'est ma thérapie. J'ai tout à coup réalisé comment j'avais eu une enfance choyée.»2
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