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"Et puis, le mal devient lancinant, il s'installe comme un intrus qu'on est pas capable de chasser, il est moins mordant et plus profond, on comprend qu'on ne s'en débarrassera pas, qu'on est foutu."
Afficher en entier"Et puis, le manque est arrivé, dans le moment où je m'y attendais le moins, il est arrivé alors que j'avais presque fini de croire en mon amnésie. C'est terrible, la morsure du manque. Ça frappe sans prévenir, l'attaque est sournoise tout d'abord, on ressent juste une vive douleur qui disparaît presque dans la foulée, c'est bref, fugace, ça nous plie en deux mais on se redresse aussitôt, on considère que l'attaque est passée, on n'est même pas capable de nommer cette effraction, et pourquoi on la nommerait, on n'a pas eu le temps de s'inquiéter, c'est parti si vite, on se sent déjà beaucoup mieux, on se sent même parfaitement bien, tout de même on garde un souvenir désagréable de cette fraction de seconde, on tente de chasser le souvenir, et on y réussit, la vie continue, le monde nous appelle, l'urgence commande."
Afficher en entier"J'ai murmuré: "Je prends toute la peine à venir avec moi puisque j'ai eu tout le bonheur.""
Afficher en entiertrès rapidement, la question n’a plus été : vais-je lâcher, mais quand ?
Afficher en entierNous n’avions pas fini de nous aimer. Non, pas fini de nous aimer. Tout nous a été retiré trop vite. Il nous restait tant à faire. Une vie entière, peut-être. Un amour total, pourquoi ça s’arrêterait ? J’essaie d’apprendre à vivre sans lui. Chaque jour, j’essaie. Je vous jure que j’essaie. Je n’y arrive pas.
Afficher en entier"Pour moi, rien n'est plus comme avant. Cette douceur, cette enivrante douceur des étés pacifiques, me fait incroyablement mal."
Afficher en entierBilly Greenfield avait eu l'idée saugrenue de mourir assassiné, une nuit où j'étais de garde. Il allait bien falloir que je m'occupe de son cas.
Afficher en entierJe n'ai pas oublié la route du dimanche soir, le silence épais entre Jack et moi dans la voiture filant à toute allure, le silence d'avant les séparations. Celui de l'aller était plein de promesses, de désirs, de peur, de soleil. Celui du retour était saturé de nuit, de regrets, de dangers. L'océan figurait une masse noire et hostile. Les villes traversées portaient le souvenir des heures qui avaient précédé les étreintes. Les miles avalés nous ramenaient à la vie d'avant. Ce qui nous attendaient nous déplaisait confusément même si ce qui nous attendait, aucun de nous n'osait mettre des mots dessus.
Afficher en entier"J’ai saisi les clés dans un geste parfaitement naturel et je me suis installé à la place du conducteur. J’aurais pu être effrayé par ce geste machinal, le genre de détail qui raconte une vie de couple mieux que n’importe quoi d’autre. Je ne l’ai pas été."
Afficher en entierAlors quoi? Alors s’aimer. Pour le temps qui nous était imparti, et dont nous ignorions le terme. S’aimer en connaissant l’issue mais pas l’échéance. Ces quarante-huit heures, à leur manière, ont été les plus belles de ma vie.
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