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Le bien et le mal n’existent pas, il n’y a que le noir et le blanc ; mais chacun est ennuyeux dans son excès. Mieux vaut les mélanger pour obtenir des couleurs… tant de couleurs…
Afficher en entierLe temps que sa vision s’adapte, Jenny essaya de se ressaisir. Mais elle ne parvenait jamais a se reprendre face a Julian – face a lui, elle éprouvait toujours le même choc qu’à la première heure.
Un choc ébloui comme un riff totalement inattendu dans un morceau de jazz monotone. Comme un tableau devant lequel on s’extasiait des heures en y découvrant chaque fois des détails nouveaux. Tous en lui était si démesurément parfait que l’œil s’abimait sans cesse dans un trouble fasciné.
La lumière rouge projetait des reflets de feu et de neige sur ses cheveux donnant a ses impossibles yeux bleus une nuance violette tous aussi impossibles jetant des ombres dansantes sur les angles de son visage, accentuant la beauté sculpturale de sa lèvre supérieure un halo indescriptible autour de lui ce que lui seyait a la perfection cat Julian était séduisant comme le péché mortel et altier comme le démon.
Afficher en entier-Vous vouliez tous savoir qui je suis. Très bien je vais vous soumettre une dernière énigme. Je suis un visiteur des «étoiles. Je suis le Roi des aulnes. Je suis Loki. Je suis Puck. Je suis le chasseur. Je suis l’homme de l’ombre. Je suis la réalisation de vos cauchemars.
Afficher en entierElle l'interrogea du regard puis comprit de quoi il voulait parler.
< Non. Je m'en tirerai très bien comme ça. On va traverser tous les cauchemars et gagner le Jeu.
- J'admire votre assurance.
- Vous pouvez admirer ma réussite... dés maintenant. J'ai résolu votre énigme et vous n'êtes que machiste. On ne le cède jamais avec plaisir à qui le prend sans droit...
- Quoi?
- Un baiser. Parce que c'est bien ça, la réponse. Et vous m'avez dit que si je donnais la réponse à cette énigme vous laisseriez partir l'un de mes amis.
- Erreur. Je vous ai dit que si vous me donniez ce mot, je laisserais partir l’un de vos amis. Mais vous ne me l’avez pas encore donné.Voulez-vous le faire maintenant?<
Livre 1, chap.8, p.112-113
Afficher en entier-Entre dans ton rêve, Julian.
-Tu ne m'en veux pas?
-Je ne t'en veux pour rien.
-Quoi que j'ai pu faire, je t'ai aimée. Peut-être rêveras-tu de moi un jour et cela m'aidera à y rentrer.
-C'est promis. Je te rêverais en un lieu sans ombres, seulement de la lumière.
Afficher en entierSoudain elle sut qu'il n'y avait rien à faire, elle ne pouvait que l'aider de son mieux. Sur son visage, elle put voir la paix s'installer. Elle n'allait pas déranger cette paix, maintenant.
-Entre dans ton rêve, Julian.
-Tu ne m'en veux pas?
-Je ne t'en veux pour rien.
-Quoi que j'ai pu faire, je t'ai aimé. Peut-être rêveras-tu de moi un jour et cela m'aidera à y entrer.
-C'est promis. Je te rêverais en un lieu sans ombres, seulement de la lumière.
Il la regarda encore et elle vit qu'il n'avait pas peur.
-Rien ne meurt jamais tant qu'on ne l'a pas oublié, dit-il.
Puis une brume bleue sembla se former dans ses yeux et obscurcir la flamme.
-Va dans le rêve, chuchota Jenny. Par vite.
Sa poitrine restait immobile et elle se dit qu'il ne l'avait pas entendue. Mais elle perçut le plus infime des souffles-non pas avec ses oreilles mais avec son esprit.
-Ta bague...
La main qui reposait sur sa poitrine glissa et Jenny y vit l'anneau d'or. Elle le prit.
L'inscrition qui s'y trouvait avait changé. Ce n'étaient plus les mots destinés à la lier à Julian.
Avant, ils disaient: "A tout je renonce ce qui ne me vient pas de toi."
Maintenant, il y avait seulement: "Je suis mon seul maître."
Afficher en entierColère et détermination donnèrent à Jenny le courage de faire une chose qui l'étonna elle-même. Elle avait envie de gifler Julian. Au lieu de quoi, elle embrassa.
Rien de comparable avec les gentils baisers qu'elle donnait à Tom, pas plus qu'avec les sauvages et terrorisantes étreintes que Julian avait obtenues d'elle naguère. Elle avait bondi vers lui por prendre son visage entre les paumes avant qu'il ait rien pu faire avec sa torche. Elle l'embrassa brutalement, agressivement, sans le moindre verige d'une quelconque pudibonderie.
Et perçut son effroi. De sa main libre, il lui entoura la taille mais ne put la serrer davantage contre lui. Elle ne prit pas garde une seconde à la torche-si la flamme lui effleurait les cheveux, ça regarderait Julian. Que le grand maître des élements s'en charge donc.
Afficher en entier" -Je me suis réchauffée, dit-elle en repoussant la fourrure blanche.
Peut-être pourrait-elle quand même le remercier de lui avoir sauvé la vie, quoique, si elle l'avait risquée, ce fût bien à cause de lui. Voyant qu'il la fixait, elle préféra détourner les yeux pour se concentrer sur son mouvement. Car elle essayait de se lever malgré ses jambes encore flageolantes. Elle fit un pas, trébucha.
Aussitôt, elle sentit ses bras se refermer sur elle, l'immobiliser. Elle regarda son torse, dénudé sous le cuir de sa veste, qui se soulevait un peu trop vite sous sa respiration. E le feu qui dorait tout.
Sans doute ne tenait-elle pas à le regarder dans les yeux. Ce fut pourtant ce qui arriva.
Il avait encore les pupilles dilatées, le regard éperdu dans ces profondeurs désolées.
-Pardon, murmura-t-elle machinalement. Mais il faut que je m'en aille.
-Je sais.
A cet instant, il semblait la comprendre mieux qu'elle-même. Il paraissait très jeune et très fatigué, chargé d'un savoir qu'elle ne partageait pas. L'expression solennelle, il se pencha légèrement.
Jenny ferma les yeux.
Ce fut un tout autre baiser que ceux qu'il lui avait déjà donnés. Non pas qu'il ait été plus doux - les baisers de Julian étaient en général très doux, du moins au début. Non pas qu'il ait été très long - les baisers de Julian étaient en général très long. Mais ce fut autre chose, au point de lui tourner la tête.
Un sentiment... C'était cela. Pas juste une sensation, mais une émotion. Une émotion si forte qu'elle la laissa toute tremblante. C'était pourtant un baiser tellement innocent, tellement chaste. Leurs lèvres qui s'effleuraient, qui vibraient ensemble. Comment un geste si simple pouvait-il la toucher à ce point ?
Sans doute parce qu'il transmettait les sentiments de Julian, son chagrin, cette impression d'un coeur qui se brisait de tristesse, d'un perte irréparable. Si lui ou elle avait été en train de mourir, elle aurait compris un tel baiser. "
Afficher en entier- On est où là ?
- Dans le Jeu.
La voix provenait d'un angle de la pièce ; elle n'appartenait à aucun membre du clan, pourtant Jenny la connaissait. Elle ne l'avait entendue qu'une fois mais ne risquait pas de s'y tromper.
Toutes les têtes s'étaient tournées vers lui. Le garçon sortir de l'ombre.
Il était aussi beau que dans le magasin. Mais ici, dans le décor de cette pièce vieillote et raffinée, il paraissait encore plus insolite. Ses cheveux brillaient dans la semi-obscurité, comme la fourrure d'un félin des montagnes. Il portait un gilet noir sans manches quimettait en valeur les muscles de ses bras dénudés et un pantalon qu'on aurait dit en peau de serpent. Ses yeux aux lourdes paupières et aux longs cils souriaient.
- L'homme de l'Ombre.
- Si vous m'appeliez Julian ?
- C'est votre nom ?
- Il n'est pas pire qu'un autre !
[...]
- Vous jouez au Jeu. Vous en avez accepté les règles.
- Mais comment on joue, là ? Vous voulez dire...
- Je veux dire, expliqua le garçon en noir à Michael, que vous avez juré que vous jouiez de votre plein gré et sèrieusement.
[...]
- Vous avez choisi de jouer au Jeu. Maintenant, vous jouez pour gagner... ou ce sera moi.
- Mais pourquoi ? Qu'est-ce que vous voulez ? s'inquièta Summer.
Julian sourit, puis son regard survola tous le monde pour aller se poser sur la seule personne qui n'avait pas dit un mot depuis qu'il était entré dans la pièce. Sur Jenny.
- Chaque jeu à un prix, décréta-il.
Elle croisa l'incroyable regard bleu et comprit qu'elle ne s'était pas trompée.
Ils demeurèrent un moment à se fixer. Le sourir de Julian s'approfondit. A les voir ainsi s'affronter, Tom parut soudain comprendre.
- Non !
- Chaque jeu à un prix, répéta le garçon. Le vainqueur emportera tout.
Afficher en entierJenny souleva la première carte du tas, aussi brillante que la boîte, au toucher satiné, et lut :
- Vous et vos amis êtes réunis dans cette pièce pour commencer le Jeu.
Après un court silence, Summer éclata de rire.
[...]
- Vous entendez des pas dans une pièce au premier étage. Attends, il n'y a pas d'étage.
- T'as rien pigé : on n'est pas dans la maison de Jenny mais dans celle-là.
Elle rangeait les cartes lorsqu'ils entendirent des pas au-dessus de leurs têtes. Comme si un enfant courait sur un plancher.
- Vous entendez une horloge sonner neuf heures.
- Il n'y a pas d'horloge chez Jenny, remarqua Audrey.
Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf.
Et le vent se leva.
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