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Tout objet aimé est au centre du paradis terrestre, c’est écrit… Et moi, plutôt que d’emballer du papier vierge au sous-sol de l’imprimerie Melantrich, j’ai choisi ma chute, ici, dans ma cave, dans ma presse, je suis Sénèque et Socrate, voici mon ascension et, même si la paroi me plaque les jambes sous le menton ou pis encore, je ne me laisserai pas chasser du paradis, je suis dans mon souterrain dont nul ne peut m’exiler, on ne me fera pas changer de place, la tranche d’un livre me transperce les côtes, une plainte m’échappe, me suis-je soumis à la torture pour y découvrir l’ultime vérité ?
Afficher en entierEt moi [...], un livre à la main j'ouvre des yeux affolés sur un monde étranger à celui où je me trouvais, parce que moi, quand je me plonge dans un livre, je suis tout à fait ailleurs, dans le texte... tout étonné, il me faut bien avouer être parti dans mes songes, dans un monde plus beau, au cœur même de la vérité.
Afficher en entierNous ne souhaitions rien d'autre que de vivre ainsi éternellement, comme si nous nous étions tout dit depuis lontemps, comme si, venus au monde ensemble, nous ne nous étions plus quittés.
Afficher en entierIl me faut bien avouer être parti de mes songes, dans un monde plus beau, au coeur même de la vérité.
Afficher en entierVoilà 35 ans que je presse des livres et du vieux papier, et c'est ma love story. Pour trouver la force de faire ce travail, j'ai bu tant de bière, pendant ces 35 ans, qu'on pourrait remplir une piscine olympique.
Afficher en entierL'amour est la loi la plus haute et cet amour est compassion.
Afficher en entierMoi qui vis dans un pays où, depuis quinze générations, on sait lire et écrire, je bois pour que le lire m’empêche à jamais de dormir, pour que le lire me fasse attraper la tremblote, car je pense avec Hegel qu’un homme noble de cœur n’est pas forcément gentilhomme ni un criminel assassin.
Afficher en entierSi je me retourne brusquement, si je crie ou m’agite en dormant, j’entends, épouvanté, le glissement des livres, il suffirait d’un frôlement, d’un cri pour que tout s’abatte du ciel sur moi comme une avalanche, une corne d’abondance qui viderait sur moi ses livres rares et m’aplatirait comme un pou, j’ai souvent l’impression d’un complot tramé par ces livres pour venger les innocentes souris que je mets tous les jours en bouillie.
Afficher en entierJ’écrase du vieux papier, j’enfonce le bouton vert et le plateau de ma presse avance, j’enfonce le bouton rouge, il recule ; c’est le mouvement fondamental du monde, comme les pistons d’un hélicon ou comme un cercle qui retourne nécessairement au point dont il est parti.
Afficher en entierLes cieux ne sont pas humains et la vie, hors de moi et en moi, ne l’est pas davantage.
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