Extraits

- Si vous me prenez en otage; je porterai plainte. Et d'abord, pourquoi trois heures?

- Parce qu'il a prévu de rejoindre sa maîtresse à deux heures trente, après son réveillon en famille, ils passeront donc aux choses sérieuses vers trois heures, ce qui me laisse une bonne demi-heure sans qu'il se connecte au système de surveillance privé de son bureau que je n'ai malheureusement pas réussi à pirater.

- Aux choses sérieuses?

Je le vis sourire dans le noir.

- Que voulez-vous qu'un homme fasse chez sa maîtresse à trois heures du matin? Installer la crèche?

- Madame Berkowitz, vous êtes toujours là ?

- Ida, chéri, Ida.

- Ida, vous êtes toujours là ?

- Oui.

- Vous le prévenez ?

- Non.

- Non ?!

- J'aimerais beaucoup pouvoir vous faire plaisir, malheureusement ceci est un détournement d'ascenseur.

Et dans ces yeux cette douceur, alors que tout, autour de moi, s'était arrêté. Les ampoules qui clignotaient, le bruit assourdissant des chants de Noël qui résonnaient sous le chapiteau, les gamins qui trépignaient d'impatience, la chaleur et l'heure qui tournait dangereusement. Il fallait que je me reprenne, tout ça était d'un ridicule fort gênant.

Je déteste Noël, je déteste la notion de famille et je déteste par-dessus tout fêter Noël en famille. Tous les ans, je m’enferme chez moi avec une bouteille de Tequila et l’intégrale de Game of Thrones du 24 décembre dix-huit heures au 25 décembre minuit et je me repasse en boucle les épisodes où on aperçoit les fesses de Jon Snow. Voilà ma conception d’un joyeux Noël.

— Un jour, Valentine, l’amour viendra frapper à ta porte et tu ne l’entendras pas parce que tu seras en train de jouer à Candy Crush.

— Pour infos, les mecs qui viennent frapper à ta porte, c’est pas l’amour c’est des témoins de Jéhovah.