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D’un coup de reins, Kazan bascula en une pirouette arrière, se releva, l’épée au poing, et marcha sur la femme, qui sanglotait de douleur et de rage en berçant son bras cassé.
– Tu as aimé ton cri ? lui demanda-t-il. Je n’en avais jamais entendu d’aussi joli !
Il lui planta l’épée dans la gorge.
Afficher en entierIl le fit dégringoler de sa selle. Lui écrasa la tête du talon et frappa furieusement plusieurs fois, jusqu’à écrabouiller le visage du chasseur sur le pavé, le transformer en une bouillie de peau rouge et d’esquilles d’os.
Afficher en entierSe sachant condamné par la maladie, il avait été pris d'une frénésie absolue de peindre, de remplir la marge soudain étrécie du temps, afin de laisser une trace de lui-même dans ce monde.
Afficher en entierPrisonnier de sa mémoire, il devait aller jusqu'au bout, boire le calice jusqu'à la lie. Ses yeux revinrent au passé, s'attachèrent au bois mouillé du cercueil, aux ferronneries luisantes de pluie, au couvercle qui, pelletée après pelletée, se couvrait de terre...
Oui, il ressemblait à sa mère.
Comme elle, il disparaissait dans un trou noir.
Afficher en entierTransmis par voie sexuelle, le virus agissait très vite. Une personnalité, jadis arrachée à son corps par un précédent voleur d'esprits, s'installait dans la tête du nouvel infecté. Ses souvenirs s'insinuaient dans sa vie, se confondaient étroitement avec ceux du malade, lui cédant son savoir, ses compétences, le stimulant comme la plus puissante des drogues. Le voleur pou- vait continuer de se renforcer ainsi en embrassant de nouvelles victimes. Cependant, plus les personnalités s'accumulaient sous le crâne du porteur et plus son esprit dilaté se divisait et se disloquait, doutant de la réalité, jusqu'à ce que l'explosion finale le délivre de la folie.
Afficher en entierUn jour, quelqu'un ferait le lien. Les coquilles décérébrées se multipliaient, les suicides sur la place publique également : il suffisait de tirer un trait entre les deux pour comprendre qu'il existait dans la ville des prédateurs qui mangeaient l'âme des gens, puis qui, remplis jusqu'à la gueule de personnalités étrangères, explosaient dans une gerbe de sang, les armes à la main.
Afficher en entierL'homme leva lentement la lame au-dessus de sa tête et avec une férocité absolue, il entreprit de se démolir le crâne.
Des hurlements stridents éclatèrent.
Afficher en entierEt le voleur, tout à coup, comprit. L'homme était comme lui, en phase terminale. Un voleur d'esprits.
Afficher en entier- Nous l’avons roulé dans un tapis et Feliks l’a traîné plus loin pour le mettre au milieu des poubelles.
Elle paraissait gênée et Kazan s’attendait à ce qu’elle s’excuse de ce plan, particulièrement sordide, mais à la place, elle s’exclama :
- Nous vous rembourserons pour le tapis !
Le voleur s’étrangla avec son infusion et son hilarité, par secousses, ranima les élancements de douleur. Il finit cassé en deux sur son lit, à gémir entre rire et larmes.
- Ne me faites pas rire, supplia-t-il.
- Désolée, pouffa Nadia.
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