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C’est utile quand la vie vous sourit de savoir qu’elle va vous passer à tabac et quand on tâtonne dans les ténèbres que la lumière va revenir. Ça donne de la prudence, ça donne de la confiance. Ça aide à relativiser ses états d’âme. Du moins ça devrait.
Afficher en entierQuand même, savoir que les corps des frères Kouachi reposaient à quelques mètres de celui de Bernard, c’était bizarre.
Afficher en entier...tu as été heureux quelquefois, tu as souffert davantage parce que tu es comme ça, tu as fait souffrir aussi parce que tu es comme ça, et puis un moment arrive où cette longue histoire pleine de personnages et d'événements que tu appelles ta vie aboutit là. Là où est la détresse infinie, là où est le puits sans fond, là où hurle ton voisin de l'unité protégée. Terminus.
Afficher en entierIl circulait à la Montagne une blague qui pourrait être un koan zen : tout le monde sait que le chemin le plus court d’un point à un autre, c’est la ligne droite.
Mais le plus long ? Tout le monde sait aussi qu’on peut courir vite, que certains courent plus vite que d’autres, qu’il y a à chaque moment de l’histoire un être humain qui court plus vite que tous les autres. Au moment où j’écris c’est une athlète américaine appelée Allyson Felix, au moment dont je parle c’était un athlète jamaïcain appelé
Usain Bolt, je ne sais pas qui ce sera quand vous lirez ce livre, certainement quelqu’un d’autre car ces records qui semblent imbattables sont faits pour être battus. Un record de vitesse, c’est en tout cas facile à mesurer. Mais un record de lenteur ?
Afficher en entierS. N. Goenka nous avait prévenus : le deuxième jour est en général difficile. C’est pareil quand on fait de la randonnée. Le deuxième jour, on est courbatu, des ampoules écorchent les pieds, les cuisses brûlent en descendant l’escalier du refuge, on se demande pourquoi, pourquoi alors que rien ne nous y oblige on s’inflige une telle tannée. Et puis le lendemain on vole, on attaque de bon cœur les côtes qui la veille coupaient les jambes, on ferait bien deux étapes en une seule. Une session de méditation intensive ressemble à une randonnée, qui elle-même ressemble à la vie : il y a des étapes, des paysages qui changent à mesure qu’on s’élève, du soleil et de la pluie, des jours avec et des jours sans.
Afficher en entierC’est ce que penserait ma mère, certainement, sauf si je lui assure que je fais ça pour un livre. Si c’est pour un livre, OK, ma mère est toujours partante. Un livre autorise tout. Quand mes sœurs et moi étions petits elle nous disait tranquillement que ce n’était pas grave d’être mauvais à l’école du moment qu’on lisait des livres.
Afficher en entierRespirer normalement : a priori, ça semble plus simple que de guider son souffle le long de méridiens, en réalité c’est plus compliqué. Ne rien faire de spécial, ça a l’air simple mais c’est beaucoup plus compliqué que faire quelque chose chose de spécial, même difficile. Quant à observer sa respiration sans que l’observation la change, ça n’est pas difficile, c’est impossible. C’est impossible mais on y tend. On est là pour ça.
Afficher en entierJe croyais mon amour à l’abri des tempêtes. Je ne suis pas fou : je sais bien que tout amour est menacé - que tout, de toute façon est menacé,- mais je me représentais cette menace comme venant de l’extérieur, plus de moi.
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