Cees Nooteboom

Les photos de cet ouvrage sont vraiment très belle.

IL n'y a presque pas de lecture. Juste quelques citations que l'on associe à une photo.

Sinon, je trouve que le livre en lui même est bien fait.

Je retrouve la qualité de traduction que j'ai reconnue avec Le Parfum de Patrick Suskind.

Bizarrement, mon commentaire sur ce petit format est partagé. Un peu trop intellectuel à mon goût.

Mais, tel un disque que l'on achèterait pour une seule plage, je sauve les toutes premières pages.

Un caviar !

" Comment devient-on européen ? En commençant par en être un, qualité qui s'acquiert, par exemple, en naissant aux Pays-Bas. On obtiendrait le même résultat, paraît-il, en Sicile, en Prusse-Orientale, en Laponie ou au pays de Galle, mais étant, pour ma part, un Européen du genre néerlandais, je préfère m'en tenir ici à cette variété. Devenir néerlandais est moins compliqué qu'on ne pense. Quiconque est disposé à..."

Et les mots, et les idées, et la traduction sont à la hauteur.

Une déclaration d'amour à la Grandeur d'un tout petit pays, les Pays-bas.

Superbe.

Ce livre est bijou dont je ne me lasse pas. Je l'ai lu un nombre incalculable de fois, facilement, car il est très court. Avec la même douleur renouvelée à la lecture du dernier paragraphe...

Il s’agit d’une histoire simple et sobre. Un photographe européen, une Japonaise, dans un Japon évoqué côté pile – sale, bruyant, vulgaire, américanisé – comme côté face, ce Japon traditionnel entr’aperçu et que Mokusei (nom d’une plante odoriférante du Japon) lui fait découvrir, réellement. Amour impossible entre le Japon et l’occident. On peut s’aimer, mais jamais on ne se comprendra… Un texte sensible, juste, empreint de Mono no aware*.

* Mono no aware »: « un sentiment profond des choses »; idéal esthétique et littéraire de la période Heian (794-1185). Appréciation généralement teintée de tristesse de la beauté éphémère qui se manifeste dans la nature et la vie humaine.

Moins orientée vers la mélancolie et plus philosophique, voici la définition qu’en donne René de Ceccatty: « l’aware est une sorte de suspension de jugement, assez analogue à l’épochè husserlienne, un retrait de la conscience, qui, à l’origine, prend la forme d’une exclamation de surprise devant l’apparition d’un sentiment nouveau ou d’un pur phénomène extérieur. Ce retrait, cette suspension permettent, précisément, la mise en place intérieure d’une autre catégorie de temporalité. Le sujet se retire de l’activité du monde qu’il observe et décrit de façon plus ou moins concise: c’est là que se produit l’avènement de la littérature proprement dite, du fait littéraire. »