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La Putain du Califat : Elle s'appelle Marie. Chrétienne, vendue treize fois par l'Etat Islamique



Résumé

« Le manuel de l’esclavage, c’est un peu la Convention de Genève du djihadisme, écrite par une génération qui croit vivre dans l’Arabie du viie siècle tout en regardant Game of Thrones, où les scènes de bordels servent d’intermèdes aux décapitations… Esclave de douze maîtres, vendue et revendue de Qaraqosh en Irak à Raqqa en Syrie, l’histoire de Marie dessine la géographie de l’État islamique. Et sa théologie : tous les péchés des hommes se sont incarnés dans son corps de femme… »

Marie nous a confié son histoire : elle a exigé que tout soit raconté, que rien ne soit omis. Son récit bouleversant est celui d’une chrétienne capturée par les djihadistes, qui veut vivre, qui se bat, qui refuse de se laisser briser par la bestialité des hommes. Et celui de la victime, souillée, torturée, violentée, qui découvre finalement comment on est accueilli par les siens quand on revient de l’enfer.

Ce livre montre les exactions commises au nom de la charia. Il oblige à voir comment les fondamentalistes, qui n’ont d’yeux que pour les vierges du Paradis, transforment les femmes en putains.

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Classement en biblio - 17 lecteurs

extrait

Marie l’appelle le jeune. Abbas, longiligne et sombre comme un

Giacometti africain. Un émir de vingt-huit ans à la barbe drue et au regard de démon qui pleure. Il a l’histoire de l’Irak dans la peau. Officier dans l’armée irakienne et paysan dans les vergers de son père quand il

était en permission, les Américains l’ont jeté en prison et suspendu à un croc de boucher, bandeau sur les yeux, pour taillader son torse avec un couteau. Abbas a fini par être libéré de prison ; les vergers comme son père s’étaient desséchés ; et il a rejoint l’insurrection sunnite. Marie laissera ses doigts effleurer ses cicatrices. Pour l’instant, il ne dit rien, et elle non plus, assise sur la banquette arrière de la voiture qui s’éloigne de

Testharab.

Ils s’arrêtent devant une villa épousant la pente d’une colline. Le rezde-chaussée sert de bureau à cinq soldats. À peine Marie a-t-elle le temps de les entrapercevoir, chacun derrière leur ordinateur, qu’Abbas lui fait signe de monter à l’étage. Dix yézidies, deux par soldat, l’attendent dans une chambre avec vue sur le quatrième pont de Mossoul.

*

Marie pose peu de questions à ce garçon silencieux qui passe ses journées à inspecter le front, et rentre parfois si las qu’il en oublie de coucher avec elle. Une relation sans mots et sans haine se noue. Il veille à

ce qu’elle ait de l’eau, il lui apporte de la nourriture qui a du goût ; elle se résigne. Abbas a une femme et deux enfants, mais lui a dit qu’il était célibataire, et Marie lui est reconnaissante de ce mensonge qui porte l’illusion qu’une autre relation que l’humiliation totale est possible entre eux.

Les viols ont lieu dans une chambre isolée, aux rideaux de velours vert et rose toujours tirés. La pièce est presque douillette avec son lit recouvert d’une couette violette et son armoire en bois verni. On ne s’y attarde pas : les hommes débarquent, se vident dans leurs esclaves, et repartent.

Un soir, Abbas revient du front le regard opaque. Un Arabe dirait qu’il est perdu dans le souk de sa tête. Il allonge Marie sur les draps sales, et la gifle en guise de préliminaires. Jamais il n’avait encore levé la main sur elle. Pendant qu’il malaxe sa peau et la pénètre par saccades, le visage collé sur le sien, elle aperçoit soudain dans ses pupilles son propre visage miniature, comme un camée d’elle-même où son image serait restée intacte, où elle ne serait pas réduite à ce tas de chair qu’on laboure.

Quand il arrivera encore à Abbas de la frapper, ses coups ne feront pas moins mal que ceux des autres, mais Marie aura l’étrange impression qu’il souffre de la douleur qu’il lui inflige. Quand il s’arrête, il pleure, et la presse contre lui en demandant de ne plus y penser.

Marie le hait de tout son cœur de ne pas avoir été son sauveur.

*

Des lèvres vermeilles, des cheveux de jais tirés en catogan qui allongent la finesse des traits de son visage, des yeux Bagdad café, un peu mélancoliques, Abbas séduit. Si l’on ajoute que les anciens officiers supérieurs de Saddam citent sa valeur militaire en exemple, on comprend qu’il suscite la jalousie des troufions du Califat.

La rivalité des maîtres au rez-de-chaussée devient rapidement la rivalité des esclaves à l’étage. Leurs propriétaires placent des paris, montent les filles les unes contre les autres, excitent leur instinct de survie, comme s’ils participaient à un de ces combats de coqs irakiens où

des plumes poisseuses de sang volent dans l’odeur douceâtre des viscères. Les démons ne sont plus seulement les gardes barbus, mais aussi les suppliciées aux regards éteints, désormais prêtes à tout pour avoir l’illusion de s’élever un instant au-dessus des autres. Ainsi Marie apprend, en plus des lois écrites, les règles tacites des maisons d’esclaves, les calculs, les alliances, les délations qui vous obtiennent un peu de dentifrice ou une ration supplémentaire de nourriture.

Les filles du Sinjar regardent comme une bête curieuse la chrétienne qui se nourrit avec une cuiller, par petites bouchées, elles qui dévorent le riz à la sauce tomate qu’on leur sert dans des seaux, le nez plongé dans la gamelle, en léchant les derniers grains collés sur leurs doigts. « Elles avaient la tête pleine de poux, et n’avaient jamais vu de machine à

laver. » Marie me les a décrites en reprenant les clichés que colportent les

Arabes sur les yézidies. Des filles saines, arrachées à la simplicité de leur montagne, blessées de voir s’ajouter à l’humiliation que leur font subir les musulmans, le mépris navré de la chrétienne.

Marie ne sait pas que la lutte des classes alimente la guerre des religions aussi puissamment que le pétrole fait tourner le moteur des chars et des avions. Elle n’a pas non plus mesuré le plaisir des maîtres qui regardent les femmes s’adonner à leur tour au sadisme. Un des soldats joue à s’enticher de Marie et propose à Abbas de lui échanger sa sabiya contre deux des siennes. Abbas refuse le troc, mais la tractation a posé les termes de l’équation : une chrétienne vaut deux yézidies. Et l’homme ne manque pas de leur expliquer qu’elles valent deux fois moins encore que ce qu’elles imaginent.

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Commentaires récents

Argent

Témoignange fort. J'ai eu du mal à le lire tellement ce qu'a vécu Marie est horrible. En même temps, je suis imprésionnée par sa force et son courage.

Grand soutien aux chrétiens du Moyen-Orient.

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Argent

Une plongée dans l'innommable... ! Une lecture difficile. On ne ressort pas indemne de ce livre. Comment un être humain peut il supporter de telles atrocités ? Comment un être humain peut il infliger de telles choses à ses semblables ?

A chacun de se faire idée ...pour pas dire : "on ne savait pas !"

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Bronze

Un récit bouleversant, révoltant et incompréhensif.  J'ai apprécié un fait :  que les auteurs ont réussis à me faire voyager en Irak, ce récit sent bon la culture orientale, les coutumes, les traditions et le respect entre chrétiens et musulmans. Une paix malheureusement mis à mal par les fanatiques religieux de l'Etat islamique.  Le livre apporte aussi des renseignements archéologiques sur la Bible, sur l'histoire du pays, sur la politique locale et internationale... les états unis d'Amérique savent de quoi je parle ! Les auteurs mêle trop je pense un avis sur la croyance en Dieu et je trouve ce point comme un point très négatif à mon goût  surtout que ces passages m'ont fortement ennuyés. J'ai également trouvé que le récit passé trop vite.

Vous pouvez lire la suite sur mon blog : http://julien-au-pays-des-livres.over-blog.org/2021/02/la-putain-du-califat-sara-daniel-et-benoit-kanabus.html

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Argent

Merci aux éditions Grasset et à Netgalley pour ce service presse.

Comment se reconstruire quand on revient de l'enfer ? C'est la question à laquelle personne n'ose répondre, ce serait admettre que l'indicible existe.

Marie est une chrétienne d'orient, habitante de Khidir en Irak, là où dans son enfance et sa jeunesse sa famille était respectée, aimée sans doute. Puis vint le temps des études à Bagdad, elle n'est pas séduite par la ville et reviens chez elle, auprès de ses sœurs et de ses proches.

Et le temps va s'arrêter quand le Califat va naître et qu'elle en deviendra l'esclave. C'est le mot exact qui définira sa condition au milieu des djihadistes pendant 2 ans. Passant de maître en maître au gré des désidératas des hommes qui la maltraitent, la violent, la rouent de coups et nient jusqu'à son existence de personne. Elle n'est plus rien qu'un objet curieusement plus désirable qu'une autre parce que chrétienne.

Sara Daniel et Benoît Kanabus nous racontent l'histoire de Marie, sans fioritures, avec un détachement qu'elle a elle-même initié : la vérité brutale, les noms, les faits. Enfin ce sera le retour chez elle mais à quel prix, de victime elle passera à coupable, coupable de ne pas vouloir oublier, de ne pas vouloir mentir, cacher la vérité, d'avoir été une esclave de l'état islamique.

En 2003 il y avait environ 1.5 million de Chrétiens en Irak, ils ne sont plus que 250 000 aujourd'hui, parmi eux combien de Marie en souffrance ?

Ce récit est violent, choquant mais ces exactions des djihadistes doivent être révélées. Marie est une femme forte, elle va résister, crier, hurler, se battre et refuser de se taire, mais si tout le monde ferme les yeux que deviendra son combat ?

Une lecture criante de vérité sur la situation des femmes dans une Irak en guerre, il est urgent de cesser de regarder ailleurs !

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Date de sortie

La Putain du Califat : Elle s'appelle Marie. Chrétienne, vendue treize fois par l'Etat Islamique

  • France : 2021-01-06 (Français)

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