Le cabochon

Résumé

Portrait d’une époque, le début des années 60, dans un quartier défavorisé de Montréal, Le Cabochon est aussi, surtout, le roman de l’adolescence révoltée. Ce premier livre d’André Major, qui avait 22 ans à sa parution, en 1964, décrit la vie quotidienne d’une famille démunie et l’effet de ce milieu étouffant sur l’aîné, Antoine, qui a lu Malraux et Camus, et a de plus hautes aspirations que la misère qui l’entoure. Lorsque son père se retrouve au chômage, il doit quitter le collège, trop coûteux, pour retourner à l’école du quartier, tout en travaillant pour payer pension à sa famille. Les tensions et l’absence de liberté sont la norme quotidienne. En butte à de nombreuses contrariétés, il réagit de façon radicale, abandonne ses études, rompt avec sa première blonde puis avec son meilleur ami, et part s’installer dans une petite chambre miteuse, où il donne libre cours, dans la solitude et la liberté, à sa passion de l’écriture. Dans une lettre à une amie, il écrit : “Tu te demanderas sans doute quel démon me possède et me pousse à agir comme un insensé : c’est normal, étant donné que pour toi vivre c’est s’adapter à la société. Et que pour moi c’est tout le contraire (…) Comment t’expliquer ? Regarde autour de toi : notre misère sociale, notre misère morale, nos chefs… rien que de la médiocrité. Pas d’hommes libres dans notre pays. Nous n’avons pas d’histoire, mais une suite de défaites. (…) Serons-nous toujours des domestiques dévoués et satisfaits ?"