Extraits

La procureur décrète qu'elle en a terminé avec Elena et ma lionne sort de la salle en pleurant. Elle croise mon regard et un "Je t'aime" se dessine sur ses lèvres, puis elle disparait.

"N'oublie jamais que tu n'es pas exceptionnel, c'est ce que tu fais qui l'est."

Teag, tu me manques trop... J'ai beau essayer de m'occuper l'esprit, son absence finit toujours par venir me déchirer le cœur, et c'est un plus profond à chaque fois.

Je me lève et retraverse la salle, mais au lieu de faire ce qu'il demande, je vais prendre la porte. Je l'entends hurler mon nom quand je lui lève mon majeur sous le nez. Je crois que Teag a tout compris, en fait, être trop docile et gentil n'amène à rien.

« Comment mon passé peut-il se mêler à ce point-là de mon présent et niquer toute chance d'avenir? »

Non pas qu'ils soient en train de tomber amoureux, ça ressemble plus à deux animaux de races différentes qui se rencontrent pour la première fois. Un truc inédit, genre un singe rieur et un corbeau dépressif. Ils ont beau essayer de communiquer, rien n'atteint l'autre et leur patience arrive à bout.

- Mais t'es vraiment trop con, putain! Pourquoi tu fais ça? s'exclame Sally. Et qu'est-ce que t'en sais? J'adore les chatons. Et c'est pas pour les manger, n'importe quoi!

- Arrête de te prendre au sérieux, espèce de folle. Et va t'habiller comme tout le monde ! réplique-t-il.

Je ne peux pas m'empêcher de rire en les regardant se battre à coup d'oeil mauvais et de réflexions désobligeantes.

Oh! Ben vient d'innover, il lui balance des morceaux de pain dans les cheveux maintenant, en chuchotant des "Sorcière!".

"N'oublie jamais que tu n'es pas exceptionnel, c'est ce que tu fais qui l'est."

Je sens bien qu’elle n’en croit pas un mot. Il ne va pas bien. Elle comme moi le savons très bien, mais on ne peut rien faire d’autre que d’essayer de se rassurer. Je fais « oui » de la tête et elle me sourit. La force de cette femme me chamboule. Pourquoi je ne suis pas comme ça, moi ? Alors que je devrais me battre pour lui, j’attends bêtement une lettre le nez collé au carreau.

— Je suis certaine qu’il est déjà en train d’imaginer comment s’échapper de là-bas pour venir te retrouver !

Elle arrive à me faire sourire. Il en serait capable, ce con !

Comment mon passé peut-il se mêler à ce point-là de mon présent et niquer toute chance d’avenir?

- Tu viens d'où ?

- Du Queens... et de Staten.

Pourquoi je dis ça ? Je suis plus du Queens que de Staten, mais Elene, c'est Staten Island, alors...

- Non, tu viens d'où ? Tes origines ?

Je fronce les sourcils. Une info me revient en pleine tête brusquement.

- Ah... mon père était Irlandais.

Elle me sourit.

- C'est très beau l'Irlande, on y a passé un an il y a fort longtemps. Allez, file, tu vas louper l'heure pour manger.

Je lui fais un sourire et je tourne les talons. Un peu plus loin dans le couloir, je tourne la tête pour la regarder. Elle me salue et je lance un merci qu'elle lit sur mes lèvres. Je pars retrouver la fosse avec, dans mes poches et dans ma tête, de quoi passer une bonne journée qui donne envie d'en vivre d'autres. Enfin !