Extraits

J’ai cru que je serais immunisé contre le cœur brisé. J’ai déjà connu cette putain de maladie quand Eden s’est suicidée et que je me suis réveillé deux ans après, j’ai cru que la douleur allait me tuer. Ce manque intense et destructeur. 

J’ai mis des mois à surmonter la colère et le chagrin, et je m’étais juré de ne plus recommencer avec ces conneries. Tomber amoureux et laisser les événements l’emporter. 

On n’apprend pas de ses erreurs, on ne fait qu’y succomber à nouveau. "

Si vous voulez manipuler quelqu’un, donnez-lui toujours quelques maigres réponses pour qu’il se sente victorieux alors qu’en réalité, il n’a rien. "

Je ne sais pas comment les autres la perçoivent, à mes yeux, elle est aussi douce qu’une plume et aussi dangereuse qu’une flamme. Son regard froid et son sourire ne vont pas ensemble.

Le doc continue d’écrire sur moi. Il doit penser que je suis une adolescente perturbée et traumatisée. Il n’a pas totalement tort. Mais le contraire serait une abomination au sein de la communauté.

On brise les gens.

On les blesse.

On les humilie.

On les fait saigner.

On les met à l’épreuve.

On les éduque.

On les manipule.

On les torture.

On les reconstruit.

On les rend diaboliques et imprévisibles.

Notre instabilité est notre force. Nous ne sommes perturbants que pour les autres. "

La mort est une très bonne amie.

Ce concept a toujours fasciné ou effrayé les hommes, moi, il m’a permis de ne pas sombrer. Peut-être que notre passion pour la mort est inspirée par notre peur de l’incertitude et du mystère qui plane autour de ce fameux « après » qu’aucun explorateur de l’occulte ou scientifique n’a réussi à élucider.

Je ne suis pas un explorateur ni un curieux.

Je ne suis pas un scientifique.

Je suis un reste d’être vivant qui, un jour, a flirté avec cette bonne amie. 

Mourir, ce n’est pas ce qu’il y a de pire, c’est vivre qui est le plus difficile. Je ne suis pas suicidaire, je suis réaliste. Je sais ce que ça fait de croire que le merdier de l’existence va prendre fin et qu’en fait, il ne s’agissait que de l’entracte. "

Je n’ai pas le droit de croiser le regard des autres Maistre et encore moins des Electi. Je ne suis pas digne de leur respect. Je suis la tentation et l’absolution. Et ça, depuis des années. "

Dans tous les cas, Dante Armstrong n'est pas aussi normal que les individus du monde extérieur. Il est comme moi. Deux âmes brisées se sont rencontrées et aucun événement n'arrive sans raison.

J'avais quinze ans quand j'ai exécuté seule un rituel de punition.

- Je l'ai émasculé et il a pissé le sang comme un porc qu'on égorge. Il est tombé dans les pommes quand on a cautérisé sa plaie. La pièce sentait le sang, la merde et l'urine, c'était immonde. Mais j'avais réussi et étrangement, ça m'avait plu. Comme toutes les fois où l'on m'a donné un fouet pour punir une camarade.

Ceres n'est pas une dingue, elle n'est pas née ainsi. On l'a créée de toute pièce. On en a fait un être dépourvu de notion du bien ou de mal, et conditionné pour voir la vie d'une certaine façon. Cette putain de secte, c'est le summum de la cruauté humaine.

Comment peut-on réparer quelqu'un d'aussi brisé?

Je me suis préparée à ôter la vie de ceux qui ne la méritaient pas, j'ai sacrifié et versé du sang sur nos corps sacrés, j'ai profané des objets saints et j'ai aimé chacun de mes choix.

On m'a initiée à répandre le mal, à duper, manipuler, séduire et tourmenter mes adversaires, je suis douée pour ça.