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Ils partirent joyeusement. Se rappelant que la soirée précédente s'était mal terminée, Anne se montra très gentille avec Gilbert; et celui-ci, devenant sage, veilla à n'être rien de plus que le camarade d'école d'autrefois.
Mme Lynde et Marilla les regardèrent s'en aller par la fenêtre de la cuisine.
"Ces deux-là finiront par se fréquenter", prononça Mme. Lynde avec approbation.
Afficher en entierMoi, j'ai un rêve. Je persiste à le rêver, même s'il m'a souvent semblé qu'il ne se concrétiserait jamais. Je rêve d'une maison où il y aurait un feu dans la cheminée, un chat et un chien, les pas des amis, et... toi.
Afficher en entier- Tu ne reconnais pas l'amour même quand il est sous tes yeux. Ton imagination a façonnée quelque chose que tu appelles "amour" et tu t'attends à ce que le véritable amour y ressemble.
Afficher en entier"Tu ne vas pas avoir beaucoup d'agrément", laissa tomber Phil d'un air méprisant. "Je suppose que tu te rendras à une ou deux réunions d'assemblage de courte-pointes [...] Tu mourras d'ennui, ma fille."
"À Avonlea?" s'étonna Anne, hautement amusée.
"Tandis que si tu m'accompagnais, tu ne peux pas savoir le plaisir que tu aurais. Bolingbroke serait subjugué par ton charme. [...] Oh! Viens donc Anne!"
"Ta vision des succès mondains est assez fascinante, Phil, pourtant je t'en décrirai une qui compensera. Je m'en vais chez moi, à la campagne, dans une vieille maison de ferme qui a déjà été verte mais dont la couleur est un peu passée, platée au milieu de pommiers aux branches dénudées. Un ruisseau coule en bas et un plus loin, on peut apercevoir un bois de sapins où j'ai entendu vibrer des harpes sous les doigts de la pluie et du vent. Tout près, il y a un étang qui doit être à présent gris et sombre. Il y aura deux vieilles dames à la maison, l'une grande et maigre, l'autre courte et potelée, il y aura deux jumeaux; la fillette est une enfant modèle, et le petit garçon ce que madame Lynde appelle une 'sainte terreur'. Il y aura une petite chambre en haut, au dessus du porche, où les vieux rêves sont bien accrochés; elle abrite un gros et moelleux lit de plumes qui semble pratiquement le summum du luxe comparé aux matelas de la pension. Que penses-tu de ce portrait Phil?"
"Cela me semble d'un ennui mortel", répliqua celle-ci avec une grimace.
"Oh! mais je n'ai pas encore mentionné ce qui transforme tout", poursuivit doucement Anne. "Il y aura de l'amour là, Phil, un amour fidèle et tendre, un amour comme on en trouve nulle part ailleurs au monde, un amour qui m'attend. Cela ne transforme-t-il pas mon tableau en chef-d'oeuvre, même si les couleurs sont un peu ternes?"
Afficher en entierAnne rit, puis soupira. Elle se sentait âgée, mature et sage - ce qui montrait combien elle était jeune. Elle se dit qu'elle aimerait revenir à ces jours heureux où la vie se dessinait à travers une brume rosée d'espoir et d'illusion, et possédait un petit quelque chose d'indéfinissable qui avait disparu à jamais.
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Afficher en entierJe suis incapable d'aimer qui que ce soit. Je n'ai pas ça en moi. Et en plus, je n'en ai pas envie. Quand on est amoureux, on devient un parfait esclave, voilà ce que je pense. Et ça donnerait à un homme le pouvoir de me faire souffrir. Je serais terrifiée.
Afficher en entierEn pensée, guidée par l'étoile du soir, elle naviguait sur des océans vers les lointaines plages éblouissantes de terres mythiques abandonnées, traversant des Atlantides et des Elysées perdus jusqu'à la terre du Désir du cœur. Et elle était plus riche dans ces rêves que dans la réalité ; car le visible passe, alors que l'invisible est éternel.
Afficher en entier"Oublie Phil et les violettes à présent, Anne", dit calmement Gilbert en prenant la main d'Anne dans un étau dont elle ne pouvait se libérer. "J'ai quelque chose à te dire."
Afficher en entierElle se demandait à quoi ressemblerait tout un été à Avonlea sans Gilbert. D'une certaine façon, cette perspective ne lui plaisait guère.
Afficher en entierBientôt, les vallées et les collines dans le lointain devinrent vaporeuses et spectrales derrière leur écharpe de gaze diaphane, comme si la pâleur automnale avait jeté un brumeux voile de mariée sur ses cheveux et attendait son hivernal fiancé.
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