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« — Je suis là, Ariane.
Voix de soie, à peine plus qu’un murmure. Si sonore, pourtant. Elle semblait venir de tous les angles de la pièce. Du miroir qui surmontait la petite table. Des rideaux. Du lit aux draps bien tirés. Si blancs, dans la pénombre. Si blancs…
— Je t’attendais. Bientôt, Ariane, tu pourras te reposer.
Pour toujours. »
Afficher en entierAriane tourna la tête vers lui : voyant sa main inerte sur la courtepointe de satin, elle la recouvrit de la sienne.
- Il a essayé de me sauver, dit-elle.
- Oui, répondit Clara. Je regrette presque de lui avoir donné tant de fil à retordre. C'est un bon garçon.
Les yeux de la jeune fille se remplirent de larmes, et elle se detendit, imperceptiblement.
- Lara va me manquer...
- Qui est Lara ? demanda Beth.
- Une amie. Elle aussi, elle a essayé de me sauver. À sa manière.
Le commissaire Nadon s'approchait, un téléphone à la main.
- Ariane... Tes parents. Nous les avons prévenus. Tu te sens capable de leur parler ?
Ariane fit oui de la tête. Puis elle se pencha et, très doucement, posa ses lèvres sur celles de Jude, qui ouvrit les yeux.
Afficher en entierLe parfum. Le parfum trouvé dans les affaires d’Aurore, après sa mort. Le parfum qui flottait encore dans la chambre d’Ariane.
C’était le même.
Afficher en entierAriane sourit et s’approcha du sapin. Soudain, elle se figea, une main levée.
- Ne nous fais pas languir, protesta Marga.
- Je… C’est…
La voix d’Ariane se cassa, puis dérapa dans les aigus :
- Qui a mis ça là ?
Elle montrait la pile de cadeaux. Aussitôt, les quatre femmes furent debout, l’entourèrent.
- Je ne vois rien, murmura Marga, désemparée. Je n’ai pas mes lunettes. Il faudrait de la lumière…
- Moi je vois, souffla Clara.
Elle entoura Ariane de ses bras et la serra contre elle ; l’adolescente, le regard fixe, tremblait de la tête aux pieds.
Sur un paquet mince et plat, enveloppé d’or, une unique rose était posée.
Une rose rouge.
Afficher en entierLeanne. Marie. Lucie. Odile. Gaëlle… Chaque battement de leur cœur résonnait dans sa poitrine. Un chant doux et obsédant qui un jour, peut-être, cesserait. Quand un assez grand nombre d’entre elles serait réuni dans la maison bâtie pour les accueillir, les protéger, les aimer au-delà de la mort.
Ariane, en fuyant sa famille, en dissimulant sa véritable identité, croyait avoir pris une longueur d’avance.
Elle se trompait, et ne tarderait pas à s’en apercevoir.
Afficher en entier- Comme ça, tu peux te balader en ville, reprit Clara. Les gens ne voient que ce qu’ils veulent bien voir. Un tourbillon de couleurs… un éclat de soleil sur tes boucles d’oreilles… Une silhouette. Un personnage.
- Pas lui, dit Ariane à voix basse. Il sait ce qu’il cherche.
- D’après ce que tu nous as raconté, il cherche des filles qui se ressemblent toutes. Tu as vu leurs photos sur internet. Je te parie qu’il ne regarde même pas les brunes.
- Et puis, ajouta Reine, ce n’est qu’une question de mois. Tu vas rester ici jusqu’au printemps. Et, le jour de ton anniversaire…
- … nous veillerons sur toi, affirma Marga.
- … jusqu’au coucher du soleil, conclut Beth. Et même après.
Afficher en entier- Qu’est-ce que c’est ?
Le commissaire Nadon serre les lèvres. Il retient ses larmes, comprend Jude avec étonnement.
- Leurs tombes.
Il aspire un peu d’air entre ses dents, puis lâche, comme à regret :
- Il les ouvre. Tu comprends ? Il ne se contente pas de les tuer. Il vole aussi leurs corps.
Afficher en entierL’ambulance qui emportait l’autre proie venait de disparaître au tournant de la route. Aucune importance. Sa piste serait facile à suivre. Monter dans ce car, sur les talons de la petite Rochette, avait été une bonne idée. Lara, dans sa colère, avait trouvé Ariane, surveillée de trop près ces derniers temps, et qui avait tenté de fuir…
« On ne fuit pas le Rouet, Ariane. On va à sa rencontre. »
Afficher en entier'N’ayez pas peur.' C’était presque drôle.
« Ma peur est si grande que je peux affronter n’importe quoi. Tu ne sais pas ça ? Mais je ne peux pas bouger. Je ne peux pas. Ce que je tiens, je ne le lâcherai pas. C’est important. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est important.
Laissez-moi. »
Afficher en entierUne jambe. Elle se tenait à une jambe.
Des grincements. Comme si on arrachait une porte de fer à ses gonds rouillés. À chaque grincement répondait un gémissement. Il y eut aussi une série de chocs sourds, suivis d’un fracas de verre brisé.
Où était-elle ?
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