Frédéric Barrès

Entrer dans un roman de Frédéric Barrès, c'est entrer à chaque fois dans un monde empli de poésie, de charme, d'odeurs et de couleurs. C'est une valeur sûre, je sais que je ne vais pas être déçue lorsque je commence la lecture, j'attends même ses écrits avec impatience, car c'est à chaque fois un beau voyage au sein de sa Provence, que j'aimerais tant visiter. Il a l'art pour la rendre vivante et belle grâce à ses descriptions légères et subtiles, on se complait à sentir chaque parfum, à goûter chaque met, à regarder chaque paysage, tout ceci dans une profonde émotion. Je vais essayer de vous retranscrire dans cette chronique tout ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman, mais je ne pourrais jamais faire aussi bien que l'auteur-poète de celui-ci !

Le sablier des âmes est la suite de L'amour plus fort que l'amour, l'auteur m'avait laissée à la fin de celui-ci complètement pantoise, perplexe, triste...je me suis demandée comment le personnage allait pouvoir se sortir d'une telle situation, si celle-ci était réelle..je me posais plein de questions et j'ai eu avec ce deuxième opus les réponses à ces dernières. J'ai donc retrouvé avec plaisir Camille, cette jeune femme douce et fragilisée par l'accident qu'a eu son compagnon Thomas. Il est le rescapé d'un terrible accident, et comme tout rescapé d'un tel cauchemar, le mal-être s'est emparé de lui avec le flot de questions que chaque être vivant la même chose se pose : pourquoi moi ? Il entre dans un malaise qui le touche profondément, ses nuits sont agitées, il n'a plus de travail, il n'arrive plus à écrire, la page blanche s'invite bien souvent, et son couple subit également les conséquences de ce drame. Il vit toujours avec Camille, mais elle aussi est profondément blessée, plus moralement que physiquement, elle a chuté dans une profonde dépression, l'empêchant de travailler dans la librairie qu'elle affectionne tant. Le couple est ainsi chahuté et ballotté par des émotions très fortes, il n'ose pas se toucher, ils survivent... Ils ont heureusement la bonne idée de suivre une thérapie ensemble pour pouvoir se sortir de cette impasse dans laquelle ils se trouvent. Nous allons donc tout au long du roman assister à la renaissance de leur couple et de chacun d'eux. Camille va reprendre contact petit à petit avec son patron, Michel, un homme d'une très grande bonté. Elle va essayer de se réinvestir dans cette librairie qui périclite et subit une baisse de ventes frôlant la fermeture. Thomas va petit à petit reprendre confiance en lui et postuler pour des emplois.

Autour de ce couple, nous retrouvons également Léna, pareille à elle-même, reprenant aussi contact avec Camille, son ancienne colocataire et amie, elle est toujours aussi baroudeuse, mais elle se rattache à cette vie d'avant, s'ancre plus dedans, on se rend compte qu'elle est beaucoup plus mature et cherche enfin à se poser. Michel, le patron de Camille, est toujours là lui aussi, essayant de sauver sa librairie, en quête d'idées pour lui donner un second souffle, et Camille va nous montrer une fois de plus ses talents novateurs. Élise, avec qui nous avons à peine pu faire connaissance dans le précédent opus, est là également, elle vit dans l'ancien appartement de Camille où va venir se réinstaller Léna et former ainsi un nouveau duo de colocation. Cécilia, nouveau personnage du roman, fait une belle entrée dans celui-ci, elle « remplace » Camille à la librairie, aidant beaucoup Michel, elle va savoir trouver sa place près de sa collègue. Toutes ces personnes gravitent autour de Camille et Thomas, leur apportant joie de vivre, frâicheur, leur redonnant goût à la vie malgré les problèmes que certains vivent personnellement dans leur famille. Ils forment un socle pour ce couple, ce sont des amis sur qui ils peuvent compter et sont très importants dans le processus de guérison de Thomas et Camille.

Avec beaucoup de douceur et de poésie, l'auteur transforme ces êtres, chacun d'eux rentrent en résilience et font d'une force le malheur qu'ils ont vécu. Chacun a sa propre façon de renaître, Camille va enfin affronter ses démons qui la hantaient depuis longtemps et l'empêchaient d'avancer. Le traumatisme qu'a vécu Thomas va permettre à chacun de se rendre compte que la vie est belle et qu'il faut la vivre à chaque instant pleinement. L'entropie de chacun d'eux est puissante. Leur histoire est une magnifique leçon de vie, dans laquelle nous pouvons nous retrouver nous-même.

Évidemment tout ceci baigne dans la Provence qu'affectionne Frédéric Barrès, il arrive avec ses mots à la faire vivre, j'ai pu apprécier les odeurs, les paysages, les saveurs de chaque plat, de chaque vin. C'est décrit avec beaucoup de finesse, les sentiments eux le sont avec beaucoup de tact et d'humilité. C'est un roman rempli d'espoir et de beautés de la vie, où l'auteur nous démontre que de chaque drame que nous vivons, nous pouvons en ressortir une telle force qu'elle nous transforme à tout jamais et fait de nous des êtres passionnés et passionnants.

Une fois de plus, je suis trop bavarde, je voudrais tellement vous donner envie de lire ce roman. J'ai vraiment apprécié chaque mot, j'ai ressenti tous les sentiments qui l'animent. La lecture est intense et se fait très facilement, elle dure toujours pour moi trop peu de temps, je suis transportée à chaque fois dans l'univers de l'auteur, j'ai toujours beaucoup de mal à en sortir et comme à chacun de ses romans, j'ai toujours envie de m'y replonger au plus vite ! J'ai vraiment été happée du début à la fin ! Camille et Thomas sont devenus des amis que j'ai vus évoluer, je suis triste de les quitter, mais ils ont leurs vies à faire, à continuer de construire. L'auteur a rajouté à la fin de son ouvrage une des idées lumineuses qu'a eues Camille pour faire revivre la librairie, un « Imagimots » dans lequel le talent de Frédéric Barrès prend encore plus forme. J'ai retrouvé dedans ses publications imagées et ses interprétations que lui seul sait faire...

Une magnifique lecture, un roman très touchant, je remercie Frédéric Barrès de m'avoir une fois de plus fait voyager, oublier mon quotidien et me montrer combien la vie est belle et remplie de petits bonheurs qu'il faut savoir apprécier. Cher Auteur, chacun de vos écrits est un petit bonheur pour moi...j'ai hâte d'en déguster un nouveau...

Quel plaisir de retrouver la plume de Frédéric Barrès! Toujours aussi douce, toujours aussi poétique! J’ai également été ravie de retrouver Camille et Thomas, que j’avais laissé en bien mauvaise posture à la fin de L’amour, plus fort que l’amour. On les découvre meurtris après de terribles épreuves, épreuves qui ont aussi réveillé d’anciens démons. Il faut réapprendre à vivre, seul et ensemble, à regarder à nouveau vers l’avenir, malgré le traumatisme. Comment parvient-on à surmonter cela alors que tout aurait pu s’arrêter? Avec pudeur, Frédéric Barrès expose cette souffrance et ce qui en découle, un certain repli sur soi, le doute. Le lecteur suit Thomas et Camille dans leurs progrès, et retrouve avec joie les amis du couple, qui ont eux aussi leurs blessures, leurs difficultés.

C’est un récit lumineux, comme la Provence où il prend place, plein d’espoir, d’amitié et d’amour, de passion et de détermination, qui parle aussi des difficultés rencontrées par les libraires indépendants. C’est beau, doux. Les sentiments sont traités avec beaucoup de justesse et à la fois de la retenue, avec pudeur. Et à la lecture de la dernière page, on soupire d’aise le sourire aux lèvres et on en demande encore.

C’est toujours avec bonheur que je découvre un récit de Frédéric Barrès! Avec celui-ci, l’auteur titille nos papilles par l’intermédiaire de Ludovic et Edouard, traiteurs en devenir, que j’ai retrouvé ici avec plaisir, après les avoir croisés dans les précédents tomes, dans d’autres aventures. Dans Agapes en Alpilles, ils sont les personnages principaux. On suit leurs déboires administratifs afin d’obtenir les autorisations pour pouvoir ouvrir leur commerce, et avec eux, on rencontre de belles personnes, on plonge dans des mystères bien étranges. Amis depuis toujours ou presque, Edouard et Ludovic sont pourtant bien différents, et leurs réactions face à la même situation prête parfois à sourire, car ces deux-là, malgré les obstacles, restent positifs et poursuivent leurs efforts.

Difficile encore une fois de ne pas tomber amoureux de cette région de France, mais ici, ce n’est pas tant pour ces paysages que pour sa gastronomie ensoleillée par l’or liquide qu’est l’huile d’olive. Et quand une fiole de cette huile semble avoir certains pouvoirs, on se laisse emporter par la magie, toujours aussi bien servie par la plume de Frédéric Barrès, pleine de joie et d’espoir, de poésie et de douceur, et ça fait un bien fou par ces froides et grises journées d’hiver!

Allez! À votre tour de déguster ces si belles pages!

C'est toujours avec un grand plaisir que je me plonge dans la lecture d'un roman de Frédéric Barrès. Je les ai tous lus et c'est à chaque fois un régal pour les yeux, pour le cœur et pour les papilles.

Ici en effet, elles vont être mises à l'honneur, le titre nous annonce des agapes provençales et, croyez-moi, elles vont être succulentes.

On suit en effet deux amis, Ludovic et Edouard, ou Ludo et Doudou. Ils viennent d'acheter une vieille maison qu'ils comptent rénover et pour la transformer en commerce, puisqu'ils sont traiteurs. Cet établissement est collé à un restaurant. Mais rien ne les arrête, et encore moins ce fait. Ils vont se présenter à ce restaurateur d'une manière incongrue.

En faisant les travaux, ils font une découverte étrange à la cave, ils vont mener des recherches pour comprendre ce que c'est. On suit avec eux tout ce cheminement, leurs idées de recettes, leurs contacts avec la population, en particulier avec Mr Georges, le patriarche du moulin à huile. Un personnage qui prend de plus en plus d'importance dans la vie des deux hommes. Ceux-ci regorgent d'idées pour leur boutique, mais ce n'est pas facile de tout réaliser. Et si Doudou et Ludo n'étaient pas là que pour leurs métiers de traiteur ? Que cache Mr Georges ? Qu'a donc de spécial ce petit flacon d'huile qu'il leur a donné ?

Le roman prend une autre dimension au fur et à mesure des révélations. Ce n'est pas une simple histoire de deux gastronomes, ça va beaucoup plus loin. Un petit côté surnaturel est amené, il est tellement bien introduit dans le roman qu'on est persuadé qu'il est vrai ;

Frédéric Barrès m'a une fois de plus enchantée avec la poésie de ses mots, de ses phrases. Les deux personnages principaux sont très bien travaillés, chacun d'une allure et d'un caractère différents, mais tellement complémentaires. L'auteur sait nous décrire les décors et les mets de telle façon que leur odeur et leur goût transparait à travers son écriture, l'accent chantant provençal également.

C'est le troisième tome de la série Légendes et contes modernes en Provence, le premier étant Rêves en éveil suivi de Aventures en Lubéron.

Avec celui-ci, l'auteur nous livre un nouveau conte, une nouvelle légende appréciable comme les deux premiers J'ai adoré ma lecture, je n'ai pas pu la lâcher avant d'en savoir la fin, les révélations de celle-ci m'ont scotchée ! À noter la belle couverture qui prend tout son sens la lecture finie, et les belles illustrations en début de chaque chapitre faites par la fille de l'auteur, Lilou Barrès.

Si vous ne connaissez pas cette série, je vous la recommande chaudement. Pour ma part, j'attends avec impatience le prochain conte qui devrait m'emmener dans les Calanques provençales.

Un grand merci une nouvelle fois à Frédéric Barrès qui sait me faire oublier le temps qui passe grâce à ses écrits.

Bien que chaque opus de la série Légendes et contes modernes de Provence puisse être lu de manière indépendante, l’auteur n’hésite pas a créé des liens entre ses différents ouvrages, par l’intermédiaire de ses personnages notamment, par de petits clins d’œil, des mentions, qui permettent de lier chaque volume entre eux. Frédéric Barrès fait même allusion à un autre de ses romans, indépendant de cette série, l’Amour plus fort que l’amour.

Ici, nous suivons Adeline Valenc, pianiste de renom, en quête d’inspiration pour son futur album. Elle va quitter son domicile parisien pour atterrir, accompagnée d’un demi-queue, dans un cabanon en calanque. Peu à peu, elle va se lier avec Antony, l’agent immobilier qui lui a déniché cette petite merveille, et leur correspondance va venir enrichir le récit. Antony va faire découvrir trois petites îles qui font face au cabanon qu’elle occupe, et l’amour va naître entre eux.

Au-delà de la romance, il est question de trésor, de musique (notamment de Pink Floyd, l’auteur semblant être un grand fan du groupe), le tout dans un cadre magnifique. Les personnages sont d’une grande simplicité, d’une grande générosité. Et toujours la poésie dans les mots de l’auteur pour magnifier le tout…

C'est pour moi toujours un réel plaisir de lire un écrit de Frédéric Barrès, je dois avouer que c'est un de mes auteurs chouchous, il sait à chaque fois me transporter grâce à ses mots dans son univers et dans sa belle région provençale. Adolescente, j'avais dévoré chaque titre de Jean Giono, je retrouve cet auteur merveilleux dans Frédéric Barrès, la même façon de conter, de parler des belles choses de la vie, de l'amour, des gens...

Odyssées en calanques est le quatrième opus de Légendes et contes modernes de Provence, après Aventures en Lubéron, Rêves en éveil et Agapes en Alpilles, nous voici transportés sur une île près de Port-Cros où ne résident qu'une poignée d'habitants. Adeline, une jeune pianiste en panne d'inspiration, a loué un cabanon pour se ressourcer et résoudre cette panne. L'endroit est tout petit, austère, d'un autre temps, alimenté par un groupe électrogène, pas de wifi, le lieu idéal pour un moment de paix. Elle va y faire venir son compagnon indispensable d'une manière peu coutumière, son piano va la rejoindre par les airs. Elle fait la connaissance là bas de Léonie, une ancienne gouvernante qui s'occupe des quelques enfants vivant là, Fabio et sa femme Pâquerette, qui tiennent le restaurant et Cyrielle, jeune demoiselle qui saura attendrir Adeline. Et bien sûr, il y a Antony, ce garçon travaillant à l'agence immobilière et grâce à qui elle a loué ce cabanon. Il va lui faire visiter cet endroit paradisiaque et ses alentours et ils vont devenir amis.

Cette lecture est addictive à souhait, Frédéric Barrès sait éveiller la curiosité du lecteur dès le début et le tenir hors du temps jusqu'à la fin. J'ai littéralement dévoré ce livre. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces endroits que je ne connais pas, c'est bien décrit, c'est rempli de poésie que ce soit dans les dialogues, les descriptions des lieux, des personnages, c'est beau tout simplement. J'ai beaucoup aimé la correspondance d'Adeline et Antony, celui-ci essayant toujours de montrer un vocabulaire appuyé, elle le blaguant avec gentillesse. Le vouvoiement qu'ils maintiennent entre eux malgré leur amitié et leur rapprochement certain est comme un jeu entre eux, du respect aussi c'est sûr, mais ils aiment jouer avec le « vous » .

C'est une histoire très variée, en plus de découvrir les lieux, Frédéric Barrès nous entraîne dans une légende comme il sait si bien les faire. Un trésor découvert d'une façon plutôt inhabituelle, une excursion sur le bateau du guitariste des Pink Floyd emmène Adeline sur des chemins inattendus avec une découverte que beaucoup aimeraient faire, mais comme il est dit dans le résumé, les trésors ne sont pas toujours matériels et se trouvent dans les lieux, les êtres. Adeline va-t-elle d'ailleurs avoir l'explication sur l'apparition de lucioles...chut..je ne dirai rien, ce serait dommage de gâcher la surprise...J'ai eu également la joie de retrouver furtivement un des personnages d'un précédent roman, fidèle à lui-même, ce fut un plaisir de le croiser ici.

C'est toujours difficile de faire une chronique sur un roman que l'on n'a pas aimé, mais c'est tout aussi dur de le faire pour un que l'on a adoré, je voudrais tellement vous retranscrire toute la joie et le plaisir que j'ai eu en le lisant. À chaque fin de livre de Frédéric Barrès, je me dis, celui-ci est encore meilleur, je pense en fait qu'ils se valent tous, ils apportent tous des messages différents sur la vie, la résilience, l'amour, la joie, les plaisirs. Il n'y en a pas un que je préfère, ils sont tous à égalité dans mon classement. Avec ces Contes et légendes, c'est en tout cas toute la beauté de la plume de Frédéric Barrès qui jaillit et prend son ampleur. Il a titillé ma curiosité jusqu'au mot Fin qui se trouve être suivi par un point d'interrogation...que nous réserve-t-il ? Un des héros a-t-il encore quelque chose à nous partager ?

J'ai quant à moi déjà hâte de le retrouver dans un prochain écrit, l'atmosphère et les personnages me manquent déjà. Pas besoin de partir en vacances avec de tels romans, c'est un nouveau voyage à chaque fois que l'on en ouvre un, j'entends les cigales chanter et je sens les embruns m'envahir...

Je tiens vraiment à remercier et à féliciter Frédéric Barrès pour ce moment de lecture hors du temps et des lieux, merci pour ce magnifique voyage et à bientôt je l'espère pour de nouvelles aventures dans cette belle Provence...

Je vous vois déjà froncer les sourcils, je vous entends vous écrier « Mais c’est pas possible de faire une faute comme ça dans un titre!! ». Parce qu’il est connu que le mot amour est masculin au singulier et féminin au pluriel. Et bien non. Au pluriel, le mot amour peut être des deux genres. Et Frédéric Barrès justifie son choix dans un petit texte introductif.

Comme l’annonce la quatrième de couverture, nous sommes en présence d’une vingtaine de textes courts, tous centrés sur l’amour, sous toutes ses formes. Amour filial, premier amour, amour perdu, amour fraternel, coup de foudre, rencontres et retrouvailles inattendues, et j’en passe. Peu importe quand et où se déroulent ces scènes, elles ont toutes un charme intemporel, universel. Et si parce qu’il est question d’amour, vous craignez trouver quelque chose digne d’une histoire au pays des Bisounours, détrompez-vous! Ici, tout est simplicité, douceur et nostalgie, mais jamais on ne tombe dans le niais. Avec sa plume agréable, son style plein de poésie, Frédéric Barrès nous livre ces nouvelles, sortes d’instantanés focalisés sur l’amour, avec pudeur et une touche savamment dosée d’émotion. Jeunes et moins jeunes sont mis en scène, à différentes périodes, confrontés à certaines difficultés, à certaines coïncidences, à certaines évidences.

Un recueil vraiment doux, agréable, à picorer ou à dévorer selon les goûts.

Ouvrir un livre écrit par Frédéric Barrès est la garantie assurée d'un bon moment de lecture, d'un moment suspendu dans le temps, comme si on se retrouvait dans une bulle remplie de mots savoureux. Cet auteur a la poésie à fleur de peau jusqu'à la pointe de son crayon et ravit mes yeux de lectrice.

La particularité commence dans le titre. En effet, « amour » lorsqu'il est singulier est masculin et devient féminin lorsqu'il est au pluriel. Et là, Frédéric Barrès a voulu, en le laissant au masculin malgré le pluriel, comparer les amours avec les arts premiers, considérer nos amours comme fondateurs de notre vie. Et je ne peux que rejoindre cette belle pensée.

Pour nous en parler, l'auteur a choisi la forme de la nouvelle, et plus précisément en vingt histoires courtes. Chacune conjugue l'amour à différents temps, au passé, au présent, avec des personnages de tous âges et ont pour toile de fond la Provence si chère à l'auteur et que j'apprécie de plus en plus à travers ses écrits. Plus particulièrement, il nous parle de Lançon-Provence, de personnes y vivant, ou y allant en vacances, natif de là ou venant y habiter.

Ces vingts contes portent tous comme titre un verbe de l'infinitif, j'ai aimé l'originalité de certains et le sens que ce mot prend dans l'histoire qui nous est racontée. Tous les sens sont mis en action à travers les mots, les plats et mets provençaux sont à l'honneur, l'auteur en parle si bien qu'il n'est pas difficile de s'imaginer leur aspect et de les sentir. C'est une lecture complète où l'importance de l'amour entre deux êtres nous est démontré, même si on le sait, il est toujours bon de le rappeler. Car quoi de plus important que ce sentiment si noble qui lie les humains, parents, enfants, jeunes, moins jeunes..

Ce roman de Frédéric Barrès est un roman qui fait du bien, une lecture cocooning, comme si on était enveloppé de coton et de bien-être au fur et à mesure de la lecture. Et la praticité de la forme fait que l'on peut à tout moment replonger dans une nouvelle, reprendre une dose de bonheur, de soleil et de chaleur humaine.

Parmi ces vingts histoires, je ne peux pas dire que j'en ai préféré une, je les ai toutes aimées, toutes dans leurs spécificités propres, dans l'aura qu'elles dégagent. Chacune nous démontre que l'amour est le ciment de toute relation, qu'elle soit intime ou pas. S'il n'y avait plus d'amour, que resterait-il à l'homme ? Pas grand chose à mon avis...

Je vous invite vous aussi à vous plonger dans l'univers de Frédéric Barrès, de déguster son style, son amour des mots et des belles phrases. C'est un auteur qui laisse de belles citations, pleine de poésie.

Quant à moi, j'ai déjà hâte de me replonger dans un nouvel écrit de l'auteur, tout en gardant celui-ci pas loin de moi pour pouvoir relire et déguster à nouveau ces beaux instants de vie.

Philippe, le narrateur, est pensionnaire au lycée où il va passer sa dernière année, celle, décisive, du baccalauréat, ce diplôme tel un sésame ouvrant sur un nouvel aspect de la vie, ouvrant des perspectives vers de nouveaux mondes. Le doux cocon de l’enfance s’efface, la frontière vers l’âge adulte est là, si mince, derrière laquelle se trouve un monde inconnu à la fois attirant et effrayant. Les amitiés se forgent et, parce que c’est aussi à ça que servent les amis, l’entraide, la solidarité se mettent en place naturellement pour épauler Hatim.

Les pages passent, filent, comme le temps qui nous échappe, qui suit son cours, inexorablement. C’est une année scolaire qui se déroule dans ce roman, durant laquelle chaque rencontre aura son importance, chaque événement laissera sa trace dans les mémoires, forgeant ainsi encore l’adulte en devenir, et où l’amitié jamais ne se démentira. Un récit où la vie s’écoule, tout simplement, avec ce qu’elle amène de beau, de drôle, d’épreuves, de difficultés, de tristesse, de choix, de doutes.

Frédéric Barrès nous livre une nouvelle fois un texte tout en justesse et pudeur. Ses mots nous entraînent avec douceur comme nous nous laissons prendre dans le tourbillon de la vie. Un récit qui, malgré les thèmes sombres du racisme et de la maladie, reste lumineux et rempli d’espoir. Un nouveau beau moment de lecture!

Je pense que je me répète à chaque fois que j’écris un avis sur un roman de Frédéric Barrès, mais c’est à chaque fois un plaisir renouvelé de le retrouver, lui et sa poésie des mots, sa sensibilité, son humanité. J'ai lu tous ses romans depuis La deuxième vie des méduses jusqu’au Sablier des âmes, en passant par des Rêves en éveil ou des Odyssées en Calanque. À chaque fois il m’émerveille avec la construction de ses phrases, la valse de ses mots. Les nouveaux mondes n’échappent pas à cette marque de fabrique de l'auteur. Ce roman clôt une trilogie commencée par Le Petit Monde, que j'avais beaucoup aimé qui retraçait la jeunesse. Le second opus n’est pas encore paru, on saute directement des années à l’école primaire aux années lycéennes. Ce ne sont pas des suites à proprement parlé. Les personnages sont différents. Ces romans retracent les étapes importantes de l'enfance.

On va suivre ici Philippe pendant sa dernière année au lycée, cette année de Terminale est importante et décisive pour beaucoup de jeunes. Le roman commence par la fin des vacances de Philippe et son arrivée à l'internat la veille de la rentrée. On le voit prendre le bus, arriver au lycée, s'installer dans le dortoir. On le suit également pendant la première journée où les professeurs expliquent l’importance de cette année de diplôme, pendant ses heures de cours mais aussi sa vie sociale avec ses camarades. Certains d'entre eux rencontrent des difficultés dans leur vie familiale, et il est intéressant de voir l'esprit de solidarité entre tous ces jeunes pour aider celui qui a besoin.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Philippe, mais pas que. Les secondaires sont eux aussi très attachants et intéressants. On va assister aux premiers émois amoureux, aux premières prises de conscience de la dureté du monde adulte vers lequel ils se dirigent. Les rapports avec les adultes ne sont pas toujours chose aisée, le proviseur joue un rôle très strict et Philippe va bien souvent se heurter à cette autorité. Mais il va également découvrir un homme d'une profonde humanité.

Philippe, ce pourrait être vous, moi ou encore l'auteur. Je pense qu'il a dû puiser dans certains de ses souvenirs pour relater certaines anecdotes. Mais je m'y suis retrouvée aussi, même si je n’ai été lycéenne qu’une décennie plus tard. Les traits de caractère ou les comportements de certains sont universels et traversent parfois les époques. On a tous eu ce professeur un peu bizarre, ce surveillant un peu trop strict. C’est, je pense, la grande force de ce roman, chacun de nous peut se reconnaître dedans. Et tout cela est ponctué par des souvenirs musicaux, avec un piano, une batterie, ou l’évocation d'un groupe de musique. J'ai retrouvé là les goûts de l’auteur. Je le suis sur sa page Facebook et il partage très souvent de belles photos sur des musiciens de tous styles.

Ce qui permet également de bien s’identifier au personnage principal est le choix de l'auteur de l'emploi de la première personne du singulier. Ce « je » permet de se mettre encore mieux à la place du protagoniste, de ressentir au plus près ses émotions. J'aime beaucoup ce procédé qui me permet de vivre au plus près du personnage. Et bien sur tout ceci sublimé par la plume de l'auteur, la poésie des mots, les descriptions légères qu’il fait. Tout se lit facilement, je ne me suis pas ennuyée une seconde. J’ai lu ce livre d’une traite, je me suis laissée entraîner dès le départ dans la vie de Philippe pour le laisser au moment du dernier jour de lycée. J'ai vécu une année scolaire en un après-midi. C’est un roman que l'on déguste, j'avais envie de rester avec eux, dans leur univers.

Cette histoire est une magnifique ode à la jeunesse, à l’amitié et à la fraternité. De belles valeurs sont transmises à travers Philippe et ses amis. J'ai aimé me retrouver une nouvelle fois plongée dans la Provence si chère à l'auteur, à travers les décors. Je garderai en mémoire les promenades à vélo, l’arrivée du piano ou le bal de fin d’année et les départs sur le quai de train. La fin d'une année au lycée marque l’entrée dans la vie d’adulte, dans un nouveau monde, d’où le titre si bien trouvé. J'ai beaucoup pensé à mon fils en lisant, il vient de décrocher son bac, et c’est vrai qu'une vie différente va s’ouvrir à lui aujourd’hui avec l’entrée en université, dans une ville bien plus grande, avec plus d’indépendance… un changement radical.

Je ne vous cache pas que j'ai passé un excellent moment avec ce roman. Comme d’habitude, je ne suis jamais déçue par Frédéric Barrès, il sait raconter une histoire tout en touchant ses lecteurs par la proximité avec la vie réelle. J'ai déjà hâte de le retrouver dans un autre roman, alors que je viens à peine de le quitter… Je ne peux que vous inviter à découvrir cet auteur si ce n'est pas encore fait, et plus particulièrement ce roman.