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Sous ses mains, j'étais un homme, pas un monstre ni une machine. Toutes les autres mains m'avaient donné l'impression de n'être rien. Littéralement. Rien de plus qu'un tas de peau et d'os sans cœur ni âme.
Afficher en entierIl me respectait vraiment... et s'il me respectait, alors peut-être un jour il l'aimerait.
Mon cœur, cet entêté, le croyait déjà, et cette fois je n'eus pas envie de contredire ce petit monstre.
Afficher en entier— Bien sûr que si, je suis en sécurité avec toi !
Lorsqu’elle me rejoignit, je baissai les yeux vers elle et laissai tout le désir que je refrénais s’exprimer dans mon regard. Je vis ses iris marron s’enflammer.
— Oh non, chaton.
C’était un vieux surnom. Elle le détestait parce qu’il lui rappelait qu’elle était beaucoup plus jeune que moi. C’était aussi ma façon de la maintenir dans la catégorie « pas touche », parce que les chatons étaient mignons et adorables. Moi, j’étais un chien solitaire, dressé pour tenir la racaille éloignée des décharges. Personne ne me laissait entrer la nuit ni ne me câlinait. J’étais une arme, pas un animal de compagnie.
Afficher en entierJe pensais vraiment ce que j’avais dit à Booker un peu plus tôt. La seule personne qu’il avait laissée me faire du mal, c’était lui. Personne d’autre n’avait réussi à m’imprimer de marques, parce qu’il aurait d’abord fallu lui passer sur le corps. Bien des choses avaient changé depuis que j’avais quitté la maison, mais pas l’instinct qui le poussait à me protéger des ténèbres et du danger.
Afficher en entier(Point de vue de Karsen)
Il se tourna vers moi et, à mon grand agacement, je me sentis rougir sous son regard. J’avais toujours l’impression qu’il lisait en moi. Il voyait des choses que j’essayais de cacher aux autres. Je craignais parfois qu’il ne révèle tous mes secrets, notamment le fait que mon âme était plusieurs teintes plus sombres que ce que les gens croyaient. À l’extérieur, j’avais l’air lumineuse et chatoyante. À l’intérieur, j’étais faite de toutes les déceptions et de tous les chagrins infligés par les autres. Des ombres étaient enfouies au plus profond de moi, mais Booker les trouvait toujours sans effort.
Afficher en entierKarsen :
— Entre toi et moi, j’aime The Point telle qu’elle est. Je suis contente que ce soit une ville plus sûre pour les femmes et les enfants, et je suis ravie que les habitants ne vivent plus dans une peur permanente. Ça me fait plaisir qu’elle devienne un endroit où les gens veulent rester, où ils veulent être. Mais j’aime aussi son côté rude et brisé. Son imprévisibilité et sa sauvagerie. Qu’il faille lutter pour avoir le droit d’en faire son foyer. Ni la crasse ni le danger ne m’ont jamais dérangée.
Afficher en entierToutes les transformations que les gens avaient accomplies et toutes les batailles gagnées pour une vie meilleure étaient nécessaires. Mais il fallait en livrer d’autres, toutes aussi importantes, ailleurs. Tant de communautés échouaient et désespéraient, parce qu’elles ne possédaient pas les mêmes personnes de bonne volonté que The Point.
Sauver une cité en ruines était un beau projet… mais pourquoi ne pas essayer de les sauver toutes ?
Afficher en entierJ’avais pour habitude de renverser tout ce qui se mettait en travers de mon chemin, mais si j’agissais ainsi cette fois-ci, je la perdrais à jamais. Je ne pouvais pas gagner à ce jeu, pas tant que Race tenait toutes les cartes en main. Mais ça ne m’empêchait pas d’imaginer ce que ça ferait de sentir tout le temps ses mains sur moi. Je voulais être revendiqué comme ça. Je voulais que quelqu’un soit fier de sortir avec moi. C’était beaucoup demander, surtout si on considérait que, la moitié du temps, je ne me supportais pas moi-même.
Afficher en entierJ’avais toujours aimé ses yeux. Ils balayaient toutes les nuances du marron — du presque noir au doré. C’était la partie d’elle qui n’était pas déplacée, à The Point. Sauvage, expressif, exigeant et plein de désir, son regard la trahissait. Ça n’avait pas d’importance que le reste de sa personne ressemble à une princesse Disney faite pour chanter des chansons sur les princes et l’amour. Ses yeux révélaient qu’elle était bien plus que ce qu’on imaginait. Quand je regardais Karsen Carter, je voyais toujours plus que ce que j’étais censé voir. C’était une connerie et j’en paierais chèrement le prix, quand ceux qui la protégeaient se rendraient compte que je n’avais pu rester éloigné d’elle plus longtemps. Mais je ne me souciais plus des conséquences pour m’intéresser à cette fille, non… à cette jeune femme. Je ne mentais pas. Je l’avais assez attendue.
Afficher en entierJ’attachai mes cheveux en chignon au sommet de mon crâne et m’aventurai dans le couloir à présent vide. Je comptais mes pas pour rester concentrée et pour éviter de penser à lui. C’était agaçant cette façon qu’il avait d’être toujours là, de rôder à la périphérie ! Physiquement, j’avais grandi… Mentalement, je me sentais souvent comme la jeune fille de dix-huit ans qui languissait après Booker. Le temps est supposé guérir les blessures, mais les miennes étaient encore béantes et sanguinolentes. Chaque fois qu’une croûte semblait se former sur les bords, quelque chose se produisait, un souvenir refaisait surface, et la plaie s’ouvrait de nouveau. La douleur m’était devenue familière.
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