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A moitié réveillé par un cri, Sam releva les paupières. Il attrapa aussitôt son oreiller et s'en couvrit la tête pour ne plus entendre un son aussi discordant.

Il se débattait dans un cauchemar affreux, au cours duquel il essayait en vain de séparer ses parents qui se hurlaient des injures.

Un second cri l'éveilla complètement et le ramena à

la réalité. Il n'était plus le petit garçon qui souffrait de la mésentente des siens, et ce qu'il entendait provenait de la pièce contiguë à sa chambre. La veille, il avait improvisé, dans un tiroir de commode, un lit de fortune pour Juliet. C'était elle qui exigeait maintenant qu'on s'occupât de sa petite personne.

Il s'assit, se frotta les yeux et regarda son réveil de chevet : 8 heures. Quelle nuit abominable ! Dix fois, il s'était relevé pour s'assurer que le bébé était confortablement installé et que sa couche n'était pas mouillée.

A 4 heures du matin, Juliet avait hurlé. Sam l'avait prise dans ses bras sans réussir à la calmer.

A ce moment-là, excédé, il s'était promis de ne pas attendre le retour d'Ellen pour prendre une décision.

Dès lundi matin, il confierait cette pleurnicharde à un centre d'accueil.

Puis un soupçon l'avait traversé. Et si le bébé

avait faim? Alors, il était allé réchauffer un biberon. Juliet l'avait avalé goulûment. Ensuite, repue, elle avait fait sagement son rot, puis avait souri à son père adoptif avant de se rendormir.

Tout ému, Sam n'avait pu s'empêcher d'effleurer d'un baiser le petit nez mutin.