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"Un mot peut changer le monde."
Afficher en entier"Tout n'était qu'une question de timing. Une seconde, une minute ou une heure pouvaient tout changer. Parce que tout repose sur ces détails minuscules qui, mis bout à bout, composent une vie, comme des mots composent une histoire." (Julie)
Afficher en entierIl se mit à rire, assez fort pour que la bougie s’éteigne. On se retrouva dans le noir.
-D’accords, reprit-il, tandis que je passais les bras autour de son cou, tu n’as pas besoin de le dire à haute voix. Je sais pourquoi je te plais.
Il m’enlaça et m’attira vers lui.
-Dis-le-moi, alors.
-C’est Animal, dit-il simplement. Parfaitement chimique.
-Mmmm, possible.
-De toute façon, ça n’a pas d’importance…
Il glissa une main dans mes cheveux. Je ne pouvais pas distinguer son visage, mais sa voix, elle, résonna clairement à mon oreille.
-La seule chose qui compte, c’est que je te plais.
Afficher en entier"-Julie...
-Ouais ?
- Si tu veux savoir si je me suis demandé si oui ou non, je voulais tomber amoureux d'elle, la réponse, c'est non. Pas du tout. C'est arrivé, c'est tout. Je ne me suis pas posé de question. Le temps que je comprenne se qui se passait, c'était déjà trop tard.
Je restai figée sur la deuxième marche.
- Je ne comprends pas.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
- Tout.
Il haussa les épaules, éteignit la dernière lumière de la cuisine, puis me frôla en montant l'escalier.
- Ne t'inquiète pas. Un jour, tu comprendras."
Afficher en entier-Ah les femmes ... soupira Jean-Michel.
Damien s'essuya le visage du revers de la main et fixa le goudron.
-Les femmes. En effet,cher seigneur, elles e déroutent, moi aussi. Ah, la belle Julie !ajouta-t-il avec éloquence.
Je sentis le rouge me monter aux joues, tandis que Lisa, à l'avant, portait la main a sa bouche.
-La belle Julie, reprit Damien, a considéré que je n'étais pas un risque valable.
-Vraiment.
-Il est vrai que je suis un voyou. Un vaurien. Un Musicien. Je ne lui aurais apporté que pauvreté, honte et des bleus sur les tibias...Elle a eu raison de partir.
Jean-Michel fit mine de se planter un poignard dans la poitrine.
-Que ces mots sont cruels,mon seigneur !
-Hourrah, acquiesça Damien.
-Hourrah, répéta Jean-Michel. Vraiment.
Afficher en entierNe rien tenter, par peur que ça ne dure pas toujours, est-ce mieux ?
Afficher en entier"Dans un flash, j'enregistrait tout: ses boucles noires, l'odeur de sa peau, son smoking à bon marché, les fils décousus au poignet... Il continuait à me regarder, sans bouger. Mais sans s'approcher non plus. Je me sentis saisie d'un vertige à l'idée que je ne pouvais plus reculer, que je n'étais déjà plus sur la falais, les doigts pieds dans le vide, mais en plein ciel."
Afficher en entier- C'est vrai que j'ai souffert. Assez souvent. Mais j'ai aimé et j'ai été aimée. Et ça, ce n'est pas rien. C'est même l'essentiel, à mon avis. Au final, l'amour aura eu la première place dans ma vie. Les problèmes, les divorces, la tristesse... Oui, aussi, mais ce sont de détails, ça ne compte pas...
- Moi, je pense qu'il faut se protéger, rétorquai-je. On ne peut pas s'exposer, rester sans défense!
- Non, reconnut-elle d'un air grave. Mais tenir les gens à distance et se priver d'amour, ça ne rend pas plus fort. Au contraire. Parce que c'est de la peur.
- Peur de quoi?
- De prendre un risque, répondit-elle simplement. Le risque que des choses arrivent, le risque de se laisser emporter... Mais le risque, c'est la vie. Refuser d'essayer, par peur, c'est du gaspillage. D'accord, j'ai fais des erreurs, beaucoup même, mais je n'ai pas de regrets. Parce qu'au moins, je ne suis pas restée sur le bord de la route, à me demander ce que vivre veut dire.
Je ne trouvai rien à dire. Toutes ces années, j'avais plaint ma mère en vain. J'avais eu mal pour elle. Pour rien. Ce que je prenais pour de la faiblesse (le fait qu'elle continue à espérer, malgré tout), elle le voyait comme une force. Et à ses yeux, avoir quitté Damien était une preuve de faiblesse.
Afficher en entier- C'est quoi, cet appareil?
- Un lot défectueux. Un type a laissé un carton dehors au soleil. Ils sont tous faussés. La direction a dit qu'on pouvait les prendre si on voulait. C'est comme pour les clémentines, tu vois. On ne peut pas refuser un truc gratuit.
- Mais t'es sûr que tu vas pouvoir faire tirer les photos?
Je venais de remarquer que l'appareil était déformé et tordu, comme la cassette vidéo que j'avais malencontreusement laissée sur le tableau de bord, l'été dernier. Je doutais qu'il réussisse même à sortir le film. Quand à le faire développer...
- Ch'ais pas, dit-il en prenant une autre photo. Peut-être. Ou peut-être pas.
- Je ne pense pas. La pellicule a surement fondu.
- Mais peut-être pas, rétorqua-t-il en tendant le bras et se prenant lui-même en photo, souriant. Peut-être qu'elle est encore bonne. On ne peut pas savoir avant de la développer.
- Et si tu perds ton temps pour rien? protestai-je. Pourquoi tu te fatigues?
Il baissa l'appareil photo et me regarda: pas à travers l'objectif ou de coté, vraiment en face. Juste lui et moi.
- C'est toute la question, hein? Tout le problème. Moi, je pense qu'on pourra les tirer. D'accord, elles ne seront pas parfaites. Elles seront peut-être floues, ou coupées au milieu, mais ça vaut le coup d'essayer. C'est ma façon de voir, en tout cas.
Je clignai de paupière, immobile, tandis qu'il prenait une nouvelle photo de moi. Je le regardai droit dans les yeux, histoire de lui montrer que j'avais parfaitement saisi sa petite métaphore.
- Je dois y aller.
Afficher en entier"Je ne sais pas si ce sont ces poulets méticuleusement fourrés, ou les faux-semblants de la soirée, qui réveillèrent mes plus mauvais instincts, mais je me tournai soudain vers Chris.
- On ne l'a pas encore fait, tu sais.
Il cligna des yeux, la bouche pleine, puis avala.
- Quoi?
- Le pari.
J'attendis qu'il comprenne, mais il n'avait pas l'air de vouloir comprendre.
- Quel pari? s'enquit Marie-Anne, assez audacieuse pour autoriser cette digression dans le sénario préétabli de la soirée.
- Rien, marmonna Chris.
Il essaya de me donner un coup sous la table, mais se cogna à un pied et ne réussit qu'à faire tinter le beurrier.
- C'était il y a des années, expliquai-je, tandis que Chris renouvelait sa tentative, effleurant tout juste la semelle de ma chaussure. Quand ma mère s'est remariée pour la deuxième fois, on a pris l'habitude de faire des paris.
- Ce pain est excellent, déclara soudain Chris. Vraiment excellent.
- Chris avait dix ans et je devais en avoir six, un truc comme ça. C'était au moment de son mariage avec Harold, le professeur. Le jour de la lune de miel, on a essayé de deviner combien de temps ils allaient tenir. Après, on a mis nos estimations dans une enveloppe et je l'ai gardée dans mon placard jusqu'au jour où ma mère nous a fait asseoir pour nous annoncer qu'Harold quittait la maison.
- Julie, protesta Chris à voix basse, ce n'est pas drôle.
- Ca l'énerve, parce qu'il n'a jamais gagné. C'était toujours moi. On faisait comme au vingt-et-un: c'est celui qui tombe le plus près qui gagne. Mais au fil des années, on a dû fixer des règles très précise: par exemple, qu'on prenait en compte le jour où elle nous l'annonçait, et pas la séparation officielle. Tout ça parce que, quand elle a quitté Martin, Chris a essayé de tricher.
Il me jeta un regard furibond. Mauvais perdant, va.
- Je trouve ça horrible,déclara Marie-Anne d'une voix suraiguë. Tout simplement horrible.
Elle reposa soigneusement sa fourchette et se tapota les lèvres avec sa serviette, les yeux fermés.
- Quelle façon atroce de considérer le mariage.
- On étaient des gamins, protesta Chris en passant un bras autour de sa taille.
Je haussai les époules.
- C'est un sorte de tradition familiale, rien de plus.
Marie-Anne se leva soudain et s'empara du plat.
- Je pense que votre mère mérite mieux que ça! aboya-t-elle. Que ses propres enfants lui fassent un peu plus confiance!
Elle disparut dans la cuisine. La porte vola.
Chris se jeta sur moi si rapidement que je n'eus même pas le temps de reposer ma fourchette. Pour un peu, il s'embrochait l'oeil.
- Qu'est-ce que tu fiches, bordel? Qu'est ce que t'as dans la tête, Julie?
- Mon Dieu, Christophe! Un langage pareil! Attention qu'elle ne t'endende pas, elle te ferait rester après la classe et écrire un exposé sur ces oiseaux australiens débiles...
Il retourna sur sa chaise.
- Ecoute, c'est pas ma faute si t'es une sale garce aigrie. J'aime Marie-Anne et je ne te laisserai pas tout gâcher. Compris?
Je me contentai de le regarder.
- Tu m'entends? hurla-t-il. Parce que franchement, Julie, c'est vraiment dur de t'aimer, à certains moments! Vraiment dur!
Il repoussa sa chaise, jeta sa serviette et se rua sur la porte de la cuisine."
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