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Aimer au point de ne pas se contrôler à l'approche de celui qu'on aime, d'être prêt à briser toutes les chaînes, de se jeter sur l'autre et l'emporter dans un tourbillon capable de tout submerger.
Afficher en entierElle était forte, aussi forte que j'étais faible. Elle tombait, se blessait, se relevait. Elle vivait. Et malgré ses échecs, elle continuait à croire. La prochaine fois serait peut-être la bonne. Ou peut être pas. Mais en refusant de jouer, on se condamnait à ne jamais savoir.
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Washington, Baltimore, Philadelhia, Austin.... et toi . Je serai là bientôt .
Afficher en entierL'amour est une mauvaise excuse pour supporter des choses qu'on ne devrait jamais supporter.
Afficher en entierSome things don't last forever, but some things do. Like a good song, or a good book, or a good memory you can take out and unfold in your darkest times, pressing down on the corners and peering in close, hoping you still recognize the person you see there.
Afficher en entierLes arbres étaient en fleurs, on se serait cru en été. Rien de tel pour donner à ma mère l’envie de se remarier.
Elle en était à son quatrième essai, le cinquième avec mon père. Moi, je ne le compte pas. Peut-on considérer qu’avoir été unis au milieu du désert, par un quasi-inconnu rencontré sur une aire de repos, est un vrai mariage ? Aux yeux de ma mère, oui. Mais ma mère change de mari comme d’autres changent de couleur de cheveux. Par ennui, par paresse ou parce qu’elle s’imagine que le prochain va enfin lui apporter ce qu’elle cherche. Quand j’étais petite et que j’étais encore curieuse, je lui avais demandé comment ils s’étaient rencontrés. Ma mère avait soupiré, puis avait balayé la question d’un petit geste de la main : « Oh, Julie, c’étaient les années 1970, tu sais... »
Afficher en entier– Nan. Parce qu’une part de toi voulait trouver l’amour. Pour te prouver à toi-même que tu avais tort. Tu avais cet espoir. Et tu le sais très bien.
– Tu te trompes. Ça fait longtemps que je l’ai perdu.
Elle me regarda, une expression de compréhension tranquille sur le visage.
– Peut-être pas, malgré tout, déclara-t-elle doucement.
– Lisa...
– Non, écoute-moi !
Elle fixa la route un instant, puis se tourna de nouveau vers moi.
– Peut-être que tu l’as enfoui très profondément, tu vois ? Si profondément que, quand tu l’as cherché, tu ne l’as pas trouvé. Perdu, c’est pour toujours, mais enfoui... C’est toujours là, quelque part. Mais pas où tu le crois.
Je vis alors, dans une sorte de brume, les visages des mecs que j’avais eus, au propre ou au figuré. Ils défilaient les uns après les autres, comme les pages de mon vieux carnet de rendez-vous Barbie, et leurs traits flous se fondaient les uns aux autres. Je réalisai qu’ils se ressemblaient tous. Ils avaient tous de jolis visages, de beaux corps et un certain nombre des qualités que j’avais listées dans ma tête. Je les avais toujours approchés avec méthode, histoire d’être sûre, avant de faire le moindre pas, qu’ils correspondaient bien au profil.
– À part, bien sûr...
Afficher en entier– Moi, je crois que ç’aurait été pire de rester seule. Oui, je me serais peutêtre épargné quelques souffrances. Mais ne rien tenter, par peur que ça ne dure pas toujours, est-ce mieux ?
– Si, rétorquai-je en grattant le bord de la table. Parce qu’au moins, tu ne te mets pas en danger. C’est toi qui décides de ton cœur, et personne d’autre.
Elle prit le temps de réfléchir sérieusement, puis répondit :
– C’est vrai que j’ai souffert. Assez souvent. Mais j’ai aimé et j’ai été aimée. Et ça, ce n’est pas rien. C’est même l’essentiel, à mon avis. C’est ce que je te disais, tout à l’heure. Au final, l’amour aura eu la première place dans ma vie. Les problèmes, les divorces, la tristesse... Oui, aussi, mais ce sont des détails, ça ne compte pas...
– Moi, je pense qu’il faut se protéger, rétorquai-je. On ne peut pas s’exposer, rester sans défense !
– Non, reconnut-elle d’un air grave. Mais tenir les gens à distance et se priver d’amour, ça ne rend pas fort. Au contraire. Parce que c’est de la peur.
– Peur de quoi ?
– De prendre un risque, répondit-elle simplement. Le risque que des choses arrivent, le risque de se laisser emporter... Mais le risque, c’est la vie. Refuser d’essayer, par peur, c’est du gaspillage. D’accord, j’ai fait des erreurs, beaucoup même, mais je n’ai pas de regrets. Parce qu’au moins, je ne suis pas restée sur le bord de la route, à me demander ce que vivre veut dire.
Afficher en entier– Si tu veux savoir si je me suis demandé si oui ou non, je voulais tomber amoureux d’elle, la réponse, c’est non. Pas du tout. C’est arrivé, c’est tout. Je ne me suis pas posé de question. Le temps que je comprenne ce qui se passait, c’était déjà trop tard.
Je restai figée sur la deuxième marche.
– Je ne comprends pas.
– Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
– Tout.
Il haussa les épaules, éteignit la dernière lumière de la cuisine, puis me frôla en montant l’escalier.
– Ne t’inquiète pas. Un jour, tu comprendras.
Afficher en entierUn grand silence se fît. Je ressentis envers ma mère un élan de protection comme je n’en avais pas ressenti depuis des années : d’ordinaire, c’était moi qui lui criais après ou, plus souvent, regrettais de ne pouvoir le faire. Mais, quelle qu’ait été ma colère envers elle, il y avait toujours eu une ligne claire, pour moi du moins, qui séparait la famille des hommes qui partageaient sa vie. Cette ligne, Roger ne la voyait peut-être pas, mais moi, si.
– Ho ! lançai-je à Roger, tu ne lui parles pas comme ça !
– Julie, chérie, donne-moi tes clefs, déclara ma mère en me touchant le bras. D’accord ?
– Toi... commença Roger en pointant le doigt vers moi.
Je fixai son gros doigt. Tout le reste (Lisa, ma mère en train de supplier, l’odeur de cette nuit d’été) disparut.
– ... tu as besoin d’apprendre le respect, ma petite !
– Julie... murmura Lisa dans un souffle.
– Et toi, répliquai-je, tu as besoin d’apprendre à respecter ma mère. Tout est de ta faute et tu le sais très bien. Tu as oublié tes clefs, tu t’es retrouvé bloqué dehors. Point final.
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