Ajouter un extrait
Liste des extraits
« La mort de quelqu’un qu’on aime, ça nous oblige à considérer comment on vit. À quel prix, à quel renoncement on consent. »
Afficher en entierExtrait
Stéphane ne sait pas ce qui est arrivé, pourquoi son père est mort. C’est la décision de sa mère. Mélanie-Lyne ne voulait pas qu’il sache la cause réelle de la mort de son père. C’est sa mère, c’est elle qui décide. J’ai respecté ce qui me semblait absurde sans argumenter ou discuter. La pauvre avait suffisamment de problèmes sans ajouter à son fardeau. Quand ton propre enfant se tue avant d’avoir trente ans, disons que tu n’as plus beaucoup d’assurance pour dicter une conduite parentale à qui que ce soit. J’ai respecté ce que ma bru demandait. Même si je pense que la vérité va se savoir un jour et qu’alors elle fera encore plus de mal. Comme un minuscule caillou qui prend de la hauteur avant de tomber. Plus il tombe de haut, plus il a des allures de roche. Si un petit caillou peut fendre ton pare-brise, imagine quand il tombe de beaucoup plus haut, à une vitesse effroyable. Moi qui n’ai jamais su parler, j’aurais été partisan de la vérité. Pour une fois. Cet écrit, c’est ma manière de contester. C’est probablement un réflexe de défense ou de culpabilité. J’aurais voulu qu’on ouvre ce secret, qu’on le dise, qu’on en discute même. Le silence fait mal. Ça macère, ça forme des caillots. Ça tue.
Afficher en entier«Pour elle, l'âge est une notion étrange, à la fois importante et futile. À ses yeux, je ne suis pas vieux, je suis quelqu'un qu'elle désire.»
Afficher en entierMême Françoise n'a jamais retrouvé le souvenir intégral de son mari, après son geste ultime. Comme si la signature de sortie effaçait le texte de la vie. Comme si les souvenirs heureux étaient devenus des mensonges. Ou même des trahisons. Comme c'est difficile de faire sa paix avec ceux qu'on a aimés et pour qui notre amour n'a pas suffi.
Afficher en entier« Quand ton propre enfant se tue avant d’avoir trente ans, disons que tu n’as plus beaucoup d’assurance pour dicter une conduite parentale à qui que ce soit. »
Afficher en entier« Parfois, j’ai l’impression qu’un sabre puissant a fendu mon corps en deux. Chaque partie palpite, mais aucune n’est vraiment vivante. »
Afficher en entier« Que c’est long, comprendre le bon sens… Sortir de sa peine. Je dirais la sortir de soi. »
Afficher en entier« Mon fils, mon Sylvain, je l’ai aimé. Je l’aime encore, d’ailleurs. D’un amour pétrifié par son suicide. Un amour criblé de questions, de culpabilité, d’insuffisances redoutées ou avérées. Je n’y échapperai jamais, à cette condamnation. »
Afficher en entier"C'est probablement un réflexe de défense ou de culpabilité. J'aurais voulu qu'on ouvre ce secret, qu'on le dise, qu'on en discute même. Le silence fait mal. ça macère, ça forme des caillots. ça tue.
Afficher en entier"Y'a une affaire avec le suicide, je pense. Comme si la personne décidait d'en finir mais que ceux qui restent peuvent pas en finir. Les suicidés, y nous refilent le problème. Y nous le laissent. Y nous disent : "Regarde : moi, je sacre mon camp. V'là mes hosties de problèmes, arrange-toi avec !" Je le sais que tu l'as pas dit, je te parle de l'effet, je te parle de ce que ça fait."
Afficher en entier