Extraits

J'avais plusieurs vies qui prenaient toute la place : ma fille, la lecture, la musique et l'imagination.

- On voit de tout dans notre métier, reprend Paul Lucchini. Du malheur, du bonheur, des croyants, du temps qui passe, de l'insoutenable, de l'injustice, de l'insupportable... c'est la vie, quoi. Au fond, nous les croque-morts, on est dans la vie. Peut-être encore plus que dans les autres métiers. Parce que ceux qui s'adressent à nous, c'est ceux qui restent, ceux qui restent en vie... Notre père, paix à son âme, nous disait toujours : "Mes fils, nous sommes les sages-femmes de la mort. Nous accouchons la mort, alors profitez de la vie, et gagnez-la bien. "

- Et vous ? Vous ne buvez pas ?

Je me sers une larme et trinque avec lui.

- C'est tout ce que vous buvez ?

- Je suis gardienne de cimetière, je ne bois que des larmes.

Mais moi, j'étais pleine de silences qui hurlaient au fond de moi. Qui m'ont fait grossir, maigrir, vieillir, pleurer, dormir toute la journée, boire comme un trou, me cogner la tête contre les portes et les murs. Mais j'ai survécu.

C'est important de mettre des photos sur les tombes. Sinon, on n'est plus qu'un nom. La mort emporte aussi les visages.

[La même citation a été faite précédemment mais avec une faute d'orthographe, qui entraine un contre-sens :

"Sinon, on est plus qu'un nom"].

L’amour, c’est quand on rencontre quelqu’un qui vous donne de vos nouvelles.

Je pense que je n’aimerais pas mourir au milieu de la lecture d’un roman que j’aime.

Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage, au moins, semons des fleurs.

C’est important de mettre des photos sur les tombes. Sinon, on n’est plus qu’un nom. La mort emporte aussi les visages.

Que ton repos soit doux comme ton cœur fut bon.