Extraits

— Que lui avez-vous dit ? Répondez-moi.

— Rien de très inquiétant, mademoiselle Géris.

Le front de Gabi se barra d’un pli sévère.

— Venant d’un type qui lui a refait le portrait, laissez-moi en douter !

— Je te l’ai dit, trésor, je suis venu te faire un petit coucou.

— Je ne veux plus que tu mettes les pieds ici !

Il porta la main à sa poitrine dans un geste théâtral.

— Bébé, tu me brises le cœur !

Elle avança d’un pas d’un air menaçant.

— Et je te briserai bien davantage si j’apprends que tu prépares un coup fourré.

Toutes les bonnes femmes soi-disant sérieuses qu’il avait reçues avant elle semblaient avoir une prédilection pour les punitions corporelles. Ça le rendait malade, personne n’avait le droit de toucher à ses enfants, il n’avait lui-même jamais osé lever la main sur eux. Adrien les adorait.

—Vous m’avez fait kidnapper parce que vous me préfériez,moi?répéta-t-il, estomaqué.

- C'était la soirée la plus merveilleuse de toute ma vie, s'extasia Sophie en s'enfonçant dans le fauteuil du taxi.

C'était une catastrophe, pensa Gabi.

- J'aimerais recommencer encore, encore, encore et encore !

Oh non Seigneur, pas moi ! Pas avec lui ! Pas comme ça !

- J'ai tout, tout, tout adoré !

Hélas, moi aussi.

- Et puis tu sais, les macarons étaient super bons !

Tout comme ses mains.

- Assez parlé. Tes lèvres sont certes magnifiques quand elles bougent, et ce que tu as à dire est sûrement très intéressant, mais j'ai le regret de t'apprendre que je suis un piètre gentleman. Tout de suite, je me fous de ce que tu penses. J'ai assez attendu.

Et il l'embrassa.

Les plus belles histoires devraient toujours commencer par un pigeon, se dit-elle en souriant.

La jeune femme avait toujours représenté un sacré fantasme pour lui. Un rêve qu’on caresse et qu’on jurerait impossible à atteindre. Elle le fascinait autant par son intelligence que par sa beauté racée. Cependant, il avait dû prendre son mal en patience avant de la séduire et d’être en mesure de lui apporter autre chose qu’une simple partie de jambes en l’air. Parce que, au moment de leur rencontre, Martin faisait flamber les aventures de la même manière que l’argent.

J’ai beaucoup d’argent, mademoiselle Géris, mais mes enfants sont ce que j’ai de plus précieux. Je ne vous demande pas de discuter mes choix, ni de les juger, mais de faire ce pour quoi je vous paie : vous occuper de Paul et de Sophie.

On ne demande pas pardon parce qu’on dit ce qu’on pense !