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" - Vous croyez que mes crimes rendent vos mauvaises actions moins condamnables ? Vos petitesses vos vices moins hideux ? Vous croyez qu'il y a les meurtriers, les violeurs, les criminels d'un côté et vous de l'autre ? C'est cela qu'il vous faut comprendre : il n'y a pas une membrane étanche qui empêcherait le mal de circuler. Il n'y a pas deux sortes d'humanité. Quand vous mentez à votre femme et à vos enfants, quand vous abandonnez votre vieille mère dans une maison de retraite pour être plus libres de vos mouvements, quand vous vous enrichissez sur le dos des autres, quand vous rechignez à verser une partie de votre salaire à ceux qui n'ont rien, quand vous faîtes souffrir par égoïsme ou par indifférence, vous vous rapprochez de ce que je suis. Au fond, vous êtes beaucoup plus proches de moi et des autres pensionnaires que vous ne le croyez. C'est une question de degré, pas une question de nature. Notre nature est commune : c'est celle de l'humanité toute entière."
Afficher en entier- Quinze ans... L'âge où l'on découvre qui on est vraiment.. l'âge des amitiés pour la vie... l'âge de l'éveil sexuel aussi, dit Servaz.
- Et l'âge des premiers crimes, ajouta Ziegler en le regardant.
Afficher en entierLe message était clair : on pouvait toujours assassiner un pharmacien et le pendre à poil sous un pont, mais on ne pouvait pas décapiter le cheval d'un des hommes les plus puissants de France.
Afficher en entier-Vous croyez que mes crimes rendent vos mauvaises actions moins condamnables? Vos petitesses et vos vices moins hideux? Vous croyez qu'il y a les meurtriers,les violeurs, les criminels d'un côté et vous de l'autre? C'est cela qu'il faut comprendre : il n'y a pas une membrane étanche qui empêcherait le mal de circuler. Il n'y a pas deux sortes d'humanité.
Afficher en entier- Tu crois ça ? Alors, pour toi, les choses sont simples : il y a les bons et les méchants ? Quelle chance tu as ! Tiens, si tu avais le choix au moment des élections entre trois candidats : le premier à moitié paralysé par la polio, souffrant d'hypertension, d'anémie et de nombreuses pathologies lourdes, menteur à l'occasion, consultant une astrologue, trompant sa femme, fumant des cigarettes à la chaîne et buvant trop de martinis ; le deuxième obèse, ayant déjà perdu trois élections, fait une dépression et deux crises cardiaques, fumant des cigares et s'imbibant le soir au champagne, au porto, au cognac et au whisky avant de prendre deux somnifères ; le troisième enfin un héros de guerre décoré, respectant les femmes, aimant les animaux, ne buvant qu'une bière de temps en temps et ne fumant pas, lequel choisirais-tu ?
Servaz sourit.
- Je suppose que vous vous attendez à ce que je réponde le troisième ?
- Eh bien bravo, tu viens de rejeter Roosevelt et Churchill et d'élire Adolf Hitler. Tu vois : les choses ne sont jamais ce qu'elles paraissent.
Afficher en entier- Vous croyez que mes crimes rendent vos mauvaises actions moins condamnables ? Vos petitesses et vos vices moins hideux ? Vous croyez qu'il y a les meurtriers, les violeurs, les criminels d'un côté et vous de l'autre ? C'est cela qu'il vous faut comprendre : il n'y a pas une membrane étanche qui empêcherait le mal de circuler. Il n'y a pas deux sortes d'humanité. Quand vous mentez à votre femme et à vos enfants, quand vous abandonnez votre vieille mère dans une maison de retraite pour être plus libre de vos mouvements, quand vous vous enrichissez sur le dos des autres, quand vous rechignez à verser une partie de votre salaire à ceux qui n'ont rien, quand vous faites souffrir par égoïsme ou par indifférence, vous vous rapprochez de ce que je suis. Au fond, vous êtes beaucoup plus proches de moi et des autres pensionnaires que vous ne le croyez. C'est une question de degré, pas une question de nature. Notre nature est commune : c'est celle de l'humanité toute entière.
Afficher en entier" Le vecteur du paludisme, c'est le moustique. celui de la folie ,ou du moins son vecteur préféré, ce sont les médias."
Afficher en entierIl comprit qu’Alice n’avait pu se résoudre à jeter les carnets : c’était peut-être le seul endroit où la vérité sur ce qui s’était passé
apparaîtrait jamais. Mais, en même temps, elle voulait être sûre que ses parents ne tomberaient pas dessus. D’où la cachette… Elle savait probablement que ses parents ne toucheraient pas à sa chambre après sa mort. Du moins devait-elle l’espérer. Comme elle devait espérer, secrètement, que quelqu’un trouverait un jour les carnets… Elle était sans doute loin d’imaginer qu’il faudrait toutes ces années et que l’homme qui les exhumerait serait un parfait inconnu. En tout cas, elle n’avait pas choisi de « castrer les salauds », elle n’avait pas choisi la vengeance. Mais quelqu’un d’autre l’avait fait pour elle… Qui ? Son père, qui pleurait aussi la mort de sa mère ? Un autre parent ? Ou bien un enfant violenté qui ne s’était pas suicidé mais qui était devenu un adulte plein de rage, rempli à jamais d’une soif de vengeance impossible à étancher ?
Afficher en entierIl s’était remis à neiger. Subitement, le brouillard apparut à mipente et, avant même d’avoir compris ce qui se passait, Servaz se retrouva plongé dans un univers irréel, aux contours imprécis, avec pour seule compagnie les sapins dressés dans la brume comme une armée de revenants et le blizzard qui faisait virevolter les flocons autour de la cabine.
Afficher en entierL’hôpital de Saint-Martin était un grand bâtiment de brique rouge qui tranchait sur la neige recouvrant ses pelouses. Comme souvent, l’accès à la morgue et à la salle d’autopsie se trouvait loin de l’entrée principale, au bas d’une rampe en béton. Les membres du personnel appelaient cet endroit « l’Enfer ». Quand il était arrivé trente minutes plus tôt, en écoutant The Gutter Twins chanter Idle Hands dans ses
écouteurs, Espérandieu avait découvert un cercueil qui attendait sur des tréteaux, contre le mur du fond. Dans le vestiaire, il avait trouvé
les Dr Delmas, le légiste de Toulouse, et Cavalier, chirurgien à l’hôpital de Saint-Martin, qui passaient des blouses à manches courtes et des tabliers de protection plastifiés. Delmas décrivait à Cavalier comment ils avaient découvert le corps. Espérandieu avait commencé à se changer, puis il avait glissé une pastille mentholée dans sa bouche et sorti un pot de crème à base de camphre.
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