Extraits

— Quoi de neuf, Roman ? demanda Lance. Comment s’est passée la journée ?

— Très bien. Lance, je ne suis plus vierge.

Une sorte de toux ou d’étranglement se fit entendre de l’autre côté de la ligne.

— Eh bien… félicitations ? dit-il enfin.

— J’ai eu des relations sexuelles hier soir. Avec une personne. Avec Matt.

— OOOK. Je suis content pour toi. Je sais que tu l’aimes bien… Donc…

— C’était bien. Vraiment bien.

— D’accord. Tant mieux.

— Mais j’ai une question à ce sujet.

La voix de Lance se serra.

— Je pense vraiment que Tim est mieux placé pour te renseigner à ce sujet.

Roman ne comprenait pas pourquoi Lance n’aimait pas parler de sexe. C’était si agréable à faire, et normalement on appréciait de discuter de choses agréables.

— Mais Tim est complètement humain, donc il ne comprendra pas mes interrogations. Je ne demanderais pas si ce n’était pas important.

Il y eut un silence dans le combiné, puis un soupir.

— OK, Roman. Je t’écoute.

— Quand Tim et vous faites l’amour, c’est vous qui le montez ?

Un son étrange retentit à l’autre bout. Roman se rendit compte que c’était un grincement de dents.

— En général. Oui.

— Parce que quand nous avons couché ensemble, Matt a demandé que je le monte. Et je ne sais pas ce que ça veut dire. Est-ce que ça signifie que je suis l’alpha dans notre relation ? Si oui, quelles sont mes responsabilités ? Je ne veux pas… Je n’ai pas envie de faire quelque chose de stupide ou… de faire une erreur.

Lance soupira.

— Ce n’est pas comme ça avec les humains, Roman. Quelqu’un peut, euh, être en dessous, euh, pendant le sexe, mais pas nécessairement partout. Ça ne signifie pas que c’est toi qui commandes. Vous pouvez même, euh, inverser. C’est juste une question de ce que tu as envie de faire sur le moment.

Roman fut surpris.

— On peut inverser ? Vous le faites aussi ? Tim vous monte-t-il parfois ?

— Hé, regarde ça ! Un stylo ! Sur mon bureau ! Pour écrire des mots. Et des chiffres. Je devrais vraiment me remettre au travail et écrire des trucs.

La voix de Lance était si tendue qu’elle aurait pu se briser.

Était-il embarrassé que Tim le monte de temps en temps ? Était-ce une chose dont on avait honte ? Matt n’avait pas eu l’air gêné quand il l’avait fait. Roman était toujours perdu.

— Donc… dois-je laisser Matt me monter si jamais il en a envie ? demanda-t-il, désespéré.

Il ne voulait pas tout gâcher avec lui, et s’il y avait bien une chose qu’il ratait à chaque fois, c’était la compréhension des attentes humaines.

— Roman, tout est bon ! D’accord ? Tu peux être au-dessus, au-dessous, ou sur le côté, ça n’a pas d’importance.

— On peut le faire sur le côté ?

— Écoute ! Fais ce dont tu as, euh, envie. Dans la chambre. Ça ne signifie pas que tu es l’alpha, d’accord ? Je dois y aller. Bye.

« – Vous rougissez, Roman. C’est une grande première.

– Je ne rougis pas.

– Euh, si. Vous rougissez, là maintenant.

Roman chercha son téléphone dans sa poche, le triturant maladroitement dans sa hâte, comme s’il était inquiet de se voir pousser un deuxième nez. Il l’alluma et activa une application miroir, ce que Matt trouva assez amusant. Il se dit que Roman était du genre à plus s’inquiéter d’avoir quelque chose de vert entre les dents que de vérifier s’il était canon.

Roman s’examina de près.

– Ah oui ! Je rougis.

– Oui. Vous rougissez. »

Matt ne serait pas là de la journée. Roman s’était installé seul devant son ordinateur, à regarder des vidéos et transpirer. Quand Lance entra sans frapper, il sursauta et s’éloigna du clavier, pris en flagrant délit.

Le shérif, évidemment, comprit en un instant ce qu’il se passait.

— Qu’est-ce que tu fiches, Roman ? demanda-t-il en souriant et en faisant le tour du bureau. Ne me dis pas que tu as découvert le porno ?

Roman voulut cacher ce qu’il y avait sur son écran, mais c’était trop tard.

Lance y jeta un œil puis le regarda, les sourcils levés de surprise.

— Un… bouledogue qui fait du skate ?

Roman détourna la tête, profondément embarrassé

Matt swore Roman was either the most sheltered guy he'd ever met, or his sense of humor was Sahara dry. "No ? Can you say 'Bob's your uncle' ?"

"Bob's your uncle. Is Bob your uncle ?" Roman asked seriously.

Matt glanced at him incredulously. Roman burst into laughter.

"Was that a joke ? Are you actually joking with me ?"

"It was funny, wasn't it ? Wasn't it funny ?" Roman looked very pleased with himself.

"Hilarious. Goofball."

"So how's it going with Matt ? I hear things are heating up." Tim tilted his head, his face curious.

Roman couldn't help smiling. "Things with Matt are very good."

"So you two have hooked up, I guess ?" Tim put his elbows on the counter and his chin in his hands.

"If you mean have we had sex, then yes. Matt wanted me to mount him, so I did. But Lance says that doesn't mean I have to be in charge all the time. We also use just our hands or mouths sometimes. I like that a lot."

Tim laughed and his face went a little pink. "Okay ! Well … awesome. I'm glad you're happy. You like Matt a lot, huh ?"

"I love Matt. He's my mate, like you are Lance's."

Tim's face did something a little strange, and Roman couldn't quite figure out what it meant. "Look, Roman … I'm thrilled for you. Only ..."

"Only what ?"

Tim looked reluctant to speak. "Well. Quickened are very, very loyal. When you guys give your hearts, it's a big deal. But with humans, relationships don't always work out. In fact, most of the time, they don't."

The idea made Roman feel cold inside. "Why not ?"

"Well …" Tim chewed his bottom lip. "Humans tend to date a lot of different people. Sort of more like a bee and … and flowers. Or something." He frowned. "And sometimes humans have hang-ups too. Baggage."

"Baggage ?"

"Yeah, like maybe someone broke their heart when they were younger, so they decided never to fall in love again. Or they like dating and having sex with a lot of different people, so they don't want to be with just one person ..."

Roman was feeling colder and colder. Was Matt like that ? Was he like a bee and Roman was just one of many flowers to him ? Because that was not the way Roman felt. Matt was the only flower he wanted.

“Look, human men are either 'gay' or 'straight'. Well, there are other options, but let's not get into that right now.”

“Roman, it's all fine! Okay? You can top, bottom, or do it sideways, it doesn't matter."

"You can do it sideways? Is that like spitting sideways?”

Roman fut surpris.

— On peut inverser ? Vous le faites aussi ? Tim vous monte-t-il parfois ?

— Hé, regarde ça ! Un stylo ! Sur mon bureau ! Pour écrire des mots. Et des chiffres. Je devrais vraiment me remettre au travail et écrire des trucs.

La voix de Lance était si tendue qu’elle aurait pu se briser.

Était-il embarrassé que Tim le monte de temps en temps ? Était-ce une chose dont on avait honte ? Matt n’avait pas eu l’air gêné quand il l’avait fait. Roman était toujours perdu.

— Donc… dois-je laisser Matt me monter si jamais il en a envie ? demanda-t-il, désespéré.

Il ne voulait pas tout gâcher avec lui, et s’il y avait bien une chose qu’il ratait à chaque fois, c’était la compréhension des attentes humaines.

— Roman, tout est bon ! D’accord ? Tu peux être au-dessus, au-dessous, ou sur le côté, ça n’a pas d’importance.

— On peut le faire sur le côté ?

— Écoute ! Fais ce dont tu as, euh, envie. Dans la chambre. Ça ne signifie pas que tu es l’alpha, d’accord ? Je dois y aller. Bye.

Lance raccrocha.

Les gens détestaient que les chiens leur reniflent l’entrejambe. Sous forme humaine, c’était tellement déplacé que ça pouvait déclencher une bagarre. Roman savait de quoi il parlait. Il s’était battu quelques fois pour cette exacte raison quand il avait été trop jeune pour comprendre.

Tim éclata de rire, son visage rosissant un peu.

— OK ! Eh bien… c’est génial. Je suis content que tu sois heureux. Tu apprécies beaucoup Matt, n’est-ce pas ?

— Je l’aime. Il est mon compagnon, comme tu es celui de Lance.

Le visage de Tim eut cette fois une réaction un peu étrange, et Roman ne sut pas exactement ce que ça signifiait.

— Écoute, Roman… Je suis ravi pour toi. Toutefois…

— Toutefois, quoi ?

Tim avait l’air réticent.

— Eh bien, les éveillés sont très, très loyaux. Quand vous donnez vos cœurs, c’est toute une histoire. Cependant, chez les humains, les relations ne fonctionnent pas toujours. En fait, la plupart du temps, ce n’est pas le cas.

L’idée refroidit Roman.

— Pourquoi pas ?

— Disons que…

Tim mâchouilla sa lèvre inférieure.

— Les humains ont tendance à fréquenter beaucoup de personnes différentes. Un peu comme une abeille et… des fleurs. Ou quelque chose du genre, répondit-il en fronçant les sourcils. Et parfois les humains ont des complexes. Un passif.

— Un passif ?

— Ouais, par exemple, lorsque quelqu’un leur a brisé le cœur quand ils étaient plus jeunes, et qu’ils ont décidé de ne plus jamais tomber amoureux. Ou quand ils aiment sortir et coucher avec beaucoup de gens différents, parce qu’ils ne veulent pas être avec une seule personne…

Roman avait de plus en plus froid. Matt était-il comme ça ? Était-il comme une abeille, et lui comme une de ses nombreuses fleurs ? Car ce n’était pas comme ça qu’il le ressentait. Matt était la seule fleur qu’il désirait.