Extraits

Aiden avait beau me dire qu’il ne partageait pas mes sentiments. Il pouvait lutter jour et nuit contre cette attirance entre nous. Il pouvait continuer de mentir tout le temps qu’il voudrait. Rien de tout ça ne comptait.

Je saurais toujours, à jamais, à quoi m’en tenir.

Même si nous étions séparés, même si des dizaines de règles nous étaient imposées pour nous empêcher d’être ensemble, je le saurais encore.

Et par les dieux, l’amour que j’éprouvais pour lui était incommensurable. Et cela ne changerait jamais. Je doutais de beaucoup de choses, surtout en ce moment, mais de cela j’étais sûre et certaine. Avant que je puisse la retenir, une unique larme roula sur ma joue. Je fermai très fort les yeux.

Il prit une autre inspiration étranglée, plus brutale cette fois, plus torturée. Je sentis le lit se creuser sous son poids. Il plongea une main dans mes cheveux, qu’il empoigna doucement. Ses lèvres étaient douces et chaudes sur ma joue quand il cueillit ma larme d’un baiser.

Je n’osai plus bouger, redoutant de l’effrayer. Il ressemblait à un animal sauvage prêt à prendre la fuite.

Quand il parla, son souffle dansa sur mes lèvres, me faisant frissonner.

— Je ne veux plus jamais éprouver ça. Je n’en aurai pas la force.

Il était si proche, sa main toujours étroitement enlacée avec la mienne, tandis que l’autre quittait mes cheveux pour dessiner une ligne invisible sur mon visage.

Plusieurs paires d’yeux se posèrent sur moi. J’étouffai un nouveau bâillement et relevai le menton.

— Je vais essayer de me tenir à carreau.

Marcus haussa un sourcil.

— Voilà qui nous changera agréablement.

- Tu n'imagine même pas le sort que la majorité du Conseil voudrait faire subir aux sang-mêlé ici. Heureusement, la plupart n'osent pas parce que je suis là, mais ils les veulent morts, Alex. Ils considèrent les sang-mêlé comme un problème qu'ils n'ont ni le temps ni la capacité de régler. Surtout maintenant que les démons n'hésitent plus à attaquer les Covenants.

Je me réveillai un peu plus tard, blottie entre les bras d'aiden. près du lit, la flamme de la bougie vacillait encore. Le drap s'était entortillé autour de nos jambes, et l'édredon était tombé par terre. je me rendis compte qu'Aiden me servait plus ou moins d'oreiller. relevant la tête, je le dévorais des yeux. Je ne me lasserais jamais de le regarder.

Aiden me pris les mains et les écarta de mon tee-shirt, puis il le remit en place et arrangea soigneusement les couvertures autour de moi. Toute l'attention et la douceur dont i m'entourait, alors qu'il me savait solide, ne manquaient jamais de m'étonner. ça me donnait le sentiment d'être une petite chose fragile, très féminine. Aimée et protégée.

Pour quelqu'un comme moi, née et formée pour le combat, être traitée avec tant de tendresse était déboussolant.

- Telly est tous ce qu'on veut, mais certainement pas stupide. Il a attendu d'être certain que ni Lucien ni moi ne serions près de toi pour passer à l'action. Je ne serais pas surpris qu'il ait lui même trafiqué l’élixir pour préparer son coup. Il lui fallait une diversion, elle est toute trouvée. Et Aiden n'est pas non plus idiot, admit-il. Il te raconte ce que tu a besoin d'entendre pour ne pas faire de folies.

prise de vertiges, je me laissai retomber sur le canapé.

- Merde.

- Ecoute moi, Alex. Ni ton oncle ni Aiden n'ont la moindre importance. Ne t'approche pas de Telly. Laisse-le mettre sa menace à exécution, preuve ou pas.

- Quoi?

je fis les gros yeux au téléphone comme si seth pouvait me voir, ce qui était plutôt débile.

- Ils sont importants pour moi, Seth.

- Non. Il n'y a qu'Aiden qui compte pour toi. Tout le reste, tu t'en fous pas mal, rectifia-t-il.

-C'est faux!

seth éclata d'un rire sans joie.

-Alex, tu ne sais pas mentir.

- je suggère de mettre Alex en lieu sûr, asséna Lucien.

- Quoi? couinai-je

Lucien se tourna vers moi.

- les furies savent que tu es ici. Nous pourrions te mettre à l'abri dans un lieu sûr.

Seth s'assit sur l'accoudoir de mon fauteuil, ses longues jambes croisées à hauteur des chevilles. Tout cela n'avait pas l'air de le surprendre.

- Tu étais au courant ? chuchotai-je

Pas de réponse.

Chapitre 31:

« Aiden prit une profonde inspiration et me lâcha. Je voyais à son expression que je ne couperais pas à une explication plus tard, très certainement dès que nous serions remontés en voiture. Solos attendait à la porte et son regard affûté se posa sur Aiden tandis qu’il buvait une gorgée de sa boisson énergisante.

— Ça va ? demanda Aiden à son frère.

Deacon hocha lentement la tête.

— Tip top. Rien de tel que d’assister à un combat à mort entre deux dieux quand on va acheter des Cheetos.

Mes lèvres frémirent. Pauvre Deacon. Il serrait ses Cheetos sur sa poitrine. »

— J’ai un peu l’impression de ne pas être à la hauteur comme Apollyon.

— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Il s’assit à côté de moi. Ses yeux avaient pris une teinte couleur de bruyère très douce.

— Tout le monde a les yeux braqués sur moi, comme s’ils attendaient quelque chose. Tout à l’heure, Marcus m’a regardée si longtemps que ses yeux ont fini par loucher. Et quand Solos préparait le déjeuner, il m’a demandé si je pouvais réchauffer la soupe avec le feu élémentaire.

— Je crois que c’est bien le cadet de nos soucis en ce moment. De plus, Aiden est un bon garçon. Il te fera toujours passer avant tout le reste. Mais je suis sûr qu’il va se montrer surprotecteur dès qu’il en aura l’occasion.

Apollon haussa les épaules et je le dévisageai, bouche bée.

— Il faudra que tu le remettes à sa place.

Apollon était en train de jouer les conseillers conjugaux, ou quoi ? C’était officiellement le moment le plus bizarre de toute ma vie, ce qui n’était pas peu dire. Heureusement, Aiden et Deacon arrivèrent, m’épargnant de mourir d’humiliation.

Deacon enfonça ses mains dans ses poches.

— Je crois que je vais aller… faire un truc. Oui.

Pivotant sur lui-même, il ressortit en fermant la porte derrière lui. Deacon se comportait d’étrange façon en présence d’Apollon. J’espérais pour lui qu’il ne fricotait pas avec le dieu, ou il risquait de finir transformé en fleur ou en buisson.

Aiden s’avança dans la pièce et s’inclina.

— Il y a du nouveau ? demanda-t-il en se redressant.

— Il est au courant pour nous, dis-je.

La seconde suivante, Aiden me hissait sur mes pieds et me poussait derrière lui, une dague du Covenant brandie dans chaque main. Apollon haussa un sourcil doré.

— Qu’est-ce que je t’avais dit sur le côté surprotecteur ?

En effet, il avait vu juste. Les joues en feu, j’agrippai le bras d’Aiden.