Extraits

- Aiden est de mauvais poil. Du genre "si tu respires dans ma direction, tu vas tâter de mon nunchaku" m'informa Deacon alors que nous passions devant l'une des sales d'entraînement.

Mon estomac se serra.

- Tout va bien, continua Apollon, décochant à Seth un sourire super flippant, un genre « planquez vos gosses ». Quand tu t’y attendras le moins, je vais te transformer en fleur rose qui pue le pipi de chat.

- J’espère que vous avez une bonne raison de faire ça, parce que la moitié des garçons ils nous regardent comme si ils espéré qu’on allait s’embrasser.

Aiden toussa.

Les cils de la déesse se relevèrent.

- il y a quelque chose dans ton corps.

- Bah, il y a des organes...

Je m’interrompit, me rappelant que le fils d’Apollon avait dit la même chose. L’inquiétude m’ envahit.

- Vous voulez dire, un truc qui ne devrait pas y être ?

- Je ne sais pas, répondît-t-elle en retirant ses mains- les dieux soient loués. Tu devrais t’occuper de tes cheveux.

« — Comme je disais, nous avons besoin d’un plan, et j’ai beau avoir de nombreux talents…

Pour une raison inconnue, je ne pus m’empêcher de regarder Deacon. Qui rougit.

— Je ne suis pas un stratège, pas comme Arès.

À voir l’expression de Seth, il se demandait ce qu’Apollon fichait ici dans ce cas, mais avant qu’il puisse formuler tout haut cette opinion, une nouvelle onde d’énergie déchira l’air. L’éther dans mes veines se mit à bourdonner et les marques apparurent sur ma peau. Seth et moi nous raidîmes.

Une silhouette bleue chatoyante commença à se matérialiser, puis se solidifia au côté d’Apollon. À la place de la cascade de lumière se trouvait maintenant une grande femme brune vêtue d’un tailleur chic. Ses cheveux tirés en chignon strict n’atténuaient en rien la beauté éthérée de son visage. Entre ses doigts fins, presque fragiles, elle tenait un rouleau de parchemin. 

Les dieux étaient comme les opossums. On pouvait ne jamais en voir un seul de toute sa vie, mais une fois qu’on en trouvait un, on avait droit à toute la famille.

Tous les purs présents dans la pièce s’inclinèrent, tandis que Seth et moi restions droits dans nos bottes comme deux crétins. Nous étions manifestement un peu lents à la détente en matière de respect. La déesse ne parut pas le remarquer ni s’en soucier.

— Athéna, je te présente, euh… l’Armée des Cadors, dit Apollon. Ou quel que soit le nom qu’ils se donnent.

La déesse de la sagesse, de la stratégie et de beaucoup d’autres choses inclina la tête.

— Sympa, comme appellation.

— Sympa, votre tailleur, répliquai-je, le regard attiré par ses stilettos.

Elle tourna vers moi ses yeux entièrement blancs et un coin de sa bouche se releva.

— Je l’ai trouvé sur la Cinquième Avenue, ainsi que ce superbe sac en cuir et ces chaussures mortelles. 

J’étais toujours capable de pleurer, car des larmes silencieuses coulaient sur mes joues. J’avais toujours pensé que les larmes accompagnées de sanglots qui vous secouent le corps étaient les pires, mais j’avais tort. Les larmes silencieuses meurtrissaient l’âme et semblaient ne jamais finir.

J’avais aussi appris que je pouvais éprouver la solitude même dans la mort.

L’air crépita autour d’Apollon et je poussai un gros soupir avant de m’appuyer contre un fauteuil.

— Alors, j’imagine que tu avais une bonne raison de débarquer ici, en dehors de me rendre ce service et de te disputer avec Seth.

— En effet.

J’attendis la suite, et comme Apollon restait silencieux, je croisai les bras.

— Mais encore ?

— Nous avons besoin d’un plan, répondit-il.

— Waouh.

Seth croisa les bras à son tour.

— C’est un concept original.

— Seth, sifflai-je en le fusillant du regard.

— Tout va bien, continua Apollon, décochant à Seth un sourire super flippant, du genre « planquez vos gosses ». Quand tu t’y attendras le moins, je vais te transformer en fleur rose qui pue le pipi de chat.

C’était étrange comme les choses étaient différentes. Avant tout ça, lorsque Seth se trouvait à proximité d’une foule de sang-mêlé, ils le dévisageaient avec émerveillement.

Moi, on me regardait parce que je tenais la main d’un pur. Est-ce qu’il n’y avait pas un problème ?

Survolant la foule des yeux, je croisai le regard d’un cadet sang-pur. Rien ne différenciait physiquement les purs des sang-mêlé, mais chacun d’entre nous avait l’habilité, un ton tordu des dieux, de sentir ce que nous étions. Il nous dévisageait comme s’il avait envie de nous séparer et de nous expliquer pendant des heures pourquoi nous ne devions pas nous tenir la main.

Je le fixai en plissant les yeux tout en levant ma main libre pour me gratter le nez… avec mon majeur.

En tant que sang-pur, il était pour moi intouchable, bien que je sois l’Apollyon, et aujourd’hui encore il prenait tous les risques pour être avec moi. Aiden était ma force quand j’en avais besoin, l’ami qui savait me raisonner, mon égal dans un monde où je lui serais toujours inférieure par la loi, et, par les dieux, c’était l’homme de ma vie.

Et il m’attendrait pour toujours, de même que je l’attendrais aussi pour l’éternité.

« J’aurais finalement préféré qu’il aille vomir dans son coin, celui-là. Je ravalai péniblement la nausée qui me parvenait à travers notre lien.

— Tu n’affronteras pas Arès toute seule, ajouta Aiden.

Et si Aiden pouvait lui tenir les cheveux, ce ne serait pas plus mal. »

Anger burned through my veins like poison. “My name is not ‘girl,’ and no, that’s not something I want to experience again.”

The smirk slipped off his face. “Then get back up, girl.”

Meeting his stare, I rolled into a sitting position. Ignoring the slice of pain, I got back up.