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Tout ça aurait pu finir autrement, je crois. On aurait pu s'aimer... Moi, j'aurais pu t'aimer en tout cas.
Afficher en entierOui, je sais.
Tu reviendras.
Jamais te ne me quitteras.
Et un jour tu me tueras.
Ou je me tuerai pour me soustraire à ta tyrannie.
Pour abréger les supplices que tu m'infliges.
Mais l'heure n'est pas encore venue.
Aujourd'hui encore, j'ai été plus fort que toi.
Afficher en entierPrologue
Elle ne m’aimait pas.
Pourtant, je suis là aujourd’hui.
Debout, face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur Internet.
J’aurais pu la laisser partir seule.
Pourtant, je suis là aujourd’hui.
Par souci des convenances, peut‐être.
Peut‐être pas.
Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force.
Mais on n’aime pas ainsi.
J’ai envie de pleurer. Non parce qu’elle vient de mourir. Parce que pour moi, elle est morte il y a bien longtemps.
Que m’a‐t‐elle donné ?
Un prénom, un toit et deux repas par jour. Elle a lavé mes vêtements, les a repassés quand elle en avait le temps. Aux yeux de tous, elle a respecté ses obligations. Mais elle ne m’aimait pas. Et elle est partie sans me dire pourquoi. N’étais‐je pas digne de son amour ? Était‐elle incapable d’aimer ?
Je ne le saurai jamais.
La douleur n’en finit pas.
Afficher en entierNon, papa, je ne suis pas allée voir une copine de fac. Je suis passée prendre livraison chez mon dealer. J’ai claqué le fric que tu gagnes pour m’acheter quelques grammes de mort.
Afficher en entier— Tu es triste parce que maman est morte, hein ? Je sais, petit… J’ai fait les courses, ce matin ! ajoute-t-il d’un ton plus enjoué. Et je n’ai pas oublié de t’acheter ton Nutella… Non, je n’ai pas oublié ! Tu n’auras aucune raison de râler, cette fois.
C’est alors que son visage se transforme. Des rides barrent soudain son front. Comme s’il venait de réaliser qu’il avait oublié quelque chose d’important.
Quelque chose de capital, même.
Ce n’est pas le Nutella… Mais quoi, alors ?
Il secoue la tête, tristement. Avant de tourner le dos au portrait et de serrer les poings.
Oui, il a oublié quelque chose d’important.
Il a oublié que le petit garçon est mort.
Il ouvre le placard au-dessus de l’évier crasseux. Des dizaines de pots de Nutella sont alignés sur l’étagère.
Un par semaine, il en achète. Lorsqu’ils sont périmés, il les descend au sous-sol. Il en a des caisses pleines dans la cave. Il ne faudrait pas que le jeune garçon s’empoisonne.
Finalement, il retourne le cadre.
Afficher en entierIl ne sait pas vraiment qui il est.
Un monstre, peut-être.
Un homme, sans doute.
Afficher en entierDeuxième étage, des grilles à chaque fenêtre.
Pour éviter les suicides, les sauts dans l'inconnu.
Pas le droit d'abandonner, ici.
Pas le droit de décider.
Juste se laisser faire.
Subir une loi qu'on n'as pas choisi, tout juste acceptée.
1000€ par jour mais c'est papa qui paye.
1000€ par jour pour ce libérer de la mort.
Et s'infeoder a la vie.
1000€ par jour pour apprendre l'espoir. Apprendre a s'aimer soi-même, si c'est encore possible.
Mettre son âme a nue, alors qu'elle est déjà a vif ...
Afficher en entier« Moi, j’ai voulu t’aimer. De toutes mes forces.
De force.
Mais on n’aime pas ainsi. »
Afficher en entier« Pourtant, elle regrette parfois cette période de sa vie. Où elle connaissait le plaisir pervers de se détruire doucement. De glisser lentement vers la folie et la mort. Les flashs, plus forts que n’importe quel orgasme. Et cette sensation d’apesanteur que rien ne remplace. Ces voyages extraordinaires où l’on modèle la réalité à sa guise. Ces traversées sur une mer d’huile vers des continents interdits, des contrées vierges où tout reste à découvrir. Ces journées dont on pense que ce sont les dernières. Le problème, ce sont les escales. Entre deux voyages. »
Afficher en entier[spoiler]La balle pénètre par l'occiput, ressort par le front. Le crâne d'Amanda s'ouvre en deux. Reynier reçoit une gerbe de liquide rougeâtre en pleine figure et la gouvernante s'effondre à ses pieds.[spoiler]
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