Extraits

Baron

— C’est tellement simple de juger les gens sur leurs actes passés en étant dans le présent, Docteur Byrne. Ressortez vos bouquins de psychologie, cingle Baron.

Leighton

— Je vais obtenir l’entière collaboration du comte. Et pour ça, j’ai besoin de mettre le doigt sur son secret.

— Tu as trouvé une baguette magique parmi tes scalpels ? commente Gordon avec ironie.

Je lui adresse un regard choqué.

— Je rêve ou tu viens de faire de l’humour ?

Blair tapote l’avant-bras de son coéquipier.

— Doucement, il est à cran.

On se retient de rire devant la mine renfrognée de l’inspecteur.

— Pourquoi j’ai l’impression qu’on va devoir nettoyer ta merde ? soupire-t-il.

— Parce que tu as un bon instinct, j’ironise. Espérons que ce n’est pas du sang.

Leighton

— Je vais l’assommer, jure Gordon.

Blair lui fait signe de se taire. Entre eux, un combat silencieux de regards meurtriers commence et j’ai presque envie de demander du pop-corn au barman.

Leighton

— Un conseil ? je demande.

— Ne te fais pas tuer et garde une arme sur toi.

— Je n’ai pas de flingue.

Nous ne sommes pas aux États-Unis, bordel.

— Un canif, ça suffira. Sait-on jamais. Ah, et préviens-nous quand tu bouges.

— Pourquoi ?

— Pour qu’on puisse retrouver ton corps plus facilement.

Leighton

— Comment tu vas ? renchérit Kate.

— Je vais bien.

— C’est vrai ce mensonge ?

— La vie est un mensonge, à nous d’y croire ou pas, je souligne.

- Êtes-vous prêt ? je le questionne sur un ton ton laconique.

Je suis à mon maximum de compassion.

Baron Cunningham représente l’interdit. Ce qu’on ne doit pas avoir, mais qu’on tente malgré tout d’obtenir, car ça fait partie des faiblesses humaines. Certains se contentent de flirter, touchant du bout des doigts l’objet de leur désir inavoué, d’autres succombent, car c’est un défi qu’on veut relever pour narguer la morale et ressentir de la fierté en espérant retrouver le grand frisson.

— Détends-toi, l’engueule Blair. Blaguer n’est pas irrespectueux, ça compense avec l’ambiance morose que tu entretiens.

— Exactement ! je valide.

Ça allégera la tension palpable qui inonde l’église. Tous les agents et la police scientifique sont à cran. Il vibre dans l’air une atmosphère étouffante trahissant l’inquiétude générale. OK, c’est surprenant, mais c’est un mort parmi tant d’autres. on a déjà vu pire. Ramasser des morceaux de corps sur une voie ferrée, c’est un degré au-dessus concernant le traumatisme. Et face aux angoisses de mes collègues, je ne peux m’empêcher de plaisanter.

L’humour est la meilleure âme face à la mort.

— Je crois qu'il est mort.

— Arrête tes conneries, il bave seulement.

— Il est surtout ivre, commente une nouvelle voix familière.

Des bruits étranges résonnent au loin. Ma tête me fait un mal de chien lorsque des rires me parviennent aux oreilles. Laissez-moi dormir, bon sang.

— Je me demande ce qui l'a mis dans cet état.

— La bouteille était pleine il y a quelques jours.

Fermez-la.

— Je prends juste une photo pour ne pas oublier ce moment.

- Qu'est-ce qui vous trouble autant, Docteur ? continue-t-il sans laisser la moindre émotions le trahir. Ce que vous avez vu, ce que vous ressentez ou ce que vous ne parvenez pas à comprendre de moi ?