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« Et les journées défilent, identiques, comme les cartouches des copies qu’elle remplit : nom, prénom, date de naissance, numéro de candidat. Puis les sujets. Une surprise. Bonne. Mauvaise. C’est sans importance. Il faut se souvenir des cours, tirer les informations, faire un plan, rédiger, relire, signer le bordereau d’émargement. »
Afficher en entierEt puis il y a les livres; leurs milliers de tranches alignées au garde-à-vous, comme des dominos colorés. Plus qu'elle ne pourra en lire dans toute une vie. Une idée rassurante et angoissante à la fois.
Afficher en entierEvidemment, des raisons il y en a plein. Certains ont rêvé trop haut, d'autres trop loin, d'autres encore n'avait rien a faire là.
Afficher en entier"Oser aimer. Des femmes. Des hommes. S'aimer soi, toutes les facettes de son être, surtout celles qui n'obéissent pas à la norme. S'accepter. Oser se montrer, se balader nue, aimer son corps, porter les vêtements qui lui font envie, quand elle en a envie. Ou pas. Dire non [...]"
Afficher en entierCe qu'elle aimerait c'est explorer son propre continent, se construire un lieu qui n'appartiendrait qu'à elle. Qu'on lui laisse le temps de se trouver, sans exiger de plan de carrière, sans penser "retour sur investissement.
Afficher en entierElle se demande si elle sera aussi résignée quand elle sera vieille. Si elle aussi aura un chapeau et des livres annotés au fond d'une malle, dans un grenier. Quelque chose pour se souvenir de ce que sa vie aurait pu être si elle avait coché une autre case, fait un autre choix.
Afficher en entierCertains ont rêvé trop haut, d'autres trop loin, d'autres encore n'avaient rien à faire là. Ils découvrent d'un seul coup qu'on leur ment depuis des années. Que travailler ne suffit pas. Que l'ouverture d'une porte signifie la fermeture de dizaines d'autres. C'est déroutant, angoissant comme une route qui disparaît en plein désert.
Afficher en entierSourire, plonger ses pupilles dans les yeux étrécis de sa mère. Elle connaît les règles depuis sa petite enfance : elle les a intégrées, digérées. Louise la gentille petite fille, l'adolescente facile, la jeune femme bien élevée. Des années d'entraînement et une réponse qui surgit, automatique. Dire la phrase qu'il faut. Mentir.
Afficher en entier- Papa, tu penses que je devrais faire quoi?
Le père en tombe de sa chaise. Littéralement. Il glisse, se rattrape in extremis, cligne des yeux, ouvre la bouche. Porte sa tasse à ses lèvres. Grimace.
- Il est froid ce café...
Il se lève, semble avoir oublié la question. Il ne veut surtout pas s'impliquer. Il aimerait être ailleurs. Loin. N'importe où. Ça se voit tellement qu'elle a envie de le prendre dans ses bras.
Afficher en entierÀ choisir, elle préfère masquer son âme que son visage ; lui, elle le porte nu, pour mieux sentir le vent, la pluie, l'ombre et le soleil ; ou les embruns quand elle navigue.
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