Ajouter un extrait
Liste des extraits
Les deux ennemis attendaient.
Ennemis ? Mais qui les oppose ?
Depuis quand ont-ils soif de sang ?
Ils avaient en commun naguère
Divertissements, table, affaires,
Pensées. Maintenant on dirait
Des ennemis héréditaires.
C'est comme un affreux cauchemar.
Chacun d'eux, sans le dire, pense
De sang-froid à la mort de l'autre.
S'ils pouvaient éclater de rire
Et se séparer bons amis
Avant que leurs mains ne soient rouges...
Afficher en entierL'ivresse du monde est mortelle,
Et nous sommes pris vous et moi,
Chers amis, dans son tourbillon.
Afficher en entierLe vent du nord pousse les nuages,
Il souffle, il hurle. Et, en personne,
Voici le magicien Hiver.
Il est là, se glisse partout,
Se suspend aux branches des chênes,
Se couche en tapis ondulés
Sur les champs, autour des collines,
Confond la rivière figée
Avec la rive, sous son voile.
Le givre brille. Et nous rions
Des farces du bonhomme Hiver.
Afficher en entierMoscou compte autant de beautés
Que la nuit d'aimables étoiles;
Mais la lune sur le ciel noir
Brille, et éclipse ses compagnes.
Mais celle que je n'ose pas
Troubler par le chant de ma lyre,
Comme une lune en majesté
Brille seule parmi les femmes.
Elle semble fouler la terre
Avec une fierté céleste !
Afficher en entierEt le bonheur était si proche,
Si possible... Mais le destin
A tranché. J'ai agi peut-être
Trop vite.
Afficher en entierJe me rappelle un jour d'orage ;
J'étais jaloux de tous ces flots
Qui venaient, chacun à son tour,
Ramper, pleins d'amour, à tes pieds !
J'aurais voulu, comme la mer,
Effleurer ces pieds de mes lèvres !
Afficher en entierLes générations se succèdent ;
Ainsi notre tribu frivole
Grandit, s'agite, se démène
Et pousse au tombeau les aïeux.
Notre temps viendra à son tour.
Nos descendants auront leur heure
Et nous chasseront de ce monde.
Enivrez-vous, en attendant,
Amis, de cette vie légère.
Je sais qu'elle a peu de valeur
Et n'y tiens pas outre mesure.
J'ai dit adieu aux illusions ;
Mais de lointaines espérances
Viennent parfois troubler mon cœur.
Afficher en entierMais il est triste de se dire
Qu'on a gaspillé sa jeunesse,
Qu'on l'a trahie à chaque instant
Et qu'elle nous l'a bien rendu,
Que les meilleurs de nos désirs,
Que les plus pures rêveries
Sont allés à la pourriture
Comme les feuilles de l'automne.
Afficher en entierOn nous a instruits, cultivés,
Polis. Qu'y avons-nous gagné ?
Un air affecté, et c'est tout.
Afficher en entier